Plainte de la famille du Palestinien tué par une roquette de Gaza à Ashkelon
Les proches de Mahmoud Abu Asabeh demandent des millions de dommages et intérêts à Israël après que les pompiers ont échoué à le localiser dans l'immeuble dévasté d'Ashkelon
La famille d’un Palestinien qui a été tué par une roquette lancée depuis la bande de Gaza, l’année dernière, a déposé plainte contre Israël, réclamant des dizaines de millions de shekels de dommages et intérêts. Elle a estimé que le temps qu’il avait fallu aux secours pour retrouver son corps avait entraîné sa mort, a fait savoir jeudi la télévision israélienne.
Mahmoud Abu Asabeh, un homme de 48 ans originaire de la ville de Halhul, en Cisjordanie, se trouvait en Israël avec un permis de travail lorsque l’immeuble d’Ashkelon dans lequel il séjournait a été frappé par une roquette du cours d’une flambée majeure de violences survenue au mois de novembre entre les militaires israéliens et les groupes terroristes basés à Gaza.
Les pompiers qui avaient fouillé les décombres de l’immeuble avaient évacué plusieurs blessés mais il n’avaient retrouvé ni Abu Asabeh, ni une femme palestinienne qui vivait également là-bas et qui avait été grièvement blessée par la roquette. Tous les deux n’avaient été découverts par un habitant local qu’une heure après l’impact.
Selon la chaîne Hadashot, les proches d’Abu Sabeh affirment que son décès a été imputable au caractère expéditif des recherches menées par les secours dans l’immeuble – ces derniers ignorant les propos des voisins qui leur affirmaient que des personnes étaient encore piégées sous les décombres. Ils ont donc décidé de poursuivre en justice l’Etat et les services de secours en réclamant 10 millions de shekels de dommages et intérêts.
« Je dis que c’est un raté des pompiers. Il aurait pu être sauvé mais maintenant, on refuse de seulement nous parler », a déclaré Mazen, le frère d’Abu Asabeh, à la chaîne.
« Notre vie a été détruite », a continué Mazen Abu Asabeh, s’exprimant depuis l’immeuble endommagé d’Ashkelon. « Pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas fait le travail qu’on attendait d’eux ? Comment est-il possible d’entrer dans un immeuble touché par une roquette et d’en sortir cinq minutes plus tard ? », a-t-il poursuivi.
Les parents du défunt ont déclaré ne pas avoir été contactés par une instance officielle suite à la mort de Mahmoud Abu Asabeh et qu’en vertu de la loi israélienne sur les victimes du terrorisme, ils ont droit à une indemnisation étant donné le nombre d’années que le défunt avait passé à travailler en Israël.
« C’est une négligence criminelle de la part des pompiers qui, en effet, ont reçu une information, se sont rendus sur place, ont procédé à l’inspection la plus minimale et qui pour une raison ou pour une autre ont décidé de partir – même si les résidents avaient insisté sur le fait qu’il y avait encore des blessés dans l’immeuble », a indiqué Mohammed Raheel, avocat de la famille, à Hadashot.
Suite à la mort d’Abu Asabeh, l’Agence juive avait fait savoir qu’elle prévoyait d’envoyer un soutien à la famille de Mahmoud à partir de son Fonds pour les victimes du terrorisme. Les proches du défunt devenaient ainsi les premiers non-Israéliens « de ces dernières années » à recevoir de l’argent de l’Agence, avait déclaré un porte-parole du président Isaac Herzog.
Alors qu’il leur avait été demandé s’ils accepteraient ces fonds, les membres de la famille avaient, à l’époque, répondu par l’affirmative. Ils ont toutefois noté que l’Agence juive ne les a pas encore contactés.
Abu Asabeh avait été la seule victime mortellement touchée au cours des échanges de feu du mois de novembre, qui s’était distingués par la plus longue série de tirs de roquettes depuis la guerre entre Israël et le Hamas en 2014.
Adam Rasgon a contribué à cet article.