Pour des ex-otages, la reprise des combats à Gaza nuit aux captifs du Hamas
"Les pressions militaires mettent en péril les otages alors qu'un accord permet de les ramener à la maison", a écrit Yarden Bibas, qui a confié ses craintes pour David Cunio et Ariel Cunio, qui sont encore dans les geôles du Hamas
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Mardi, Yarden Bibas, Eliya Cohen et Omer Wenkert, des otages qui ont récemment été relâchés par le Hamas, ont confié, sur les réseaux sociaux, leurs craintes et leurs inquiétudes depuis qu’Israël a mis un terme au cessez-le-feu conclu avec le groupe terroriste. Des frappes israéliennes ont ainsi pris pour cible l’enclave côtière en tout début de matinée.
« La décision prise par Israël de relancer les combats me ramène à Gaza, aux moments où j’entendais le bruit des explosions autour de moi et où j’avais peur pour ma vie parce que je craignais que le tunnel où j’étais détenu ne s’effondre », a écrit Bibas dans un post en anglais. « Mon épouse et mes enfants ont été kidnappés vivants et ils ont été sauvagement assassinés en captivité. Les pressions militaires mettent en péril les otages alors qu’un accord permet de les ramener à la maison ».
Bibas a partagé une vieille photo où il se trouve avec des amis de longue date – David Cunio et Ariel Cunio, des frères qui résidaient au kibboutz Nir Oz et qui sont toujours retenus en otage à Gaza.
« Je suis pétrifié quand je pense à mes meilleurs amis, David et Ariel Cunio », a-t-il ajouté dans sa publication. « J’ai perdu ma Shiri, j’ai perdu Ariel et Kfir, mais David peut encore retourner, en vie, auprès de Sharon, Emma et Yuli, et Ariel peut encore retrouver sa conjointe, Arbel Yehud et sa famille ».
Eliya Cohen a indiqué que depuis qu’il avait entendu parler des frappes sur Gaza, il ne parvenait plus à rester assis.
« Mon frère, Alon Ohel, est immobilisé par des chaînes de vélo, enchaîné aux jambes et il mange chaque jour une pita avec de la moisissure et deux cuillères de fèves », a écrit Cohen, évoquant l’otage Alon Ohel, qui était resté dans les tunnels, au sein de l’enclave côtière, quand Cohen, Or Levy et Eli Sharabi avaient été remis en liberté le mois dernier dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu qui avait ouvert la porte à la libération des captifs.
« C’est simplement impossible de comprendre, et il n’y a pas de mots pour expliquer combien notre pays ne comprend pas ce qui se passe réellement à 50 mètres sous terre », a noté Cohen. « Parce que si le pays le comprenait, alors comment expliquer ces abandons, ce manque d’attention porté à la vie humaine ? »
Omer Wenkert a partagé le même point de vue.
« Mais est-ce que vous avez écouté un seul mot de ce que nous, les otages libérés, nous vous avons dit ? Ne nous voyez-vous pas ? », s’est insurgé l’ex-captif sur les réseaux sociaux.
« Cette décision dangereuse aura un effet incalculable sur ceux d’entre nous qui sont encore détenus là-bas. Et je dis ‘sur nous’ parce que ceux qui sont là-bas, c’est moi, et que je suis eux. Je serai toujours là ! Jusqu’à ce que le dernier otage soit libéré, je serai toujours là ! »