Remis par l’Écosse, le négationniste français Vincent Reynouard inculpé à Paris
Arrêté en novembre 2022, le négationniste multi-condamné a été mis en examen puis remis en liberté sous contrôle judiciaire

L’Écosse a remis vendredi à la France le négationniste multi-condamné Vincent Reynouard, arrêté en novembre 2022, et celui-ci a été inculpé à Paris puis remis en liberté sous contrôle judiciaire, a appris l’AFP de sources proches du dossier.
Son extradition avait été autorisée le 12 octobre par l’Écosse.
Il a été présenté à un magistrat instructeur parisien qui l’a mis en examen (inculpé) pour négation de crimes de guerre, contestation de crimes contre l’humanité et provocation à la haine, puis placé sous contrôle judiciaire, d’après une source, qui a expliqué que les peines prévues pour ces infractions ne prévoyaient pas de détention.
Recherché par les autorités françaises dans des enquêtes en cours, Reynouard, 54 ans, avait fui en Écosse où il vivait sous une fausse identité, jusqu’à son arrestation dans la région d’Anstruther, un petit port de pêche situé au nord d’Edimbourg.
Également demandé par la France pour plusieurs condamnations prononcées en son absence (sa dernière, six mois de prison ferme, remonte à janvier 2021, pour une vidéo publiée en 2019 dans laquelle il nie la réalité de la Shoah), Reynouard peut faire opposition à ces condamnations qui ne sont donc pas exécutoires.
Sa traque, pilotée par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), avait commencé en août 2020 quand un tag « Reynouard a raison » avait été retrouvé sur le mémorial d’Oradour-sur-Glane, un village du centre de la France dont la population avait été massacrée par la division SS Das Reich le 10 juin 1944.
Dans plusieurs vidéos diffusées sur internet, Reynouard, qui s’était opposé à son extradition, avait remis en cause ce massacre.
En octobre, le sheriff écossais Christopher Dickson avait estimé que ces vidéos étaient « au-delà de ce qui est tolérable dans notre société », autorisant son extradition.
Si la loi britannique ne prévoit pas d’incrimination pour négationnisme, le juge avait estimé que les faits reprochés à Reynouard à savoir la « banalisation publique d’un crime de guerre » et la « contestation publique de l’existence de crimes contre l’humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale », tombaient sous le coup de la loi sur les communications (Communications Act).