Rencontrez ceux qui aident les entrepreneurs israéliens à réussir à New York
Eyal Bino et Arie Abecassis ont lancé ICONYC Labs pour connecter les investisseurs américains avec les idées israéliennes à Manhattan
NEW YORK (JTA) – Des jeunes avec des sweats à capuche tapent frénétiquement sur leurs portables. Ils sont perchés sur des canapés colorés, ou assis à de longues tables communes, mangeant des Fruits Loops [céréales pour enfants] du distributeur de la cuisine ouverte carrelée.
Autrement dit, AlleyNYC est un espace de co-travail typique. Il y a beaucoup de travailleurs internationaux ici, et pourtant l’espace est la quintessence de New York avec son look industriel haut de gamme et sa philosophie « work hard, play hard » (travailler beaucoup, s’amuser autant), complétée par des happy hours deux fois par semaine.
Sa localisation dans Chelsea, dans la partie ouest de Manhattan, en fait un centre pour les entrepreneurs locaux, particulièrement ceux de la scène des nouvelles technologies. Ce prestige en fait l’adresse parfaite pour ICONYC Labs, un nouvel accélérateur de programmes qui aide les start-ups israéliennes à lancer leurs entreprises aux Etats-Unis.
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Israël a acquis une réputation mondiale de « nation start-up » pour sa dynamique scène technologique : Israël héberge presque 7 000 entreprises high tech, et presque 80 % d’entre elles sont des start-ups, selon un rapport de la firme d’information commerciale Dun & Breadstreet.
Mais malgré son historique d’innovation, les start-ups israéliennes luttent souvent pour trouver des investisseurs locaux. De plus, les accords israéliens demandent généralement que les entrepreneurs cèdent une plus grande partie de leurs compagnies que l’accord américain moyen.
Un objectif principal d’ICONYC Labs est donc de connecter les entrepreneurs israéliens aux investisseurs de New York. De plus, le programme aide les Israéliens à adapter leurs pitchs et leurs produits pour mieux séduire les investisseurs américains, qui ont en général un processus de prise de décision plus long que leurs homologues israéliens.
« Aux Etats-Unis, il s’agit de construire une relation dans la durée, mais ce n’est pas quelque chose qui est dans l’ADN israélien, explique Eyal Bino, co-fondateur d’ICONYC Labs. C’est définitivement un état d’esprit que nous essayons de changer avec nos fondateurs, et ce n’est pas toujours facile. »
Mais le programme d’incubateur n’est pas juste sur comment générer de l’argent ; dans l’espace de travail partagé, le programme loge aussi des start-ups israéliennes dans la scène technologique de la ville.
« Pendant qu’ils sont ici, ils se mêlent aux autres entrepreneurs dans la cuisine, dit l’autre co-fondateur Arie Abecassis. Ils veulent être ici et pouvoir connaître New York, et l’un des objectifs du programme est de les aider à étendre exponentiellement leur réseau social dans les technologies. »
D’autres objectifs sont la fourniture de mentorat, de l’aide avec les relations avec les médias et la valorisation de la marque, ainsi que du soutien sur la logistique comme les procédures d’immigration, les opérations bancaires et la comptabilité. En plus de ces services, ICONYC Labs fournit aux start-ups 20 000 dollars et des espaces de bureau à AlleyNYC en échange d’une petite participation dans les compagnies.
La première cohorte d’ICONYC Labs, qui a commencé en avril dernier et a fini fin octobre, était composé de Myndlift, une solution mobile de santé ciblant les patients souffrant d’hyperactivité et de troubles de l’attention, Flux, un produit intelligent d’agriculture permettant une croissance économique en eau de la nourriture et des plantes, DandyLoop, une plate-forme de publicité croisée pour faire gagner du trafic aux magasins en ligne indépendants, Clickspree, une compagnie de technologie de publicité concentrée sur l’engagement vidéo et le retour pour les marques, et Gaonic, une plate-forme pour professionnels qui surveille les données de l’internet des objets.
Pendant qu’ils travaillent avec ICONYC Labs, les fondateurs des entreprises doivent passer au moins une semaine par mois à New York, bien que la plupart restent plus longtemps.
Pendant les semaines où ils sont tous présents, ICONYC accueille des rencontres et des discussions informelles avec des histoires réussies de start-ups connues. ICONYC met également en place des rencontres avec des investisseurs potentiels et des conseillers.
« A la fin du programme, ils ont la capacité d’étendre leur affaire à New York et de lever de l’argent ici », a déclaré Bino.
Allant plus loin, l’incubateur va raccourcir le programme à quatre mois et accepter des compagnies en continu. Deux start-ups ont commencé en janvier, trois de plus entreront ce mois-ci dans le programme.
L’équipe d’ICONYC passe au crible des centaines de candidatures pour sélectionner les professionnels à accepter dans le programme – l’on ne manque après tout pas de compagnies qui espèrent être le prochain Waze et réussir aux Etats-Unis.
Ils font passer les candidats par un sérieux processus d’examen, qui comprend des experts externes évaluant leurs perspectives commerciales et une enquête sur leur réputation dans la communauté start-up israélienne. Ils recherchent des compagnies qui ont déjà un produit viable avec le potentiel de l’étendre aux Etats-Unis, ainsi qu’une équipe impliquée et une volonté d’apprendre.
Bino, 40 ans, et Abecassis, 49 ans, ont une position unique pour aider les compagnies israéliennes à s’acclimater à l’écosystème des start-ups new-yorkaises. Tous deux sont nés en Israël, Abecassis a emménagé aux Etats-Unis quand il était enfant, et Bino a fait ses études aux Etats-Unis puis y a emménagé quelques années après pour travailler.
Quand ils se sont rencontrés en 2014, Bino travaillait comme consultant en développement commercial pour des start-ups internationales à New York, et Abecassis était membre du directoire, conseiller et investisseur de plusieurs start-ups. Bino a choisi Abecassis pour être le mentor de plusieurs start-ups israéliennes, et tous deux ont commencé à discuter des besoins spécifiques des entrepreneurs israéliens à New York.
Le duo a vu un gouffre entre la croissance potentielle de beaucoup de start-ups israéliennes – le talent et les idées étaient forts – et leur capacité à se lier avec une grande variété d’investisseurs, et de transformer ces connexions en opportunités commerciales significatives.
Un défi affronté par les entrepreneurs israéliens à New York est que leurs produits peuvent ne pas avoir encore de soutiens américains.
« Nous travaillons très dur pour aider nos fondateurs à prouver que leurs concepts [peuvent marcher] sur le marché américain, donc qu’ils valent la peine d’être financés par des capital-risqueurs à New York, a déclaré Bino. Plus nos fondateurs ont de levier, meilleures leurs histoires deviennent. »
Pour Omer Rachamim, le co-fondateur et président de DandyLoop, déplacer son affaire à New York a toujours été le projet à long terme, parce que c’est un centre de commerce électronique mondial.
« ICONYC est intervenu juste au bon moment, a-t-il déclaré. Ils nous ont aidé à atterrir doucement dans la ville, et ont vraiment démultiplié leurs connexions de manière à m’aider à être complètement immergé dans la communauté start-up et celle des capital-risqueurs en quelques mois. C’est comme une intégration dans la ville sous stéroïdes. »
Depuis qu’elle a fini le programme, DandyLoop, qui est maintenant intégrée aux Etats-Unis et a un bureau dans la ville, a ajouté des conseillers, des investisseurs et des clients à New York.
Ces dernières années, la ville de New York est devenue un centre pour les start-ups basées en Israël, presque 300 compagnies israéliennes ont une présence dans la ville.
Alors que la Silicon Valley attire beaucoup les start-ups, New York est plus logique pour les entrepreneurs israéliens : le décalage horaire (7 heures au lieu de 10) rend les appels professionnels plus faciles, et il est facile de se rendre à Boston, Philadelphie ou Washington, D.C.
« Ils voient New York comme le marché où il peuvent rencontrer des clients et des investisseurs ainsi que de grandes compagnies américaines avec qui ils veulent travailler », a déclaré Guy Franklin, fondateur de Israel Mapped in New York, qui suit la communauté des start-ups israéliennes.
De plus, de manière significative, New York est plus proche culturellement d’Israël que la Silicon Valley.
« Il y a la nourriture, les fêtes, a déclaré Bino. Les Israéliens pourraient ne pas se voir louer une maison dans les banlieues de Californie, mais ils peuvent vivre à l’ouest de Manhattan. »
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