Renseignement : La Knesset donne son accord préliminaire à la création d’un centre d’échange d’informations
Ce nouvel organisme de contrôle des renseignements serait directement placé sous l'autorité du Premier ministre ; 56 députés ont voté "pour" son établissement et 36 "contre"
Un projet de loi prônant l’établissement d’un tout nouvel organisme de contrôle des renseignements qui serait directement placé sous l’autorité du Premier ministre a été adopté en lecture préliminaire en séance plénière de la Knesset, avec 56 députés qui ont voté « pour » et 36 « contre ».
Le projet de loi, parrainé par le député du Likud Amit Halevi, vise à créer une unité dite « de l’avocat du diable » qui remettra en question les conclusions tirées par les différents organes de renseignement, dans l’espoir d’éviter les faux pas susceptibles d’être entraînés par un certain mode de « pensée unique ». Cette unité, qui relèverait directement de l’autorité du Premier ministre Benjamin Netanyahu, aurait le pouvoir de demander des informations à « tout service de renseignement… ou à toute autre institution d’État » en Israël. Seraient notamment concernés les services de renseignement militaire, le Shin Bet, le Mossad et le Conseil national de sécurité.
Selon la législation, l’unité proposée serait chargée de faire la synthèse et d’analyser les informations obtenues par les différents services, apportant au Premier ministre, au ministre de la Défense et aux agences de renseignement d’autres points de vue sur les défis en matière de sécurité. Elle serait également tenue de rendre régulièrement des comptes à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
Le chef de l’unité – qui fonctionnerait de manière largement indépendante et qui n’aura pas le droit d’embaucher une personne ayant travaillé dans une agence de renseignement au cours des deux années précédentes – serait légalement tenu de peser sur toute question soumise à des prises de décision au sein du cabinet de sécurité.
De plus, l’unité devrait aussi soumettre ses analyses aux chefs des instances de sécurité concernées « concernant tout plan ou toute opération militaire » nécessitant l’approbation du cabinet de sécurité. Ni le cabinet de sécurité, ni les dirigeants des agences de sécurité ne seraient autorisés à prendre une décision sans ces informations.
L’avancée du projet de loi intervient alors que les forces de l’ordre enquêtent actuellement sur le vol « systématique » présumé de documents de renseignement classifiés dans les bases de données de l’armée israélienne et sur le transfert de ces fichiers à des personnes travaillant au sein du cabinet du Premier ministre, qui sont soupçonnées de les avoir utilisés à des fins politiques.