Retour sur le rassemblement à Tel Aviv en faveur du retour des otages
Le major-général Eli Marom, le producteur de musique américain Scooter Braun et l'ex-otage Sharon Aloni Cunio se sont adressés à la foule
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Un rassemblement en faveur de la libération des otages aux mains des terroristes dans la bande de Gaza a été organisé samedi soir sur la Place des otages de Tel Aviv. Les participants, bravant le froid et une pluie battante, ont vivement recommandé aux autorités de conclure un accord avec le Hamas pour obtenir leur remise en liberté.
Alors que les négociations portant sur un éventuel accord de ce type semblent se heurter à des difficultés – malgré des informations qui ont fait état de progrès, ces derniers jours – d’anciens otages, les proches des 129 otages approximativement qui se trouvent encore à Gaza, des experts militaires et des personnalités issues du monde des médias ont appelé Israël à faire ce qu’il faut pour permettre un retour immédiat des otages.
Le major-général Eli Marom, ex-commandant de la Marine israélienne, a déclaré : « J’ai servi dans l’armée israélienne durant 40 ans : je crois et je compte sur ses soldats. Ils sont là, à Gaza et à la frontière nord, en train de se battre courageusement pour nous. »
« Il y a une tâche tout aussi importante : faire revenir les otages. Israël est assez fort pour en payer le prix. Les dirigeants doivent prendre des décisions difficiles : je suis sûr que Tsahal peut gérer n’importe quelle condition approuvée par le cabinet. Chaque jour est un cauchemar pour eux et leurs proches », a-t-il dit, évoquant les rumeurs de négociations en vue d’un accord aux termes duquel Israël libèrerait de nombreux prisonniers de sécurité palestiniens en échange des otages.
L’ex-otage Sharon Aloni Cunio a pris la parole lors du rassemblement de Tel-Aviv en faveur de la libération des otages toujours aux mains des terroristes palestiniens à Gaza. Elle avait été conservée en captivité avec ses deux filles, deux sœurs jumelles, Emma et Yuli, 3 ans. Son époux, David Cunio, est encore à Gaza.
« Ma vie s’est arrêtée le 7 octobre. Je n’aurais jamais imaginé la catastrophe qui s’est produite ce jour-là », a-t-elle confié. « Sur le chemin vers la captivité, j’ai vu des choses que je ne cesserai jamais de voir ».
« Chaque instant passé dans la pièce sécurisée [chez elle, dans le kibboutz Nir Oz, où ils se sont cachés le 7 octobre] a semblé une éternité. Nous en sommes sortis pour mourir rapidement », a-t-elle ajouté. « Cinquante-deux jours pendant lesquels nous n’étions pas assurés de vivre. Cinquante-deux jours sans jour ni nuit. Cinquante-deux jours, sans être sûrs qu’il s’agissait vraiment de 52 jours. Mon mari David y est depuis 78 jours et chaque jour, il ignore s’il va vivre ou mourir. »
Le frère de David, Ariel Cunio, sa petite amie, Arbel Yehud, et le frère de cette dernière, Dolev Yehud, sont eux aussi toujours otages.
« Je me tourne vers le cabinet de guerre – Emma et Yuli ont assez souffert », a-t-elle conclu en mentionnant ses filles. « Je demande que la libération des otages devienne la priorité absolue, immédiatement, pas l’année prochaine. »
Rachel Goldberg, la mère de l’otage Hersh Goldberg-Polin, qui s’était rendu à la rave-party Supernova et qui a perdu un bras lors du massacre, s’est interrogée sur la manière dont les décisions au sujet des otages seraient prises si l’un des captifs était lié « à l’un de ces hommes aux commandes, dans leurs salles de réunion », a-t-elle dit.
« Est-ce que les choses se passeraient différemment ? » a-t-elle ajouté.
Les organisateurs du Forum des Familles des otages et des portés-disparus ont fait savoir que les familles et leurs soutiens marcheraient vers la Knesset à partir de dimanche, une fois encore, pour souligner la nécessité de rapatrier les otages immédiatement.
Comme lors d’un grand nombre de ces manifestations – qui durent maintenant depuis onze semaines – le regroupement a commencé par une minute de silence en mémoire des cinq soldats qui ont été tués au combat, samedi.
Noa Tishby, une actrice née en Israël qui défend la cause du pays à l’étranger, a indiqué qu’elle se trouvait au rassemblement « de façon à ce que le monde n’oublie pas les 129 otages encore détenus par le Hamas – une organisation terroriste meurtrière qui les utilise pour la guerre psychologique. »
Le producteur de musique américain Scooter Braun a déclaré lors du rassemblement pour les otages de Gaza, à Tel Aviv : « Il fallait que je vienne aider mon peuple ».
« Je n’ai pas trouvé un pays plein de haine ou de colère – j’ai trouvé une nation de lions, pleine d’espoir, de courage et de gentillesse, ce qui m’a convaincu que les otages rentreront chez eux », a-t-il dit.
« Achshav », a-t-il ajouté – « maintenant. »
Braun a dit avoir parlé avec des survivants de la rave Supernova, durant laquelle plus de 360 festivaliers ont été massacrés, le 7 octobre, et beaucoup d’autres, kidnappés. Il a assuré qu’il ne cesserait jamais de faire usage de son influence dans l’industrie musicale pour faire parler des otages et ajouté : « Honte à mon industrie si elle ne prend pas position. »
Braun a évoqué sa grand-mère, rescapée d’Auschwitz, et dit que les terroristes « ont fait une très grosse erreur : ils pensaient que ce qu’ils ont fait le 7 octobre briserait l’esprit d’Israël, mais non seulement ils ont réveillé les Juifs d’Israël, en outre [ils ont réveillé] tous les Juifs de la diaspora. »
« Le peuple d’Israël vit. Libérez les otages. »
A la fin du rassemblement, les organisateurs ont encouragé les partisans à défiler jusqu’à l’entrée du ministère de la Défense sur Begin Road, où les familles des otages font des veillées et où ils dorment dans des tentes depuis des semaines.
« C’est là que le cabinet se réunit, au 19e étage », a dit l’un des organisateurs du Forum des familles des otages et des portés-disparus.