Israël en guerre - Jour 472

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Rivlin fustige le Fatah d’Abbas, qui a rendu hommage à l’attentat des JO de Munich

45 ans après l'attentat, Reuven Rivlin a inauguré un mémorial consacré aux 11 sportifs israéliens tués par des terroristes lors des Jeux olympiques de Munich en 1972

Le président Reuven Rivlin pendant l'inauguration du mémorial dédié aux onze athlètes israéliens tués dans l'attentat des JO de Munich de 1972, à Munich, le 6 septembre 2017. (Crédit : Christof Stache/AFP)
Le président Reuven Rivlin pendant l'inauguration du mémorial dédié aux onze athlètes israéliens tués dans l'attentat des JO de Munich de 1972, à Munich, le 6 septembre 2017. (Crédit : Christof Stache/AFP)

Le président Reuven Rivlin a condamné mercredi le Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, pour avoir sans cesse rendu hommage à l’attentat des Jeux olympiques de Munich de 1972, pendant lequel 11 athlètes israéliens et un policier allemand ont trouvé la mort.

« Il y a toujours ceux qui voient dans le meurtre de sportifs un acte héroïque », a dit Rivlin pendant son discours d’inauguration d’un mémorial dédié aux athlètes assassinés à Munich. « L’année dernière seulement, le Fatah a commémoré le massacre de sportifs comme un ‘acte d’héroïsme’ », a-t-il dit.

« Le centre que nous inaugurons aujourd’hui doit être un message au monde entier : il n’y a pas d’excuse au terrorisme. Le terrorisme doit être condamné sans équivoque, partout. A Barcelone, à Londres, à Paris, à Berlin, à Jérusalem, et partout ailleurs. »

Rivlin a ajouté qu’Israël attendait depuis près d’un demi-siècle que les JO organisent une minute de silence en l’honneur des Israéliens assassinés.

« Nos frères qui ont été assassinés n’étaient pas seulement les fils de l’Etat d’Israël, a-t-il dit. Ils étaient les fils de la famille olympique. Une famille qui depuis des années a abandonné son engagement envers eux. »

The 11 Israeli Munich victims.
Les onze victimes israéliennes du massacre de Munich, pendant les Jeux olympiques d’été 1972

Le mémorial consacré aux 11 Israéliens tués par des terroristes lors des JO de Munich en 1972 a été inauguré mercredi, au lendemain du 45ème anniversaire de l’attentat.

Baptisé « Entaille », d’un coût total de 2,2 millions d’euros, il a été inauguré en présence des présidents allemands, Frank-Walter Steinmeier, et israélien, Reuven Rivlin, ainsi que du président du Comité international olympique, Thomas Bach.

Le mémorial est le résultat d’une campagne menée par des proches des victimes du massacre qui, depuis des décennies, réclament un site de commémoration permanent sur les lieux même de l’attentat, perpétré le 5 septembre 1972.

Plusieurs proches des victimes de la prise d’otages ont assisté également à l’inauguration, comme la veuve de l’haltérophile Yossef Romano, Ilana Romano.

Evoquant un « événement extrêmement émouvant », celle qui s’est battue depuis 1978 pour qu’un mémorial soit édifié à la mémoire des victimes a toutefois regretté qu’il arrive si tard.

Confiant sa « douleur profonde mais aussi un sentiment d’apaisement et de gratitude », elle a rappelé que les athlètes étaient arrivés à Munich « heureux et plein d’espoir. Ils en sont repartis dans un cercueil. Leur unique erreur était d’être israéliens. »

« Il n’y a personne de plus heureux et de plus satisfait que nous », a ajouté Ankie Spitzer, l’épouse née aux Pays-Bas de l’entraîneur de l’équipe olympique d’escrime israélienne Andrei. « Il a fallu 45 ans, mais j’aime dire à mes enfants que s’ils ont un rêve, ils doivent le poursuivre s’ils ont le sentiment qu’il est juste. »

« Le centre que nous allons inaugurer doit livrer un message au monde : il ne peut pas y avoir de pardon accordé au terrorisme », a expliqué Rivlin avant d’embarquer pour l’Allemagne mardi.

Lors de l’attaque de 1972, onze Israéliens avaient été pris en otage par le groupe terroriste palestinien Septembre noir. Deux d’entre eux avaient été assassinés dans le village olympique et neuf autres avaient été exécutés à l’aéroport. Un policier allemand avait été tué lors d’une fusillade contre les terroristes au cours d’une tentative de secours manquée.

Le mémorial consiste en une vaste zone d’exposition taillée dans un monticule de gazon, créant l’effet d’une blessure ouverte.

Il présente également des photographies des effets personnels appartenant à chacune des victimes.

Stephan Graebner, du cabinet d’architecte Brückner & Brückner qui a conçu le site de commémoration, a déclaré : « notre idée de création a été de couper dans la côte, d’emporter quelque chose du paysage. Lorsqu’on pense au massacre, il a emporté quelque chose, il a coupé quelque chose dans les vies des victimes, des familles, des Jeux olympiques. On a voulu remplir ce vide par des souvenirs. »

Le mémorial a été créé par une équipe ministérielle en consultation avec des proches des victimes, le consul général d’Israël, des experts du mémorial du camp de concentration de Flossenburg, le musée juif de Munich et le ministère de l’Education politique du Länd bavarois.

« Nous ne devons pas oublier les victimes », avait déclaré Ludwig Spaenle, le ministre bavarois de l’Education et des Affaires culturelles en 2013, lorsque les plans du mémorial avaient été dévoilés.

Spaenle avait expliqué que le mémorial tenterait de s’attaquer aux questions portant sur l’impact de l’attentat et sur l’importance du souvenir.

Selon un communiqué du bureau de Spaenle, l’administrateur du département pour l’Europe occidentale du ministère des Affaires étrangères israélien Ilan Ben Dov avait qualifié l’attaque de 1972 de « traumatisme pour toute ma génération. »

« Tous les groupes israéliens qui viennent en Allemagne dans le cadre d’un échange ou d’une coopération éducative devraient visiter ce site », avait dit Ben Dov dans le communiqué.

Le président Reuven Rivlin, 3e à gauche, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, au centre, avec leurs épouses, Elke Buedenbender et Nehama Rivlin, le Premier ministre du Länd de Bavière, Horst Seehofer et son épouse Karin Seehofer et son ministre de la Culture Ludwig Spaenle à Munich, le 6 septembre 2017. (Crédit : Christof Stache/AFP)
Le président Reuven Rivlin, 3e à gauche, le président allemand Frank-Walter Steinmeier, au centre, avec leurs épouses, Elke Buedenbender et Nehama Rivlin, le Premier ministre du Länd de Bavière, Horst Seehofer et son épouse Karin Seehofer et son ministre de la Culture Ludwig Spaenle à Munich, le 6 septembre 2017. (Crédit : Christof Stache/AFP)

Pendant la cérémonie d’inauguration, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a reconnu que l’Allemagne n’était pas prête pour cet attentat, même si le terrorisme international n’était déjà plus un phénomène nouveau.

« Cela n’aurait jamais dû se produire, a-t-il dit. Jusqu’à aujourd’hui, nous portons un lourd fardeau en ce qui concerne cette catastrophe. Et cette plus grande reconnaissance fait partie de la commémoration d’aujourd’hui, et je pense qu’il est bien tard, et nous vous le devons, chers membres de la famille. »

Steinmeier a ensuite parlé du présent, soulignant qu’il existait encore des gens pour prêcher l’antisionisme et l’antisémitisme.

« En Allemagne, notre mode de vie comprend un engagement inséparable envers notre histoire, un engagement envers l’histoire de la Shoah, la responsabilité pour la sécurité d’Israël qui en découle, et le rejet de toute forme d’antisémitisme. »

Le site du mémorial viendra également remplir ce que de nombreuses personnes considèrent comme un vide dans la commémoration des victimes de l’attaque.

Des responsables olympiques avaient été critiqués pour avoir poursuivi les Jeux immédiatement après l’attentat et pour avoir refusé de reconnaître le massacre par une minute de silence en 2012, malgré une importance campagne menée par Spitzer.

Vingt-quatre heures après l’attentat, une fois qu’il avait été révélé que tous les otages israéliens étaient morts, un mémorial avait été établi dans le stade principal. Au cours de la cérémonie, le drapeau olympique avait été mis en berne mais, sous la menace d’un boycott, 10 drapeaux arabes avaient été déployés.

Le premier et seul président américain du Comité olympique international, Avery Brundage, s’exprimant devant 80 000 personnes dans le stade, avait déploré le fait que les 20e olympiades aient été « l’objet de deux attaques terribles, parce que nous avons perdu le combat contre la répression politique dans le cas de la Rhodésie. »

L’accent avait été mis sur les Jeux, et non sur ceux qui avaient été tués. Il avait ensuite assuré à la foule que, malgré tout, « les Jeux doivent continuer ! »

Rivlin et Steinmeier doivent également se rendre au camp de concentration de Dachau, à quelques kilomètres de Munich, pour y déposer une gerbe.

Mitch Ginsburg, l’AFP et JTA ont contribué à cet article.

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