Israël en guerre - Jour 570

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Interview

Selon Yoav Kutner, certains artistes se censurent de peur de retombées politiques

Malgré la perte de la mémoire et le cancer, cet homme des médias n'a rien perdu de son optimisme, même s'il craint pour Israël et regrette le conformisme des artistes

Yoav Kutner chez lui à Tel Aviv. (Crédit : Yael Kutner)
Yoav Kutner chez lui à Tel Aviv. (Crédit : Yael Kutner)

Nul besoin de présenter Yoav Kutner aux Israéliens nés dans les années 1980 et après.

À cette époque, l’Autorité de radiodiffusion israélienne et la radio de l’armée dominaient le paysage médiatique et Kutner y avait les créneaux horaires clés.

Animateur de radio, éditeur musical, conférencier et créateur de séries télévisées tout autant que de radio, Kutner est devenu la référence en matière de musique israélienne et non israélienne, un véritable expert en matière musicale, quelles que soient les générations.

La musique est une des constantes d’une vie très chahutée – émaillée de la perte de la mémoire lors d’un accident en Suisse avant ses 18 ans – et il s’y est jeté à corps perdu.

Sa maison a tout de la discothèque d’une station de radio. Les murs croulent sous les étagères, littéralement du sol au plafond : toutes sont pleines de disques et de CD.

A l’aube de ses quatre-vingts ans, avec sa connaissance encyclopédique et sa perspective unique sur la scène musicale israélienne, il reste la référence absolue.

Cela ne l’empêche pas d’être inquiet.

Rien à voir avec les goûts musicaux d’aujourd’hui, qu’il décrit comme une sorte de pop mâtinée d’influences mizrahi et de paroles du judaïsme : c’est la guerre, la politique et leur effet sur la musique [qui l’inquiètent]. Il estime que nombre d’artistes ne s’expriment pas de peur d’être mis sur liste noire.

Yoav Kutner chez lui à Tel Aviv. (Crédit : Yael Kutner)

Il a par ailleurs l’impression d’avoir perdu l’influence qui fut la sienne et qu’il suffit de moyens bien plus modestes pour peser sur le discours public.

« Pendant la guerre du Liban et l’Intifada, je sentais bien que j’avais de l’influence », dit-il. « Mais aujourd’hui ? Que peut faire le citoyen lambda ? Alors, je continue à faire ce que je sais faire et je vais aux manifestations. »

Depuis que la guerre a éclaté, cet éternel enfant et mélomane invétéré se sent déprimé, un peu comme nous tous. Et c’est précisément pour cette raison que l’optimisme qui le caractérise depuis toujours est devenu un but en soi. Et il s’y accroche comme un homme de foi à la prière.

Kutner a eu trois enfants avec sa femme, Yael. Originaire de Jérusalem, il vit actuellement à Tel Aviv, où nous l’avons rencontré pour une interview sur la musique, l’activisme et sa convalescence d’un cancer, qui lui a été diagnostiqué en 2020.

Comment allez-vous ?

Yoav Kutner : Je me bats avec tout ce que j’ai pour ne pas céder au désespoir. Ça devient très difficile vu les circonstances, mais je crois que c’est mon rôle — au sein de ma famille comme sur le plan professionnel — de faire de mon mieux pour garder le moral. Quant à moi, je me sens bien.

Comment ça ?

En décembre 2020, on m’a diagnostiqué un cancer. Les deux dernières années ont été difficiles sur le plan de la santé. Le jour où j’ai été diagnostiqué, mon psychologue, que j’aimais et que je voyais depuis 30 ans, est décédé.

J’ai subi trois interventions chirurgicales et j’ai vaincu le cancer – enfin, ce sont plutôt les médecins qui l’ont vaincu.

J’ai bénéficié de 60 jours de stationnement gratuit à l’hôpital Ichilov. Le service dans lequel j’ai suivi ma radiothérapie s’appelait « Radiothérapie ».

Eh je suis revenu chez moi. Le cancer ne m’a pas fait reconsidérer ma vie parce que je savais que je m’en tirerais. Mais cela m’a fait réaliser le pouvoir de l’optimisme, incroyablement puissant.

Grâce à mon psychologue, j’ai suivi des cours de bouddhisme et j’ai commencé à méditer tous les jours. Je ne suis pas bouddhiste, mais ce que j’ai retenu du cours, c’est qu’il ne sert à rien de souffrir des choses que je ne peux pas changer.

Supposons que vous vous réveillez le matin et qu’il pleuve. Vous pouvez vous dire : « OK, il pleut dehors. Je vais me préparer en conséquence et prendre un parapluie. Ou vous pouvez être déçu et dire : « Pourquoi maintenant ? Je ne vais pas faire du vélo sous la pluie », auquel cas vous commencez immédiatement à souffrir.

J’ai ressenti beaucoup de douleur et d’appréhension face au cancer, mais je ne me suis jamais demandé : « Pourquoi moi ? »

En parlant d’événements qui ont changé votre vie, je voudrais revenir à l’époque de vos 18 ans et à cet accident, lors de votre service militaire, qui vous a occasionné une perte de mémoire. Tout ce que vous aviez vécu jusque-là a été effacé. Il a fallu réapprendre à marcher, à parler, à lire et à écrire, retrouver le nom des choses et savoir qui l’on est.

La mémoire humaine est un composite de plusieurs mémoires. Par exemple, une personne apprend à parler, à marcher et à ne pas faire pipi au lit. Mon corps se souvenait de ça après l’accident ; la technique de la parole n’avait pas disparu – je savais comment produire des sons, mais je ne comprenais pas la langue.

Je me rappelle avoir eu très peur, surtout du fait que des gens semblaient me connaitre alors que moi, j’ignorais qui ils étaient. Un type était venu me voir en me disant : « Salut, j’étais ton meilleur ami », alors que je n’en avais aucun souvenir.

D’un autre point de vue, je pense que la mémoire est une histoire. C’est-à-dire qu’elle ne reflète pas forcément ce qui s’est passé, mais plutôt une version que l’on a choisi de raconter.

Par exemple, en 1969, dans les tout derniers moments des Beatles, on les a filmés pour les besoins du film « Let It Be ».

Il y a deux ans, Peter Jackson, à qui l’on doit « Le Seigneur des Anneaux », a repris ces images et en a fait une série de plus de huit heures.

D’après la version originale, on avait compris que les membres du groupe reprochaient à Yoko Ono d’avoir fait éclater le groupe.

Dans cette nouvelle version, qui s’appuie exactement sur les mêmes sources, l’histoire est tout autre. Le cinéaste a choisi un autre angle.

Au fil des années, j’ai moi aussi choisi un autre angle de vue. Cela s’est produit bien après « The Mysterious Magic Ride », les 60 heures d’enregistrement diffusées sur la radio de l’armée israélienne entre 1981 et 1982.

Tout ce que je sais de mon passé me vient d’histoires que l’on m’a racontées. Entre autres, on m’a dit que j’étais en charge des soirées et que j’écoutais beaucoup de disques. J’ai connu des moments pendant lesquels j’avais du mal à accepter de ne pas me souvenir de mon enfance, mais je crois maintenant que la perte de la mémoire a été un véritable moteur. Cela m’a motivé à faire beaucoup de choses, comme des recherches musicales et aussi du tri.

Au fil des années, vous vous êtes positionné, au sein du monde de la musique, à mi-chemin entre les courants mainstream et indie. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Assez tôt dans ma vie professionnelle, quand il n’y avait que les disques vinyls, j’ai réalisé quelque chose, à savoir que je n’aimais pas vraiment les grands succès, et que je préférais les faces B.

Cela a aussi à voir avec le fait de ne pas vouloir faire comme tout le monde. Si un chanteur célèbre sort un single, tout le monde le passe. Il n’a pas besoin de moi. Mais supposons qu’un nouveau single soit sorti par un groupe appelé « The Tiles » – deux femmes incroyables qui font du rock alternatif – si je ne les passe pas, qui va le faire ?

Je me suis donc dit : « Tu as un certain pouvoir. » Mais il y avait un hic : je voulais que l’on m’apprécie. Plus tard, j’ai réalisé que tout le monde ne m’apprécierait pas : ce fut une prise de conscience profonde. J’ai créé une série intitulée « The Albums », diffusée sur la 8ème chaine. Dix albums dont mes collègues rédacteurs et moi-même avions choisi de parler. J’étais persuadé que ceux qui n’avaient pas regardé me détestaient.

J’ai aussi eu un problème avec une autre série, diffusée sur la 1ère chaine en 1998, intitulée « La fin de la saison des oranges » (Sof Onat HaTapuzim). À la télévision, il est impossible d’approfondir les choses à moins de se concentrer sur un angle en particulier. Mais si l’idée est de couvrir toute une période, il faut nécessairement faire des choix. Je suis sorti de cette série en me sentant mal d’avoir eu à choisir qui était important et qui ne l’était pas, qui évoquer et qui laisser de côté.

C’est l’une des raisons pour lesquelles, deux ans plus tard, j’ai cofondé le site Mooma, un site de musique israélienne semblable à une encyclopédie, où je pouvais écrire sur tout le monde. Cela dit, je me rends compte que c’est comme ça que les choses se passent. Il y a des choses que l’on n’aime pas.

Parlons un instant de l’actualité. À savoir du fait de continuer à faire des émissions de radio et de musique alors que les catastrophes se succèdent. Les gens sont brisés. Le deuil nous frappe impitoyablement. Israël est en feu.

Pendant la guerre du Liban et l’Intifada, j’avais le sentiment d’avoir une certaine influence,. Mais aujourd’hui ? Que peut faire le citoyen lambda ? Alors, je continue à faire ce que je sais faire et je manifeste.

Êtes-vous inquiet ?

Je ne suis pas inquiet, je suis très inquiet. Mais en me cramponnant à l’optimisme, j’espère que nous allons renaître de cette horrible crise.

Il y a une chanson, composée et interprétée par Yaakov « Yankele » Rotblit il y a de cela 20 ans, intitulée « Will We Know How to Be Reborn Anew ? » (Haïm Neda Lehivaled Chouv Mehadash ?). Quand la guerre a éclaté, The Backyard, dont l’oeuvre est souvent politique, l’a réenregistrée et je pense que s’il y a bien une chanson qui colle à l’époque actuelle, c’est celle-ci.

Parfois, la culture et l’art réagissent différemment à une crise sociale, militaire et politique. Je me souviens qu’après la guerre du Kippour, il y a soudain eu une plus grande légitimité à passer à la radio une musique qui était plutôt marginale à l’époque, comme le groupe de jazz israélien Platina. Il s’est passé un truc.

Aujourd’hui, la musique est diverse et colorée, mais la musique pop avec une nuance mizrahi, parsemée de paroles religieuses, prédomine. Par ailleurs, et j’en suis témoin, il y a un besoin de revenir aux chansons du passé.

Dans quoi le voyez-vous ?

Pendant de nombreuses années, j’ai donné des conférences sur la musique et ses coulisses. Depuis le début de la guerre, il y a une demande croissante pour ce que je qualifie de « musique de patrimoine ». À savoir, des chansons qui parlent de l’amour de la terre, pas forcément de manière légère, plutôt comme dans les chansons du style « Is It True ? » (« Haomnam »), écrite par Leah Goldberg pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les gens cherchent-ils du réconfort dans les chansons ?

Oui, mais pas dans le sens du « tout ira bien », mais quelque chose de plus profond, comme la chanson « Play on, Play on » (Sachaki, Sachaki) de Shaul Tchernichovsky : « En l’humanité, je crois toujours, en son esprit, un esprit audacieux. » Ce poème porte un message universel d’espoir et d’amour envers les autres êtres humains, raison pour laquelle il a été plusieurs fois proposé de la substituer à l’HaTikvah comme hymne national.

Et il y a une autre chanson très recherchée, qui est « The Song of Ascent » (Shir HaMaalot). Les paroles sont tirées du Psaume 126 et la musique est de Pinhas Minkowsky. Il s’agit d’un chant religieux interprété par le rabbin et chantre Yossele Rosenblatt en 1935. Pensez à sa signification : une chanson sioniste religieuse intergénérationnelle. Fabuleux.

Quel est le rôle ou la place de l’art aujourd’hui ?

Tout d’abord, nous sommes encore dedans, donc c’est difficile à dire. Certaines personnes trouvent qu’il est très difficile d’écrire ou de composer dans des moments comme ceux-ci.

La chanson « Le blé repousse » (HaHita Zomahat Shuv) a été écrite par Dorit Zameret, membre du kibboutz Beit HaShita, après que 11 de ses membres ont été tués pendant la guerre du Kippour. Après la guerre donc. Je pense que l’art a plusieurs fonctions, dont celle de distraire, d’encourager et de redonner espoir.

Une fois, on a tourné chez moi en présence de Dudi Levi et Tal Gordon. Nous avons parlé du rôle de la musique et Dudi a dit : « Quand on joue pour des soldats, ils attendent qu’on leur donne de l’énergie. Ils ne veulent pas se laisser aller. Mais un public de blessés, de proches d’otages, d’évacués – ils veulent du réconfort – et je pense que c’est le principal de la musique en ce moment.

Et qu’en pensez-vous ?

Que la musique a un autre rôle, nettement plus insaisissable et moins évident, celui d’exprimer la colère et le mécontentement, montrer les erreurs et les échecs, pointer les responsabilités. Nombre d’artistes ont peur d’assumer ce rôle.

Pensez-vous que les artistes aient peur d’écrire ou dire ce qu’ils pensent ?

Il y a de cela quelques semaines, j’ai été invité à prendre la parole devant des anciens de l’école de musique Rimon, à l’occasion d’un événement appelé Rimon-Rock, en hommage à Dan Toren, que sa mémoire soit une bénédiction. Je leur ai dit qu’il y avait deux grandes raisons d’avoir une activité artistique. Il y a ceux pour qui le succès est la priorité des priorités. Ils veulent gagner de l’argent et être appréciés. Une autre raison est le besoin d’expression.

Yoav Kutner lors d’une conférence, en février 2023 (Moshe shai/Flash90)

Beaucoup d’artistes qui ont pris position, comme Si Himan dans « Shooting and Crying » (Yorim VeBochim) ou Nurit Galron dans « Don’t Tell Me About a Little Girl Who Lost Her Eye » (Al Tesaper Li Al Yalda SheIbda Et Einah) – ont payé le prix fort pour l’avoir fait.

J’aimerais parler du groupe Hadag Nahash – l’un des groupes les plus importants de ces 20 dernières années, coutumier de déclarations fortes dans ses chansons – mais qui connaît néanmoins le succès. Mais généralement, lorsque les déclarations politiques penchent à gauche, le risque est d’être black listé – comme Achinoam Nini (Noa) – ou de se faire menacer de mort.

Si vous dites des choses que certains estiment trop à gauche, vous êtes condamné en tant qu’artiste. Vous ne serez pas invité dans certaines villes, conseils ou centres communautaires. Il faut avoir une sacrée confiance et des fans fidèles pour dire des choses qui s’écartent d’un certain consensus. Je pense que d’ici peu, quelqu’un va en payer le prix.

Ariel Zilber a sorti la chanson « Replace the Horses » (Lehachlif Et Hasoosim), dans laquelle il énumère les personnes occupant des fonctions officielles qui devraient selon lui être limogées, à commencer par la procureure générale.

Il y a de cela sept ans, j’avais fait un reportage à propos de la chanson « Sticker » de Hadag Nahash (« Shirat HaSticker »). J’ai relu les paroles – un composite d’autocollants collectés par David Grossman et dont il avait fait un texte. Je pensais que la plupart des autocollants repris dans cette chanson, qui penchaient à droite, étaient de nature à faire réagir. Comme par exemple le fameux « Pas d’Arabes – pas d’attentats terroristes ». Ce phénomène m’intéresse.

J’ai des amis qui m’en veulent parce qu’une fois tous les deux ou trois jours, je regarde la chaîne 14. Mais je le fais pour ne pas vivre dans ma bulle, avec uniquement des gens qui partagent mes idées. Alors, parfois, je regarde la chaîne 14 avec incrédulité.

Sur quoi travaillez-vous ces temps-ci ?

Demain se termine la série filmée « Stories in Mono » que j’anime depuis une dizaine d’années à Beit Avi Chai, à Jérusalem. Je donne des conférences sur la musique et les musiciens, parfois aux côtés des artistes. En dehors de cela, je travaille à une nouvelle série documentaire qui sera diffusée sur Kan 11, au sujet du groupe Kaveret, et j’anime régulièrement une émission sur Radio Hakatzeh.

Il y a deux semaines de cela, j’ai recommencé à animer « Kutner’s Jam », qui n’était plus programmée par la radio de l’armée depuis le début de la guerre. Et j’ai rencontré le musicien Micha Biton, évacué de chez lui, à Netiv HaAsara, il y a près d’un an. Il vit depuis tout ce temps dans un hôtel de Tel Aviv. Il est venu me voir avec une guitare et au milieu de la rencontre, j’ai eu une idée : organiser des jam sessions chez moi. Même si nous n’avons pas pu accueillir des groupes entiers, les sessions ont été enregistrées et filmées de manière très professionnelle et diffusées sur la radio Galgalatz.

Il y a de cela deux semaines, nous avons recommencé à les diffuser sur la radio de l’armée et nous enregistrons et filmons dans un studio appelé, croyez-le ou non, « A-Nova ». Et il y a quelque chose d’autre que j’ai commencé à faire il y a deux semaines.

Il y a quelques semaines, une femme que je ne connaissais pas m’a contacté pour me dire : « Je m’appelle Jennie Sividia. Je suis la sœur de Shlomi Sividia, assassinée au festival Supernova avec son épouse, la Dre Lilia (Lilly) Gurevich. J’étais là aussi, avec mon conjoint : nous avons survécu. Shlomi aimait vraiment la musique. C’était un véritable expert. À la maison, on l’appelait « Petit Kutner », alors qu’en fait, il travaillait dans la Hi-Tech. Son rêve était de faire une émission de radio. Il avait compilé 23 playlists qu’il avait envoyées à ses amis. »

J’ai été profondément touché par cette histoire et, il y a deux semaines, sur Radio Hakatzeh, j’ai commencé à animer une émission intitulée « Shlomi’s Mix-Tape », une série en plusieurs parties. Chaque mardi, je joue une des playlists de Shlomi, et tous les trois morceaux, j’interviens et je dis quelque chose. Ce n’est pas grand chose : c’est le moins que je puisse faire. Mais pour sa famille et ses amis, j’ai réalisé son rêve.

Yoav Kutner tient une affiche sur laquelle on peut lire « Toujours optimiste » de Dudu Geva, chez lui à Tel Aviv, en août 2024 (Tamar Mor Sela)

Voyez-vous un changement dans la façon dont les gens écoutent la musique de nos jours ?

J’ai l’impression qu’il y a toujours ces tubes pour donner du courage, du style « Guerre tous azimuts » ou « On va leur montrer ». D’un autre côté, je pense que la question de savoir qui nous sommes est abordée plus en profondeur. Nombre de chansons que j’ai écoutées ces douze derniers mois sont d’une toute autre nature.

Je n’ai rien contre la musique populaire, mais j’ai l’impression que les gens, parce que leurs rêves sont brisés, qu’ils sont sous le choc ou dans la douleur de la perte, se sentent plus proches d’un autre genre de musique.

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