Sénateurs US : Une trêve à Gaza pourrait permettre une désescalade Israël-Hezbollah
Les sénateurs démocrates Chris Coons et Richard Blumenthal estiment que les semaines à venir sont cruciales pour la région et soulignent l'urgence d'une solution diplomatique
Deux sénateurs démocrates américains ont déclaré mercredi à Reuters que l’armée israélienne et le Hezbollah avaient une occasion de calmer les tensions le long de la frontière sud du Liban face à une éventuelle offensive militaire israélienne contre le groupe terroriste chiite soutenu par l’Iran.
Les sénateurs Chris Coons (Delaware) et Richard Blumenthal (Connecticut) ont rencontré des responsables libanais lors d’une tournée dans la région, théâtre de conflit depuis les massacres perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre, auxquels Israël a répondu par une offensive aérienne, terrestre et maritime à Gaza.
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah, qui prétend agir en faveur de Gaza en pleine guerre, lance des attaques quasi quotidiennes contre des villes et des postes militaires israéliens situés le long de la frontière.
Jusqu’à présent, les affrontements le long de la frontière ont causé la mort de six civils du côté israélien, ainsi que celle de dix soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a identifié 206 de ses terroristes tués par Israël au cours des affrontements actuels, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 32 autres membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 30 civils, dont trois journalistes, ont également été tués.
« Les prochaines semaines seront cruciales pour Gaza, Israël, le Liban, la mer Rouge et l’Irak », a indiqué Coons, ajoutant qu’un accord sur les otages et une trêve à Gaza pourraient avoir des « conséquences positives » pour le Liban.
« Cela pourrait créer une fenêtre de 45 jours, très probablement pendant le Ramadan, où de nouvelles mesures pourraient être prises pour commencer à rétablir la confiance qui pourrait aboutir à une application complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-il ajouté.
Cette résolution de 2006 a mis fin au dernier conflit majeur entre le Hezbollah et Israël et stipule qu’aucune milice armée ne peut opérer dans un périmètre délimité du sud du Liban, à l’exception de l’armée libanaise.
« Je pense qu’il est urgent que les deux parties saisissent cette occasion de désescalade et de retrait », a affirmé Coons.
Les ministres des Affaires étrangères et les principaux émissaires de plusieurs pays occidentaux se sont rendus au Liban ces dernières semaines afin de plaider en faveur d’une résolution diplomatique des combats dans le sud du pays.
La France a soumis une proposition écrite au Liban au début du mois. L’envoyé américain Amos Hochstein a également travaillé sur un plan qui, selon Coons, « avance doucement mais surement », sans donner plus de détails.
Les sénateurs américains affirment avoir dit au président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui dirige le mouvement Amal, allié du Hezbollah, qu’Israël « ne bluffait pas » en ce qui concerne une offensive.
« Ce ne sont pas que des paroles en l’air. Il agira. Et nous espérons que ce message a été transmis au Hezbollah », a ajouté Blumenthal.