Shoah : Gene Simmons du groupe Kiss, découvre les épreuves vécues par sa mère
Un journal allemand a présenté à la rock star née en Israël 100 pages de documents sur la vie de feu sa mère pour marquer le 75E anniversaire de sa libération
JTA — Le chanteur du groupe Kiss, Gene Simmons, avait raconté que sa mère n’avait presque jamais évoqué l’épreuve qu’elle avait vécue pendant la Shoah, dont sa survie dans les camps nazis.
Un journal allemand a pu fournir à la rock-star de nombreuses informations.
Bild am Sonntag a présenté au rockeur, né en Israël, 100 pages de documents sur la vie de sa mère à l’occasion du 75e anniversaire de la Libération.
Flora Klein, née en Hongrie, avait 19 ans lorsque les troupes américaines avaient libéré le camp de Mauthausen en date du 5 mai 1945. Elle s’était éteinte aux Etats-Unis, à l’âge de 93 ans.
Dans la déclaration qu’elle avait faite devant l’ancien bureau de Restitution de Koblenz, Klein avait écrit : « Au mois de novembre 1944, j’ai été amenée au camp de concentration de Ravensbruck. Je vivais là-bas dans le bloc 21 et je travaillais dans les champs, je ramassais des pommes de terre à l’extérieur du camp. Je portais de vieux vêtements civils avec une croix blanche faite à la peinture à huile dans le dos. Le camp était entouré de fils barbelés et il était gardé par les SS ».
Klein avait été transférée au sous-camp de Venusberg, qui dépendait du camp de Flossenburg, au mois de janvier 1945. Elle avait été ensuite déportée une nouvelle fois à Mauthausen, au mois de mars de la même année.
« Elle était forte », a déclaré Simmons à Bild dans un entretien publié dimanche, alors qu’il lisait les documents. « Elle s’est battue contre tout ça toute seule ».
Il a également retrouvé le nom de sa grand-mère dans les documents présentés. Ester Blau était morte dans les chambres à gaz nazies.
Sa mère avait épousé un charpentier, Jechiel Weitz, en 1946 et, une année plus tard, le couple avait émigré vers Israël. Simmons était né Chaim Weitz en 1949 à Haïfa. Ses parents avaient ultérieurement divorcé et il s’était installé à New York, avec sa mère, en 1958.
Simmons a rappelé la nécessité de ne jamais oublier la Shoah.
« Tout ça peut se reproduire, encore et encore. C’est la raison pour laquelle il faut parler de tout », a-t-il clamé. « Quand il est conseillé aux Juifs de ne plus porter la kippa dans la rue. Au moins, on en parle. Et c’est la même chose pour les musulmans. Tant qu’on peut évoquer les choses, il y a toujours une chance. Si vous apercevez des cafards dans votre cuisine, vous devez ne pas hésiter à braquer une lampe dessus pour les voir clairement. Et pour les faire ensuite disparaître dans l’ombre ».