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Soutien renforcé pour la grève de mardi contre les violences faites aux femmes

Les conseils municipaux des 4 plus grandes villes du pays rejoignent les entreprises et les ONG qui veulent attirer l'attention sur les violences après le meurtre de 2 ados

Des avis de décès avec des noms de femmes sur la place Sion de Jérusalem, lors d'une manifestation contre les violences faites aux femmes, le 27 novembre 2018 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Des avis de décès avec des noms de femmes sur la place Sion de Jérusalem, lors d'une manifestation contre les violences faites aux femmes, le 27 novembre 2018 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Plusieurs municipalités, entreprises et groupes féministes ont indiqué samedi soutenir une grève prévue pour la journée de mardi en signe de protestation contre les violences faites aux femmes, suite aux meurtres présumés de deux adolescentes, la semaine dernière.

Les mairies des quatre plus grandes villes israéliennes – Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa et Rishon Lezion — ont toutes fait savoir qu’elles autoriseraient leurs employés à prendre part au mouvement.

Plusieurs banlieues de Tel Aviv, notamment Ramat Gan, Bat Yam, Ramat Hasharon, Or Yehuda et Yehud ont également rejoint la grève, comme l’ont fait un certain nombre de villes arabes de tout le pays. Parmi ces dernières, Tamra, Tira, Sakhnin, Taibe, Kafr Kassem, Jaljulia et Qalansawe.

Des milliers de femmes ont indiqué leur intention de se mettre en grève – sur une page Facebook créée dans cet objectif – après deux meurtres d’adolescentes, cette semaine, qui ont fait grimper le bilan de féminicides, cette année, à 24.

Selon les organisateurs, les chaînes de magasins d’alimentation Rami Levy et Tiv Taam ont également donné leur feu vert à la grève, ainsi que les hôtels Fattal, le groupe Haaretz et plusieurs firmes de High-Tech.

Le syndicat national des étudiants et celui des enseignants israéliens appuieront également le mouvement de protestation, même si la majorité des écoles sont de toute manière fermées mardi en raison de la fête de Hanoukka.

Des Israéliennes manifestent contre les violences faites aux femmes aux abords de la résidence du Premier ministre à Jérusalem, le 27 novembre 2018 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

De plus, plusieurs groupes, et notamment la WIZO (Women’s International Zionist Organization), le mouvement féministe Naamat, l’organisation d’aide sociale Emunah et le syndicat Koach LaOvdim ont également apporté leur soutien à la grève, selon les organisatrices.

Des Israéliennes manifestent contre les violences faites aux femmes aux abords de la résidence du Premier ministre à Jérusalem, le 27 novembre 2018 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

« Nous en sommes arrivées à la conclusion que nous devons organiser des actions drastiques, d’envergure et d’union menées par des femmes qui exigent une solution », a commenté auprès du site Ynet l’une des initiatrices du mouvement, Stav Arnon.

« L’année dernière, 250 millions de shekels ont été alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes mais le gouvernement ne cesse de reporter l’octroi de ces fonds et, aujourd’hui, seulement moins de 10 % de l’argent a été donné ».

« Si vous êtes une femme, vous êtes chez vous ici. Si vous êtes un homme, rejoignez-nous », est-il écrit sur la page.

Samedi, des douzaines de femmes ont manifesté dans la ville de Nazareth, au nord du pays, pour protester contre les violences faites aux femmes ainsi que contre la recrudescence des crimes au sein de la communauté arabe, a rapporté le site Ynet.

Sondos Salah, du Conseil des femmes Taal, organisatrice du rassemblement, a indiqué qu’il « est nécessaire de lancer un appel contre la police et également contre les éléments criminels qui évoluent parmi nous. La violence est un cancer qui a le pouvoir de détruire la communauté ».

Des manifestations ont eu lieu la semaine dernière à Tel Aviv, Haïfa, Beer Sheva et dans d’autres municipalités suite à deux meurtres, survenus quelques jours après le rejet par le gouvernement de la mise en place d’une commission parlementaire consacrée aux violences faites aux femmes – amenant une commission ministérielle à enquêter sur le sujet.

Des manifestants lors d’un rassemblement dénonçant les violences faites aux femmes à Tel Aviv, le 25 novembre 2018 (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Lorsque le gouvernement reporte le versement des fonds alloués aux refuges pour les femmes et aux centres d’aide, qu’il met un terme aux propositions d’établissement d’une commission parlementaire spéciale pour prendre en charge le sujet, lorsque la police néglige des plaintes et clôt des dossiers sans procès – on contribue à l’expansion du phénomène », a expliqué l’activiste Hadeel Azam, originaire de Nazareth.

Le 25 novembre, des centaines de manifestants ont dénoncé les violences faites aux femmes et le sexisme à un rassemblement organisé à Tel Aviv, un événement marquant la Journée internationale de l’élimination des violences faites aux femmes.

Les manifestantes, en présence notamment des députées Merav Michaeli, Tamar Zandberg et Tzipi Livni, avaient dénoncé la misogynie et appelé une action du gouvernement pour mettre un terme aux violences faites aux femmes et aux féminicides en Israël.

Yara Ayoub, 16 ans, du village de Jish, en Galilée (Capture d’écran : Hadashot)

Puis, vingt-quatre heures plus tard, le corps sans vie de Yara Ayoub, 16 ans, a été retrouvé dans son village natal de Jish, dans le nord d’Israël, six jours après sa disparition. Selon la police, le principal suspect du meurtre serait un homme de 28 ans. Plusieurs autres personnes ont été arrêtées, soupçonnées d’être impliquées.

De nombreux détails de l’enquête, et notamment les identités des suspects, ont été placés sous embargo, par crainte que leur publication ne vienne entraver l’enquête.

Quelques heures après, une adolescente de 13 ans, Sylvana Tsegai, a été violée et assassinée à Tel Aviv. Le suspect serait le conjoint de la mère de la jeune fille, Tesfebarhan Tesfasion, qui a échappé à la police pendant plusieurs jours avant d’être écroué.

Sylvana Tsegai, retrouvée morte à Tel Aviv le 26 novembre 2018. (Autorisation)

Selon des informations, Tsegai était connue des services sociaux, victime de violences conjugales. Elle aurait appelé la police, samedi, pour se plaindre de ce que Tesfasion se trouvait chez elle.

Après une visite effectuée dans un refuge pour femmes victimes de violence, dimanche, Netanyahu a noté que lui et son épouse, Sara, avaient été « troublés ». Il a indiqué avoir été surpris d’apprendre que « presque rien » n’était entrepris contre les auteurs de ces mêmes violences. Il a déclaré que la hausse des violences envers les femmes qui a été notée ces dernières années au sein de l’Etat juif était un « phénomène criminel » et réclamé une application plus stricte de la loi. Il a aussi annoncé qu’il présiderait une nouvelle commission ministérielle pour lutter contre les violences conjugales.

Netanyahu a expliqué qu’il avait voté contre une proposition présentée à la Knesset de mise en place d’une commission d’enquête sur les violences faites aux femmes parce qu’elle avait été présentée par des députés de l’opposition. Ces derniers avaient avancé ce texte, la semaine dernière, pour s’attaquer aux violences faites aux femmes parce que le gouvernement avait, selon eux, échoué à définir un plan de lutte contre le phénomène comme il avait toutefois promis de le faire quelques semaines auparavant.

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