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Tracts pour les otages : La synagogue de Yuli Edelstein nie avoir appelé la police

Un responsable du lieu de culte à Herzliya a indiqué que ces arrestations étaient "folles" ; le député du Likud a soutenu la police, évoquant une effraction malgré des images prouvant le contraire

La police arrête un manifestant à Jérusalem le 6 juillet 2024. (Chaim Goldberg/Flash90)
La police arrête un manifestant à Jérusalem le 6 juillet 2024. (Chaim Goldberg/Flash90)

Le responsable de la synagogue où trois femmes ont distribué jeudi des prospectus en faveur des otages détenus par le Hamas à Gaza – elles ont été arrêtées le lendemain pour « effraction » – a déclaré dimanche que les activistes n’étaient aucunement entrées illégalement dans le bâtiment et que les arrestations qui ont eu lieu en conséquence étaient « folles ».

S’exprimant devant les caméras de la Douzième chaîne, Itai Mauda, gardien (gabbai) de la synagogue Ohel Moshe à Herzliya, a fait savoir que la synagogue n’avait pas porté plainte et qu’elle n’avait pas fait appel à la police dans le cadre de cet incident.

Alors qu’il lui était demandé si le lieu de culte – que fréquente Yuli Edelstein, député du Likud – avait appelé les forces de l’ordre, Mauda a répondu que « nous ne l’avons absolument pas fait ».

Il a semblé laisser entendre – sans plus de précisions – qu’une unité du Shin Bet, formée des gardes du corps chargés d’assurer la sécurité des personnalités israéliennes de premier plan, pouvait avoir été à l’origine de la plainte.

Mauda a indiqué que la synagogue – « la plus libre au monde », a-t-il dit – organise « des prières à chaque Shabbat et tous les jours pour que les otages soient libérés et pour que les blessés se rétablissent ». Lorsqu’il a été interrogé sur l’éventuelle opposition du lieu de culte à la distribution des prospectus, qui avaient été placés sur les sièges des fidèles, Mauda a répondu : « Cela ne pose absolument aucun problème ».

Il a ajouté qu’il considérait que le fait que les femmes aient été arrêtées pour cette distribution de tracts était « fou et complètement disproportionné ».

La Douzième chaîne a aussi noté que Mauda avait souligné qu’il n’y avait pas eu d’effraction ou de profanation de la synagogue, et le responsable a ajouté que les prospectus avaient été placés depuis en évidence, les fidèles étant profondément inquiets du sort réservé aux otages.

Sur les tracts qui ont été distribués la semaine dernière, les images de six otages qui seraient retenus en captivité à Gaza ainsi qu’une photo d’Edelstein jeune – ancien refusenik et prisonnier de Sion qui avait été finalement autorisé à émigrer en Israël en 1987 – avec les mots « Let my people go » en haut de l’affiche.

Des tracts appelant à la libération des otages détenus par le Hamas et distribués dans une synagogue à Herzliya, le 13 septembre 2024 (Capture d’écran via X)

Edelstein, qui est président de la puissante commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, avait publiquement apporté son soutien, dimanche, aux arrestations faites par la police, disant « parfaitement comprendre » la raison pour laquelle « les responsables de ma synagogue ont porté plainte auprès de la police après avoir découvert l’effraction qui a eu lieu apparemment dans la soirée d’hier, ou pendant la nuit ».

Edelstein a utilisé le mot « effraction » pour qualifier l’incident, alors que les images tournées par les caméras de sécurité révèlent que le lieu de culte était ouvert lorsque les femmes sont entrées à l’intérieur.

« J’apporte publiquement mon soutien à la police israélienne et je la remercie parce qu’en plus de toutes les tâches qui sont les siennes, elle est venue pour assurer ma protection, ainsi que celle de la synagogue, contre des émeutiers et qu’elle a permis aux prières de se dérouler comme prévu », a-t-il commenté.

Le député du Likud a ajouté que « nous sommes actuellement sur une pente glissante. Si nous ne plaçons pas des limites très claires à ce qu’est une manifestation, à ce qu’est un mouvement de protestation, alors nous finirons par nous retrouver dans de mauvaises situations. Je demande avec fermeté que nous nous souvenions tous qu’en fin de compte, nous ne formons ici qu’un seul pays et qu’une seule nation ».

Les trois femmes ont été arrêtées vendredi, au lendemain de la distribution des prospectus. L’une d’entre elles, Idit Alexandrovich, a raconté avoir été menottée à son domicile et emmenée par les forces de l’ordre devant ses jeunes enfants. Les trois femmes ont été libérées huit heures plus tard et elles sont soumises à des restrictions. Elles n’ont pas été mises en examen.

Idit Alexandrovich, l’une des trois femmes détenues après avoir placé des tracts appelant à la libération des otages sur les sièges d’une synagogue de Herzliya fréquentée par le député du Likud Yuli Edelstein, parle à la Douzième chaîne, le 14 septembre 2024. (Capture d’écran/ Douzième chaîne)

Le Département des enquêtes internes de la police (DIPI), au sein du ministère de la Justice, a pour sa part annoncé samedi qu’il avait ouvert une enquête sur l’incident.

Haaretz a signalé dimanche que la police avait arrêté les militantes sans avoir obtenu, au préalable, l’autorisation d’un juge, ce qui est pourtant nécessaire dans les cas où les suspects ne constituent pas une menace immédiate.

Des tracts appelant à la libération des otages détenus par le Hamas placés sur les sièges d’une synagogue à Herzliya, le 13 septembre 2024 (Autorisation)

Nitzan Ilani, avocat au sein de l’Association pour les droits civils en Israël, a déclaré à Haaretz que l’arrestation avait été effectuée sans mandat dûment émis par la justice « parce qu’aucun juge raisonnable n’aurait approuvé l’émission d’un mandat d’arrêt pour avoir placé des prospectus dans un lieu public ».

Par ailleurs, la Douzième chaîne a fait savoir dimanche que 26 manifestants ont été mis en examen depuis le début des manifestations massives dénonçant le gouvernement au mois de janvier 2023, un chiffre qui représente moins de 2 % de toutes les arrestations effectuées lors des rassemblements qui ont pu avoir lieu au cours de cette période, ce qui indique que la police arrête les manifestants sans raison et de façon disproportionnée.

La police arrête un manifestant à Jérusalem le 6 juillet 2024. (Chaim Goldberg/Flash90)

Des statistiques qui ont été rendues publiques par un groupe, « L’enveloppe des personnes arrêtées », une organisation à but non-lucratif qui offre une assistance juridique aux manifestants placés en détention. L’ONG a annoncé que 1 839 protestataires avaient été appréhendés depuis le début des rassemblements des opposants au gouvernement, au début de l’année 2023, ajoutant que 775 personnes ont été arrêtées après le 7 octobre.

Le groupe a également annoncé que, selon un document de la police qu’il est parvenu à obtenir, 117 plaintes contre des agents de police ont été déposées auprès du Département des enquêtes internes. Sur ce total, 97% ont été classées sans suite.

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