Un artiste représente les « Simpson » en victimes de la Shoah au mémorial de Milan
La Fondation pour le mémorial de la Shoah explique que, bien qu'AleXsandro Palombo ne les ait pas consultés avant de peindre l'œuvre, celle-ci n’est pas néfaste

JTA — Juste avant la Journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste, le mémorial de Milan a vu apparaitre de nouvelles pièces sur certains de ses murs extérieurs : des peintures murales de personnages des « Simpson », représentés en tant que Juifs pendant la période nazie.
La Fondation pour le mémorial de la Shoah a indiqué que l’artiste italien – bien connu du grand public – qui a peint ces œuvres n’avait pas contacté le mémorial avant de réaliser la série de peintures, dont certaines montrent Homer, Marge, Bart et Lisa Simpson en tenue rayée de camp de concentration.
« Nous n’avons pas été impliqués dans le processus de décision et avons découvert les peintures hier matin comme tout le monde », a déclaré vendredi un porte-parole à la Jewish Telegraphic Agency.
Mais la fondation ne s’est pas dite gênée ou choquée par le geste.
« Nous apprécions l’intention derrière l’œuvre et ne la trouvons pas particulièrement néfaste », a déclaré Roberto Jarach, président de la fondation.
Le mémorial se trouve sur la plateforme 21 au sein de la gare de Milan-Centrale, la gare ferroviaire principale de la ville. Environ 1 200 Juifs ont été déportés vers les camps nazis depuis la plateforme en 1943. AleXsandro Palombo, habitué à reprendre des personnages de la culture populaire pour aborder des thématiques sombres, a réalisé les peintures murales à l’extérieur de la gare.

« Ces œuvres nous rappellent ce que nous ne voyons plus. Les choses les plus terribles peuvent devenir réalité, et l’art a le devoir de s’en souvenir, car c’est un antidote puissant contre l’oubli. L’horreur du génocide juif doit être transmise sans filtre aux nouvelles générations pour protéger l’humanité d’autres horreurs comme la Shoah », a écrit Palombo dans un communiqué.
En mars dernier, Palombo avait peint une peinture murale d’Anne Frank dans une rue de Milan, la montrant brûlant un morceau de papier avec la lettre Z inscrite dessus. Cette lettre Z a été associée à l’armée russe dans le cadre de son invasion de l’Ukraine.