Un avocat juif écossais condamné après une querelle avec une activiste BDS
Matthew Berlow avait qualifié des activistes pro-palestiniens de "minables racistes", désignant l'un d'entre eux sous le nom de "pauvre petite chose". Il va faire appel du jugement
Un avocat juif écossais et pro-israélien a été condamné par la Law Society du pays à suivre « une formation à la diversité » et à payer une amende en raison d’une querelle qui a eu lieu sur Internet avec des activistes pro-palestiniens. Il avait eu des mots vifs contre l’un d’entre eux.
Matthew Berlow, avocat en droit pénal originaire de Glasgow, a déclaré au Herald que, selon le jugement, il devra payer une amende de 1 750 livres à laquelle viendra s’ajouter une somme de 100 livres supplémentaires à une professeure de l’université d’Aberdeen, Karolin Hijazi, qui est également une activiste pro-palestinienne, pour l’avoir qualifiée de « pauvre petite chose fragile » et de « justice warrior [combattante de la justice] aspirante ».
Il lui a été également ordonné de suivre une formation à la diversité mais il a déclaré qu’il ferait appel de cette condamnation, qu’il a qualifiée de « perverse ».
Une nouvelle campagne de collecte de fonds en ligne vise à lever la somme de 4 000 livres pour couvrir les frais juridiques de l’appel.
La querelle avait commencé en 2016 lorsque les activistes pro-palestiniens s’étaient insurgés contre la vente par un homme d’affaires israélien de produits de la mer Morte dans un centre commercial d’Aberdeen.
Le vendeur, Nissan Ayalon, avait expliqué à l’époque à la BBC que « nous avons été accusés de meurtres, d’assassinats en masse, de massacres, on nous a traités de criminels, on a dit que nous étions une entreprise criminelle ». Il avait ajouté que d’autres magasins voisins, vendant le même type de produits, avaient échappé à ces manifestations.
Il a depuis quitté le Royaume-Uni.
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10157037986614467&set=a.460251249466&type=3
Après la publication d’un post de la Campagne de solidarité Ecosse-Palestine au sujet de son mouvement de protestation, Berlow avait qualifié les activistes de « minables racistes » sur Facebook, ajoutant : « Vous avez trouvé une cible juive inoffensive sur laquelle cracher votre bile ».
Hijazi, qui affirme d’être d’origine palestinienne et qui avait été placée en détention en 2012 au sein de l’Etat juif avant d’être expulsée, avait participé à la manifestation et apparaissait dans des photos de l’événement. Elle s’était plainte du post de Berlow à la commission des plaintes légales écossaise, qui avait renvoyé l’affaire à la Law Society, selon le journal Herald.
Berlow avait répondu à la plainte en insultant Hijazi, professeure en dentisterie, indiquant que si elle avait été offensée par ses écrits, elle devait peut-être « éteindre son ordinateur, éviter les débats politiques animés et peut-être s’en tenir à arracher des dents ou à boire une tasse de thé, ou quoi que ce soit à sa convenance ».
Il avait précisé ne pas connaître Hijazi “en dehors du fait qu’elle est dentiste à Aberdeen et qu’elle est une justice warrior aspirante », ajoutant qu’elle était « une pauvre petite chose fragile ».
La Law Society aurait estimé que les posts de Berlow « ont franchi les limites entre sa vie privée et sa vie publique », utilisant un « langage insultant » qui « a nui à la réputation de la profession d’avocat dans son ensemble et à celle de l’individu incriminé ».
La réponse à la plainte de Berlow a aussi été considérée comme « insultante et agressive ».
Il a fustigé le jugement, disant qu’il le conteste entièrement.
« Depuis de nombreuses années, je suis impliqué dans la lutte contre BDS en Ecosse et contre la diabolisation d’Israël qui survient dans le cadre d’un débat excessivement partial ici, en Ecosse », a-t-il écrit sur la page de sa campagne de crowdfunding. « Malheureusement, j’ai été exposé à des risques dans la mesure où je suis membre d’une profession particulière et donc enclin à faire l’objet de plaintes fallacieuses de la part de personnalités qui nourrissent un tel agenda ».
« Je suis Juif, marié à une musulmane qui emploie majoritairement des musulmans », a-t-il ajouté. « Je soutiens une solution à deux États et je suis membre de groupes qui font la promotion de la paix et qui travaillent contre la diabolisation des parties impliquées dans le conflit ».
Il a reconnu avoir utilisé des mots « outranciers » et expliqué qu’il paierait l’amende dans la mesure où « elle est le prix de ma défense d’Israël ».