Un député d’Avoda soupçonné d’avoir divulgué des informations classifiées d’une commission de la Knesset
Gilad Kariv a annoncé que contrairement aux députés de la coalition, il coopérerait à l'enquête sur les fuites concernant la commission des affaires étrangères et de la défense en 2023

Le député du parti Avoda Gilad Kariv, soupçonné d’avoir divulgué des informations classifiées issues d’une réunion à huis clos de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, sera interrogé par la police la semaine prochaine.
Kariv a réagi à la nouvelle par voie de communiqué en disant qu’il n’avait « jamais porté atteinte à la sécurité du pays » et que, contrairement à certains de ses collègues de la coalition, il avait l’intention de pleinement coopérer avec les services de police.
Il a reproché au parti du Likud d’utiliser sa « machinerie toxique » pour « monter l’opinion publique contre l’opposition israélienne » et déclaré que depuis le début de la guerre en cours, de nombreuses fuites étaient venues du cabinet de sécurité « sans qu’aucune enquête ne soit ouverte, ne serait-ce que sur une d’entre elles ».
Lors de la réunion en question, en date du 13 juin 2023, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a donné des informations classifiées sur la sécurité aux membres de la commission. Bien que les députés n’aient pas été autorisés à avoir leur téléphone avec eux en réunion, des fuites ont eu lieu sur la question en décembre suivant.
En 2024, un communiqué du cabinet du président de la Knesset, Amir Ohana, a fait état de la saisine de la procureure générale, Gali Baharav-Miara, à l’issue d’une enquête interne à la Knesset ayant, selon lui, établi que Kariv était à l’origine desdites fuites.

« Plusieurs infractions pénales ayant été découvertes », déclarait Ohana en février 2024, il avait demandé à Baharav-Miara de « demander sans délai l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cet incident et engager les poursuites nécessaires, sauf à ce que l’enquête conclue dans un tout autre sens ».
Ohana avait ajouté que « le fait de ne pas prendre les mesures requises par le droit ne fait qu’encourager les fuites de ce type de réunions », lesquelles portent atteinte à la sécurité de l’État et gênent le travail de la Knesset « dans sa supervision du gouvernement et des institutions ».
Il avait laissé entendre que si ces fuites ne faisaient pas l’objet d’une enquête, ces institutions ne « feraient, à l’avenir, plus état d’informations classifiées ».
Avant cette saisine, Ohana avait demandé aux services de sécurité de la Knesset d’enquêter sur ces fuites et un officier avait été nommé. L’enquête a recueilli les déclarations des témoins, rassemblé des preuves et examiné les images des caméras de sécurité de cette réunion, a expliqué son cabinet par voie de communiqué. Cette enquête a révélé que la seule personne à avoir consulté le procès-verbal de la réunion à partir de laquelle les documents classifiés ont été glanés est Kariv, qui a examiné les documents deux fois.
L’enquête a révélé que Kariv avait utilisé un surligneur pour marquer des parties du protocole publiées par la suite.
La commission de la Knesset a confirmé qu’il s’agissait de la seule copie du procès-verbal de la réunion et qu’elle avait été remise à Kariv vierge de toute mention, peut-on lire dans le communiqué.
Selon les déclarations d’Ohana, cette affaire rappelle que « les autorités et services de sécurité qui viennent à cette commission révèlent des informations de sécurité précieuses. Nous nous devons de leur donner de le faire dans de bonnes conditions. »