Selon la police, l’Iran a recruté un adolescent de 13 ans pour faire des graffitis et des photos du Dôme de fer
On lui aurait également demandé des photos du domicile du ministre des Affaires étrangères, ce qui aurait alerté le jeune, qui aurait bloqué son contact iranien sur Telegram

Un garçon de 13 ans originaire de Tel Aviv a été arrêté pour vandalisme présumé moyennant finances pour le compte de l’Iran, ont annoncé mardi la police israélienne et l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet dans un communiqué conjoint.
Ils ont déclaré que le garçon avait tagué des graffitis dans les environs de Tel Aviv à la demande d’un agent iranien, sans plus de détails sur la teneur de ces graffitis.
Le mineur, qui vit à Tel Aviv, aurait été contacté par l’agent étranger via l’application de messagerie Telegram. Selon la chaîne publique Kan, il lui aurait par ailleurs été demandé de vandaliser des arrêts de bus.
Ce garçon est le plus jeune des suspects interpelés par la police, ces derniers mois, car soupçonnés d’avoir effectué des tâches pour le compte d’agents iraniens.
Dans de précédentes affaires d’espionnage iranien, des suspects auraient collé des affiches contenant des messages pro-iraniens et d’autres auraient été recrutés pour taguer des slogans anti-Netanyahu.
Le jeune suspect de cette nouvelle affaire se serait vu offrir de l’argent pour prendre en photo la maison du ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, a indiqué Kan.

Mais au lieu de prendre lui-même les photos demandées, le jeune aurait récupéré des photos sur les réseaux sociaux qu’il aurait envoyées à son contact iranien en échange de centaines de shekels en crypto-monnaie.
La police a déclaré que l’agent avait également demandé au jeune homme de prendre des photos du système de défense antimissile Dôme de fer, ce qu’il avait refusé re faire.
Le porte-parole des forces de l’ordre a fait savoir que le jeune garçon, âgé de 13 ans, avait été libéré et que ses parents avaient été informés de toutes les étapes de l’enquête.
Selon Kan,l es parents du garçon ignoraient tout de ce contact avec l’agent étranger jusqu’à ce que la police se présente avec un mandat d’arrêt contre leur fils.
Hagit Rachmani-Weiss, l’avocate du jeune homme, a dit à l’antenne de la radio publique que son client ignorait que la personne avec laquelle il était en contact était un agent étranger.
« C’est un jeune garçon qui n’a aucunement eu intention de nuire au pays », a-t-elle déclaré. « Dès qu’il a eu des doutes, il a tout arrêté et a bloqué son contact. »
Elle a ajouté que c’est après avoir entendu la version du jeune homme que les forces de l’ordre ont accepté de le relâcher, sous couvert de cinq jours d’assignation à résidence.
S’adressant au Times of Israel, Rachmani-Weiss a ajouté qu’elle ne pensait pas que le jeune garçon soit inculpé.

Par voie de communiqué, la police a invité les parents à surveiller de près l’activité de leurs enfants sur Internet afin de s’assurer qu’ils n’entrent pas en contact avec des agents étrangers.
En mai, un adolescent de 16 ans avait été interpelé, soupçonné d’avoir caché de l’argent, pris en photo des lieux sensibles et imprimé des tracts incitant à la violence.
La semaine dernière, les médias iraniens ont affirmé, sans preuve à l’appui ni détails, avoir obtenu des renseignements « stratégiques et sensibles » liés aux installations nucléaires et à la défense d’Israël.
Selon la télévision d’État iranienne, ces informations auraient été obtenues lors d’une « opération secrète » impliquant les ressortissants israéliens Roy Mizrahi et Almog Attias, arrêtés par la police fin avril car soupçonnés de collecter des renseignements pour le compte de l’Iran.
Mizrahi et Attias font partie des dizaines de suspects de missions effectuées pour des agents de renseignement iraniens. Depuis deux ans, l’Iran redouble d’efforts pour recruter des Israéliens sans histoires pour en faire des espions, moyennant finances.

Souvent, les Israéliens recrutés par des agents iraniens commencent par de petites tâches apparemment inoffensives qui cèdent progressivement la place à des infractions plus graves, allant de la collecte de renseignements aux complots en vue d’assassinats.
Sur les dizaines de personnes arrêtées et accusées à ce jour d’espionnage pour le compte de l’Iran, seules quelques-unes ont été condamnées.
Fin avril, un homme a été condamné à 10 ans de prison pour avoir été en contact avec des agents iraniens et avoir pris part à un complot visant à assassiner le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.