Un habitant de Holon arrêté pour avoir poignardé un policier après un délit de fuite
L'homme est soupçonné de tentative de meurtre lors d'une manifestation de la communauté éthiopienne contre la mauvaise gestion de l'accident qui a tué le petit Rafael Adana
La police a annoncé lundi l’arrestation de l’homme soupçonné d’avoir poignardé un policier, la semaine dernière, lors d’une manifestation à Tel Aviv contre la mauvaise gestion par les forces de l’ordre de l’enquête sur l’accident, suivi d’un délit de fuite, qui a coûté la vie à un petit garçon, il y a de cela plusieurs mois.
La police a fait savoir que le suspect était un homme âgé de 23 ans, originaire de Holon, dans la banlieue de Tel Aviv. Il a été interrogé dans le cadre de l’enquête pour tentative de meurtre.
Un autre suspect, également originaire de Holon, a été arrêté, sans précision de la nature des charges qui lui sont reprochées.
L’incident s’est produit lors d’une manifestation mercredi dernier, organisée par des membres de la communauté éthiopienne, qui accusent les autorités de racisme et leur reprochent leur clémence envers le conducteur qui a renversé et tué Rafael Adana, 4 ans, en mai dernier.
L’agent de la circulation a reçu un coup de couteau à l’épaule pendant son service, à distance de la manifestation, a déclaré la police. Souffrant de blessures de moyenne gravité, il a été évacué vers l’hôpital Ichilov de Tel Aviv.
Une photo de la blessure du policier, diffusée par la police la semaine dernière, donne à voir une lacération du trapèze, entre le bas du cou et l’épaule droite.
Le suspect, qui avait pris la fuite, a été retrouvé par la police grâce à plusieurs outils technologiques, a déclaré la police par voie de communiqué. Des « avancées significatives » ont été enregistrées, ces derniers jours, qui ont permis d’identifier ce suspect et lundi, de l’interpeller en même temps que l’autre suspect.
Le commandant du district de Tel Aviv, Peretz Amar, a déclaré que « le coup de couteau porté au policier est un geste d’une très grande gravité. L’arrestation des suspects prouve que nous avons une excellente police, professionnelle et déterminée ».
« Une ligne rouge est franchie dès lors que l’on s’en prend à l’intégrité physique des policiers. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire juger les coupables ».
La semaine dernière, peu après l’attaque au couteau, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait publié cette déclaration : « Quand on poignarde un policier, une ligne rouge est franchie. Les manifestations sont un droit inaliénable dans un pays démocratique, mais aucune violence ne peut être tolérée. »
Au moment des faits, la famille Adana avait appelé, par voie de communiqué « nos frères, sœurs et amis de faire preuve de retenue. Notre douleur est grande, mais nous ne voulons pas de violence, juste des solutions et la justice pour Rafael. »
« La dernière chose que nous voulions ou dont nous ayons besoin, c’est de voir notre communauté dénoncée comme violente et problématique. Ne les laissez pas nous emmener dans cette voie-la ».
Trois autres policiers ont été blessés lors de la manifestation de mercredi, a déclaré la police. Des manifestants ont en effet lancé des pierres et autres objets sur les policiers. Une dizaine de personnes ont été arrêtées pour « jet de pierres, agression de policiers et trouble de l’ordre public ».
Des centaines de manifestants, essentiellement issus de la communauté éthiopienne d’Israël, s’étaient rassemblés à Tel Aviv pour appeler l’attention sur la mort d’Adana, renversé par une voiture alors qu’il marchait dans la rue avec son grand-père à Netanya, le jour de Shabbat, le 6 mai dernier. Grièvement blessé, il a succombé à ses blessures à l’hôpital quelques jours plus tard.
La conductrice, une femme âgée de 70 ans, avait pris la fuite, affirmant plus tard « ne pas s’être rendue compte » que le véhicule avait heurté quelque chose. Elle s’était livrée à la police quelques heures plus tard et avait avoué, a rapporté la Douzième chaine. Elle a, depuis, été libérée et assignée à résidence.
Depuis, aucune charge n’a été déposée contre la conductrice et les proches d’Adana, soutenus par des militants, demandent que le Parquet prenne des mesures et permette à la famille de visionner les images du délit de fuite.
Les enquêteurs ont mené l’enquête pour établir si la conductrice avait fait une sortie de route et fauché le garçonnet sur le trottoir, ou si la victime avait fait un écart sur la route, a précisé la Douzième chaine
Adana appartenait à la communauté israélo-éthiopienne, à l’instar d’un grand nombre de ceux qui demandent une action des autorités. Ce n’est pas la première fois que cette communauté reproche aux autorités ce qu’elle estime être un traitement discriminatoire vis-à-vis des tribunaux.
En 2019, la communauté éthiopienne d’Israël a organisé d’importantes manifestations suite au décès par balle d’un membre de la communauté, tué par un policier en-dehors de ses heures de service.
En 2015, une grande manifestation de soutien à la communauté éthiopienne contre les brutalités policières et le racisme avait donné lieu à une bagarre généralisée sur la place Rabin de Tel Aviv.
Les membres de la communauté reprochent également aux différents gouvernements de se désintéresser d’Avera Mengistu, Israélien d’origine éthiopienne détenu par l’organisation terroriste du Hamas à Gaza.