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Un historien polonais demande l’exhumation des Juifs assassinés à Jedwabne

Krzysztof Krasowski veut savoir si les Allemands sont responsables du massacre, attribué par un historien de Princeton et d’autres à des Polonais

Monument en mémoire des victimes juives du massacre de Jedwabne, qui a eu lieu le 10 juillet 1941. (Crédit : Fotonews/CC BY SA 3.0)
Monument en mémoire des victimes juives du massacre de Jedwabne, qui a eu lieu le 10 juillet 1941. (Crédit : Fotonews/CC BY SA 3.0)

Un historien polonais demande l’exhumation des corps de Juifs assassinés par des villageois polonais, citant un témoin qui affirmerait que ce sont des Allemands qui ont organisé le massacre.

Krzyztof Krasowski, économiste et historien de Bialystok, a écrit au bureau régional de l’Institut du souvenir national (IPN) le mois dernier, pour lui demander d’autoriser une exhumation dans le village de Jedwabne, a annoncé mercredi l’agence de presse PAP.

Krasowski a cité le témoignage d’une femme de 89 ans, nommée Antonina K. dans les médias polonais.

Le massacre de 1941 à Jedwabne, où selon les historiens, au moins 340 Juifs ont été assassinés par leurs voisins après l’invasion allemande de la Pologne, est depuis 2001 un sujet très clivant dans le pays. Cette année-là, l’historien Jan Gross a publié un livre révolutionnaire sur le sujet.

L'auteur polonais Jan Tomasz Gross, auteur en 2001 du libre "Voisins" sur les meurtres des juifs de Jedwabne par leurs voisins polonais. (Crédit : East News)
L’auteur polonais Jan Tomasz Gross, auteur en 2001 du libre « Voisins » sur les meurtres des juifs de Jedwabne par leurs voisins polonais. (Crédit : East News)

Des historiens révisionnistes et des militants nationalistes, qui affirment que les Polonais étaient simplement des victimes de la sauvagerie nazie qui n’ont jamais perpétré d’atrocités contre les Juifs, ont remis en cause les conclusions de Gross, professeur à Princeton, et d’autres spécialistes. Ils affirment que le massacre a été perpétré, ou du moins organisé, par les Allemands.

La campagne d’exhumation des corps de Jedwabne s’est intensifiée après l’arrivée au pouvoir du parti de droite Droit et Justice en 2015. Cependant, les historiens de l’IPN n’ont pas fait officiellement pression pour une exhumation.

La présence de douilles allemandes à Jedwabne avait été utilisée comme preuve de l’intervention allemande dans le massacre. Les historiens ont cependant réfuté cet argument, jugé peu concluant, affirmant que les balles ont pu arriver sur les lieux à différents moments après le massacre.

Ces dernières années, les autorités polonaises ont commencé à s’en prendre aux personnes qui attribuent des atrocités allemandes aux Polonais. L’année dernière, le Parlement a adopté une loi interdisant de décrire le camp d’extermination nazi d’Auschwitz, situé en Pologne, comme un « camp polonais ».

Jan Gross, qui a dévoilé le pogrom de Jedwabne, fait l’objet d’une enquête car il aurait insulté l’honneur du peuple polonais, ce qui est un crime en Pologne, en disant en 2014 que les Polonais avaient tué plus de Juifs que d’Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le massacre de Jedwabne fait partie d’une vingtaine d’atrocités antisémites commises pendant ou juste après la Shoah par des Polonais, selon le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich. Au moins 1 500 personnes, et peut-être jusqu’à 2 500, ont péri dans les pogroms, a-t-il dit.

Michael Schudrich, grand rabbin de Pologne, récite une prière pour les victimes du massacre de Jedwabne au cimetière juif de la ville, le 10 juillet 2016. (Crédit : JTA/Cnaan Liphshiz)
Michael Schudrich, grand rabbin de Pologne, récite une prière pour les victimes du massacre de Jedwabne au cimetière juif de la ville, le 10 juillet 2016. (Crédit : JTA/Cnaan Liphshiz)

Les autorités polonaises ont mené des fouilles en 2001 à Jedwabne, qui n’ont pas donné de résultats concluants. Aucune exhumation n’a cependant eu lieu, et les fouilles étaient arrêtées dès que des restes humains étaient aperçus.

La halakha, la loi juive, interdit de perturber les restes humains, sauf quand cela peut empêcher une profanation plus importante, ou sauver des vies humaines.

L’IPN a décidé d’interroger le témoin cité par Krasowski, a annoncé mardi Rzeczpospolita. Un voisin d’Antonina K. a dit au quotidien qu’elle « était à Jedwabne pendant la guerre. Elle dit qu’elle a vu que [le massacre] était dirigé par des Allemand », a-t-il dit.

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