Un membre du Jihad islamique meurt d’une grève de la faim dans une prison d’Israël
Khader Adnan, détenu pour des activités terroristes, avait été retrouvé inconscient dans sa cellule ; il avait refusé tout soin depuis son arrestation, selon le service carcéral
Un haut-responsable du groupe terroriste du Jihad islamique est mort mardi, alors qu’il se trouvait dans une prison israélienne. Il était en grève de la faim depuis 86 jours.
Khader Adnan avait été retrouvé inconscient mardi avant l’aube dans sa cellule de la prison de Nitzan à Ramlé, une ville du centre du pays.
Évacué en urgence à l’hôpital Shamir, près de Tel Aviv, les médecins ont tenté de le ranimer, en vain. Sa mort a dû être prononcée, selon le Service israélien des prisons.
Adnan, 45 ans, avait été arrêté au mois de février dans sa ville natale d’Arrabeh, une localité proche de Jénine et située dans le nord de la Cisjordanie, pour appartenance présumée à un groupe terroriste, soutien apporté à un groupe terroriste et incitation au terrorisme.
Il avait été mis en examen et placé en détention jusqu’à la fin des procédures judiciaires.
Il avait entamé une grève de la faim immédiatement après son arrestation, le 5 février, et il avait depuis refusé tout suivi médical et tout traitement.
Peu après l’annonce de sa mort, les sirènes à la roquette ont résonné dans le sud d’Israël, près du kibboutz Saad.
L’armée israélienne a indiqué qu’elle avait identifié trois roquettes tirées depuis la bande de Gaza qui sont retombées dans des champs. Aucun missile intercepteur n’a été utilisé. Il n’y a eu ni blessé, ni dégât.
La prise en charge et la situation des détenus emprisonnés pour activités terroristes – souvent appelés « prisonniers sécuritaires » – est souvent un point sensible dans le conflit israélo-palestinien. Le groupe du Jihad islamique n’a encore pas officiellement réagi à la mort d’Adnan.
De son côté, l’Autorité palestinienne a demandé l’ouverture d’une enquête sur la mort de l’homme.
Cette dernière incarcération dans une prison israélienne était la dixième pour Adnan.
Adnan avait longtemps été accusé d’être un porte-parole du groupe terroriste et il avait été arrêté à plusieurs reprises, ces dernières années, purgeant des peines de prison en lien avec ses activités au sein du Jihad islamique palestinien.
Ce n’était pas la première fois qu’il faisait une grève de la faim dans le cadre d’une détention – il avait notamment cessé de s’alimenter après une arrestation en 2018. A ce moment-là, il avait été reconnu coupable d’appartenance au groupe terroriste lié à l’Iran, dont il était un membre actif, après avoir plaidé coupable dans le cadre d’une négociation de peine.
En 2012, il avait fait une grève de la faim de 66 jours pour protester contre sa « mise en détention administrative », un emprisonnement sans mise en examen préalable.
En 2015, il avait fait une grève de la faim de plus de 50 jours après avoir été appréhendé.
Il avait aussi été arrêté pour activités terroristes présumées en 2019.
Le ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, a pris le contrôle des services pénitentiaires du pays lors de son arrivée au gouvernement, au mois de décembre, réclamant un traitement plus strict des prisonniers sécuritaires. Son ministère supervise également la police et la police des frontières.