Un père soucieux de l’environnement met au point une machine pour laver les couches
La Pika Clean Machine nettoie en profondeur et stérilise les couches réutilisables, tout en limitant la consommation d'eau et d'énergie et les déchets
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Le changement de couches est indéniablement une activité salissante et odorante, surtout lorsque le bébé se tortille.
C’est l’une des raisons pour lesquelles la plupart des parents utilisent aujourd’hui des couches jetables – 258 milliards dans le monde, représentant 2,5 % des déchets ménagers.
Mais certains parents à la recherche d’une option plus durable optent pour des couches lavables à usage multiple qui doivent être lavées et stérilisées à chaque utilisation.
Le problème avec ces couches, c’est que pour les nettoyer, il faut d’abord ramasser les excréments et les jeter dans les toilettes, puis stocker les couches sales jusqu’à ce qu’il n’y en ait assez pour une charge de machine à laver, et enfin faire un pré-lavage et un lavage principal, le tout complété par un cycle de rinçage. Et même après tout ce processus, les couches peuvent encore sentir mauvais.
Alon Cohen, un père de 34 ans, originaire de Pardes Hanna, dans le centre d’Israël, a commencé à réfléchir à un moyen plus simple et plus durable de laver les couches réutilisables après que sa femme a abandonné cette tâche et que ses tentatives pour prendre le relais l’ont laissé pantois.
Il a imaginé la Pika Clean Machine – une machine à laver spécialement conçue, haute de 70 cm et large de 40 cm, dotée d’une dosette de détergent en attente de brevet qui contient des enzymes et d’autres matières pour décomposer l’urine et les matières fécales et stériliser la couche.
Le parent dépose chaque couche souillée, avec ses excréments, dans la machine propre, et lorsque jusqu’à 10 d’entre elles se sont accumulées, il appuie sur un bouton pour lancer le lavage de deux heures à une température pouvant atteindre 40 °C.
Pika (le nom est tiré des mots en hébreu pour pipi et caca, peepy et kaki) a effectué une évaluation du cycle de vie avec des étudiants de l’université John Hopkins.
Il en ressort que la machine consomme 18 kilowattheures d’énergie par bébé et par an, contre 111 kilowattheures pour une couche réutilisable nettoyée dans une machine à laver ordinaire, et 514 kilowattheures pour la production de couches jetables.
Un kilowattheure est la quantité d’énergie utilisée si un appareil de 1 000 watts fonctionne pendant une heure.
L’évaluation a montré que la machine utilise en moyenne 19 580 litres d’eau par an, contre 25 500 litres pour un lave-linge ordinaire. La production de produits jetables consomme 21 000 litres d’eau.
Les dosettes se dissolvent.
L’entreprise travaille actuellement à l’inclusion d’ingrédients plus naturels dans son mélange de détergents, qui garantiront toujours un nettoyage et une stérilisation complets, mais permettront de verser l’eau souillée sur le sol pour la fertiliser.
Avec seulement trois employés, Pika a terminé de tester son prototype de machine fabriquée en Chine sur un groupe de parents et a ouvert les pré-commandes aux États-Unis et en Israël pour les 100 premières machines, avec une date de livraison prévue pour février.
Le prix – en précommande – de la machine est de 495 dollars.
Dans un souci d’économie circulaire, l’entreprise rachètera la machine pour 240 dollars lorsqu’un bébé n’aura plus besoin de couches, et la reconditionnera pour un prochain utilisateur.
L’objectif, selon Cohen, qui a maintenant deux jeunes enfants, est de faire baisser le prix de la machine au fur et à mesure des ventes, afin que tous les ménages puissent s’en offrir une.
Avec un coût moyen de 80 dollars par mois, détergent compris, le coût d’utilisation de la machine reste inférieur au coût des services de blanchisserie pour les couches réutilisables, qui est de 120 à 200 dollars par mois, selon Cohen. L’achat de couches jetables coûte entre 60 et 100 dollars par mois.
La société a exposé à l’événement organisé pour le prix des solutions climatiques mercredi dans la forêt de Hulda, dans le centre d’Israël, par Start Up Nation Central, le Fonds national juif KKL-JNF et le Fonds national juif du Canada.