Israël en guerre - Jour 572

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Une enquête sur le pillage d’œuvres d’art en Belgique

Le journaliste Geert Sels a publié un livre qui pourrait engager de nombreuses demandes de restitution d’œuvres et ainsi bousculer le monde de l’art belge

Comme dans d’autres pays européens, et notamment en France, les Juifs de Belgique ont connu, pendant la Shoah, les spoliations et les pillages par les nazis.

Parmi ces innombrables biens volés dans les territoires occupés : les œuvres d’art, expédiées ensuite en Allemagne pour étancher la soif d’art des hauts dignitaires du parti nazi.

Dans Le trésor de guerre des nazis – Enquête sur le pillage d’art en Belgique, publié en janvier aux éditions Racine, le journaliste Geert Sels s’est longuement intéressé au sujet.

Sur 448 pages, il apporte un éclairage inédit sur les spoliations commises en Belgique, et revient notamment sur la disparition de tableaux de grands maîtres tels que Memling, van der Weyden, Brueghel, Jordaens et Cranach.

Pendant huit années d’investigation, il a méticuleusement reconstitué le puzzle à l’aide de pièces dénichées dans des archives à Paris, La Haye, Coblence et dans les principales villes de Belgique.

Grâce à un travail de détective minutieux, il est parvenu à retracer les itinéraires suivis par de nombreuses œuvres d’art. Il montre ainsi comment divers collectionneurs, marchands et hôtels de ventes sans scrupule ont aidé les nazis à acquérir des œuvres.

Après la guerre, des tableaux provenant de Belgique se sont retrouvés au Louvre, à la Tate Britain, au Getty Museum ou à la Yale University Art Gallery. Les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et même la Russie possèdent encore aujourd’hui des œuvres d’art qui auraient dû retourner en Belgique. Le récit des événements acquiert ainsi une envergure internationale. D’autres œuvres ont bel et bien été restituées et sont maintenant exposées dans des musées belges, sans que l’on ait pris la peine de rechercher leurs propriétaires légitimes.

Pourquoi, contrairement à d’autres pays, la Belgique a-t-elle fait preuve d’une telle passivité en matière d’œuvres d’art spoliées par les nazis ?

Le Trésor de guerre des nazis revient sur cette énigme, et sort différents dossiers de l’oubli, dévoilant la face obscure de tableaux accrochés dans les musées.

Il cite notamment l’exemple de Fritz et Emma Gutterman Seagal. En 1938, voulant fuir Berlin, l’homme, historien d’art, et sa femme n’ont eu le choix que de proposer aux nazis dix de leurs œuvres en leur possession pour pouvoir obtenir un visa pour se réfugier en Belgique. Les œuvres étaient ensuite destinées à « enrichir les collections nationales ».

« Ici on peut vraiment parler d’un échange de visa contre des pièces d’art », explique Geert Sels. « Je pense que dans les conditions normales, ils n’auraient jamais donné ou même vendu les œuvres d’art. »

Grâce aux archives, le journaliste a retrouvé les héritiers de la famille Gutterman, ainsi que de nombreuses autres familles qui ont donné dès 1934 des œuvres aux musées belges d’Anvers, de Gand et de Bruxelles.

Désormais, des avocats américains, anglais et allemands doivent réclamer officiellement ces œuvres à la Belgique.

Actuellement, quatre demandes de restitutions sont sur le point d’être déposées. Cela ne pourrait être qu’un début, suite à la publication de ce livre qui promet de bousculer le monde de l’art belge.

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