Une fille d’otages critique Biden qui n’a pas lancé d’avertissement ferme comme Trump
Iris, fille de Gad Haggai et Judy Weinstein, déplore l'absence de position ferme des dirigeants mondiaux sur les otages, "qui aurait pu sauver des vies"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
La fille de deux otages, à la double nationalité israélienne et américaine, assassinés a déploré que le président des États-Unis, Joe Biden, n’ait pas émis de déclaration similaire à celle publiée la semaine dernière par le président élu Donald Trump, dans laquelle il menaçait d’un « prix terrible à payer » si les otages à Gaza n’étaient pas libérés au mons avant son entrée en fonction le 20 janvier.
« Les dirigeants du monde entier auraient dû faire, dès le 8 octobre 2023, ce que Trump a fait dans son tweet », a expliqué Iris, fille de Gad Haggai et Judy Weinstein, au Times of Israel.
« Notre situation aurait été bien différente. De nombreuses vies auraient été sauvées – pas seulement celles des Israéliens ou des otages, mais aussi celles des Palestiniens – si les dirigeants mondiaux avaient pris position en faveur de la libération inconditionnelle de tous les otages », a-t-elle ajouté après sa rencontre avec le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, à Washington, ainsi qu’avec les familles des sept autres otages à double nationalité encore détenus par le groupe terroriste palestinien Hamas à Gaza.
Quand on lui demande si sa critique des dirigeants mondiaux s’étendait à Biden, Weinstein Haggai a répondu « certainement », dans une rare critique du président sortant, pourtant salué à maintes reprises par les familles des otages américains pour ses efforts en vue d’obtenir leur libération.
Bien que reconnaissant les nombreux appels de Biden depuis le début du conflit, demandant la libération inconditionnelle des otages, et exprimant son appréciation pour la décision du président de se rendre en Israël quelques jours après le 7 octobre, elle a précisé attendre des responsables politiques « une demande accompagnée d’un ‘sinon’, » a encore ajouté Weinstein Haggai. Les dépouilles de ses parents sont toujours retenues à Gaza depuis leur assassinat lors du pogrom du Hamas.
Elle a précisé qu’elle ne s’attendait pas à ce que le Hamas réponde immédiatement à de telles exigences, mais estime que cela enverrait un message clair au groupe terroriste que la communauté internationale n’accepte pas sa version des faits et lui dénie toute légitimité pour poser des conditions dans le cadre des négociations ou de tout simplement refuser de s’engager dans des pourparlers.
« Quand ces terroristes du Hamas voient que les dirigeants mondiaux ne font pas pression sur eux, le message transmis est qu’ils peuvent exécuter en toute impunité six magnifiques jeunes personnes, qu’ils peuvent diffuser ces vidéos de propagande sans que personne ne réagisse », a regretté Weinstein Haggai.
Bien que de nombreux dirigeants mondiaux aient exigé la libération immédiate des otages, ces appels ont souvent été liés à des demandes de cessez-le-feu à Gaza. Une approche que la fille des otages déplore, soulignant qu’ils n’ont pas adopté une telle position pour d’autres conflits.
« Mon âme souffre en voyant ce qui se passe à Gaza. Ce n’est pas pour rien que ma famille vivait à un kilomètre de Gaza. Nous étions les premiers à défendre la paix et une solution à deux États, mais les otages ne peuvent pas être utilisés pour résoudre la crise au Moyen-Orient », a également expliqué Weinstein Haggai.
Elle affirme néanmoins qu’il n’est « jamais trop tard » pour que les dirigeants mondiaux fassent une déclaration semblable à celle de Trump.