Une « remontée constante » des intentions de vote en faveur du Likud – étude de l’IDI
En décembre 2024, 54 % des électeurs du parti de Benjamin Netanyahu prévoyaient de le soutenir lors des prochaines élections législatives, selon l'Institut israélien de la démocratie

Plus de la moitié des personnes ayant voté pour le parti au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Likud, en 2022, auraient fait de même en décembre 2024, marquant ainsi « une reprise progressive et constante » des perspectives du parti au cours de l’année écoulée, selon une nouvelle enquête de l’Institut israélien de la démocratie (IDI).
Selon le groupe de réflexion basé à Jérusalem, à la fin de l’année dernière, 54 % des électeurs du Likud prévoyaient de soutenir le parti lors des prochaines élections, ce qui représente une amélioration significative par rapport à la « moyenne mobile de la part des électeurs récurrents » de 40 % qu’il connaît depuis le début de l’année 2024.
Dans l’enquête publiée la semaine dernière, l’IDI a analysé les données recueillies lors d’une série de sondages mensuels réalisés entre février et décembre, qui mettaient en corrélation l’évolution des préférences des électeurs avec les partis pour lesquels les personnes interrogées avaient déjà voté.
Le Likud a été durement touché dans les sondages par le pogrom perpétré par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui s’est produit pendant le mandat de Netanyahu. Ce dernier, qui s’était présenté pendant des années comme le seul dirigeant capable de garantir la sécurité du pays, tout en menant une stratégie concernant Gaza qui s’est effondrée ce jour-là.
« Jusqu’en août, la moyenne mobile de la part des électeurs récurrents était inférieure à 40 %, mais au cours des mois suivants, sans doute en raison des succès militaires au Liban et d’une plus grande stabilité en matière de sécurité, la part des électeurs du Likud qui ont déclaré qu’ils voteraient à nouveau pour le parti a augmenté de manière significative, atteignant 54 % en décembre », indique l’étude.
« Parmi ceux qui n’ont pas exprimé leur intention de voter à nouveau pour le Likud, une proportion particulièrement élevée a soit refusé de répondre, soit déclaré ne pas savoir pour quel parti ils voteraient [26 %] », a-t-il déclaré, ajoutant qu’à l’heure actuelle, « aucun autre parti n’attire un grand nombre d’électeurs du Likud ».

Selon l’IDI, seuls 2 % et 3 % des électeurs du Likud en 2022 ont été attirés respectivement par le parti centriste HaMahane HaMamlahti et le parti d’extrême-droite Otzma Yehudit.
Après avoir connu une « baisse considérable de la part des électeurs réguliers au cours des mois d’été », le parti HaTzionout HaDatit du ministre des Finances Bezalel Smotrich et le parti Otzma Yehudit de l’ancien ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir ont également amorcé une remontée, atteignant 63 % en décembre.
Cependant, parmi les électeurs ayant voté pour la liste commune des deux partis en 2022, 11 % préfèreront Otzma Yehudit à HaTzionout HaDatit.
Le soutien aux partis ultra-orthodoxes Shas et Yahadout HaTorah parmi leurs anciens électeurs est resté relativement élevé par rapport aux autres partis, bien que le Shas soit à la traîne avec seulement 68 % contre 84 % pour Yahadout HaTorah. En décembre, 21 % des anciens électeurs du Shas étaient encore indécis, tandis que pour 8 % d’entre eux, il était clair qu’ils avaient l’intention de voter pour le Likud.

Le parti HaMahane HaMamlahti de Benny Gantz a connu une nette tendance à la baisse au cours de l’année écoulée, passant de 70 % d’anciens électeurs en avril à 34 % en décembre. Ces derniers ont en effet indiqué qu’ils voteraient soit pour le parti Yisrael Beytenu d’Avigdor Liberman, soit pour un nouveau parti de droite.
L’ancien Premier ministre Naftali Bennett devrait revenir en politique et créer un nouveau parti de droite pour se présenter aux prochaines élections législatives.
La part des électeurs fidèles au parti Yisrael Beytenu a été « très incohérente », a constaté l’IDI, qui a fait état de 65 % en avril, 78 % en juin et 52 % en décembre.
Le parti Yesh Atid du chef de l’opposition Yaïr Lapid a conservé environ 30 % de ses électeurs réguliers, avec 15,5 % et 9 % des électeurs de Yesh Atid en décembre exprimant leur intention de voter respectivement pour HaMahane HaMamlahti et pour le parti de gauche Les Démocrates de Yaïr Golan.

Les Démocrates, quant à eux, « attirent principalement d’anciens électeurs du Meretz, mais ont du mal à attirer les électeurs d’Avoda », a constaté l’IDI, avec un soutien « plus fréquent parmi les électeurs d’extrême-gauche, tandis que ceux qui s’identifient à la gauche modérée sont moins enclins à voter pour eux ».
Près de 40 % des électeurs potentiels des Démocrates – une alliance nouvellement formée entre Avoda et Meretz – « ne savent pas pour qui voter et n’ont exprimé aucune préférence pour un quelconque parti », selon l’étude, qui ajoute qu’à la fin de l’année dernière, « un peu moins de la moitié des électeurs d’Avoda et un peu plus de la moitié de ceux du Meretz ont exprimé leur intention de voter pour Les Démocrates lors des prochaines élections ».

Les sondages d’opinion ont généralement indiqué que les partis qui composent l’actuelle coalition de Netanyahu perdraient une part importante de leur soutien si des élections avaient lieu maintenant. La coalition a remporté 64 sièges sur les 120 que compte la Knesset lors des élections législatives de novembre 2022, mais est tombée à une quarantaine de sièges dans les sondages après le 7 octobre, avant de remonter à plus de 50 au fur et à mesure que la guerre progressait.
Aucune élection n’est prévue avant la fin de l’année 2026. La coalition a tenu bon malgré les nombreux appels à un vote national à la suite de la pire défaillance sécuritaire de l’histoire d’Israël.