Israël en guerre - Jour 349

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UNRWA : de hauts responsables israéliens exigent des aides pour Gaza

Dans le contexte de l'arrêt des aides américaines à l'agence de l'ONU en raison de sa définition élargie des réfugiés, Israël craint qu'une crise humanitaire n'entraîne une guerre

Des employés de l'Office de secours et de travaux de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et leurs familles protestent contre les disparitions de postes annoncées par l'agence aux abords de ses bureaux de gaza City, le 31 juillet 2018 (Crédit : AFP PHOTO / SAID KHATIB)
Des employés de l'Office de secours et de travaux de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et leurs familles protestent contre les disparitions de postes annoncées par l'agence aux abords de ses bureaux de gaza City, le 31 juillet 2018 (Crédit : AFP PHOTO / SAID KHATIB)

Les responsables israéliens de la Défense ont vivement recommandé au gouvernement de trouver une source alternative de financement pour les aides destinées aux Palestiniens de Gaza alors que les contributions apportées par les Etats-Unis à l’agence d’assistance aux Palestiniens des Nations unies, l’UNRWA, se sont évaporées.

Le 31 août, les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils mettraient un terme à tous les financements versés à l’UNRWA, une semaine seulement après avoir coupé 200 millions de dollars versés en aide à Cisjordanie et à Gaza.

Aucune de ces coupes n’a toutefois ciblé l’aide destinée à l’Autorité palestinienne, reconnue à l’international, qui a reçu le mois dernier environ 42 millions de dollars de fonds gelés pour la coopération sécuritaire avec Israël.

Même si ces coupes ont été saluées par les politiciens israéliens et notamment par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, des responsables de la Défense – qui craignent qu’elles n’attisent les agitations palestiniennes et qu’elles ne viennent finalement menacer la sécurité israélienne – s’opposent à cette cessation des versements.

Ces derniers jours, les responsables israéliens de la sécurité ont indiqué aux dirigeants politiques qu’ils craignent que le retrait de cette aide – ainsi que les efforts américains visant à limiter les contributions apportées à l’agence par les autres nations – puissent entraîner un effondrement humanitaire à Gaza et finalement une guerre, alors que les gouvernants du Hamas, sur le territoire, tentent d’attribuer la responsabilité de la situation de siège dans la bande à des ennemis extérieurs, a fait savoir le quotidien Haaretz vendredi.

Gaza subit un blocus israélo-égyptien qui, selon les deux pays, est destiné à empêcher le Hamas d’élargir ses capacités militaires et de menacer ses voisins. Mais les responsables israéliens ont cherché, toutes ces années, à faire en sorte que le blocus contraigne le Hamas sans pour autant être à l’origine d’un effondrement humanitaire qui pourrait attiser des effusions de sang.

Déploiement de policiers pendant l’inauguration du centre de santé de l’UNRWA à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 mars 2015. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

De hauts-responsables israéliens, notamment le ministre de la Coopération régionale Tzachi Hanegbi et le chef de la liaison de l’armée israélienne avec les Palestiniens, le général de division Kamil Abu Rokon, devraient assister à une conférence des nations qui versent des fonds à l’UNRWA à New York, à la fin du mois de septembre.

Selon Haaretz, ils prévoient de prôner l’établissement d’un canal parallèle pour les aides étrangères à Gaza qui permettra le financement continu de l’aide alimentaire, le fonctionnement des écoles de l’UNRWA au sein de l’enclave et le paiement des salaires aux 30 000 employés environ de l’organisation.

Les responsables de la sécurité ont estimé que le financement de l’UNRWA pour ses principaux programmes, notamment les livraisons des produits alimentaires et l’éducation, était assuré jusqu’à la fin de l’année 2018 mais qu’un important effondrement pourrait suivre si de l’argent n’est pas trouvé pour garantir ces activités en 2019.

Dans son annonce des coupes effectuées dans le budget de l’UNRWA, le mois dernier, le département d’Etat américain a fustigé l’agence pour ce qu’il a qualifié de pratiques « irrémédiablement biaisées », et indiqué qu’il rejetait le critère de définition des réfugiés palestiniens tel que défini par l’UNRWA, par lequel l’agence confère le statut de réfugié non seulement aux réfugiés d’origine mais également à leurs millions de descendants.

Le département d’Etat a indiqué que les Etats-Unis, le plus grand financier de l’UNRWA, ne « verserait dorénavant plus de fonds à cette opération irrémédiablement biaisée ».

Le modèle fondamental et les pratiques fiscales qui marquent depuis des années l’UNRWA – liés à une communauté de bénéficiaires qui s’élargit sans fin et exponentiellement – est tout simplement non-viable et ils sont en crise depuis de nombreuses années », a précisé le communiqué, en référence au fait que l’agence accorde le statut de réfugié à tous les descendants des réfugiés palestiniens d’origine, une définition qui ne s’applique au sein de l’ONU à aucun réfugié des autres conflits dans le monde.

Des élèves se rassemblent devant une école gérée par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la ville de Gaza le 29 août 2018, le premier jour de classe après les vacances d’été. (AFP PHOTO / Mahmud Hams)

Toutefois, a noté le communiqué, les Etats-Unis vont se pencher sur d’autres moyens de venir en aide aux Palestiniens.

« Nous sommes conscients et profondément préoccupés par l’impact de l’échec de l’UNRWA et des membres de la communauté des donneurs à réformer et à repenser la manière d’agir de l’URWA », a-t-il continué, ajoutant que « les Palestiniens, où qu’ils vivent, méritent mieux qu’un modèle construit sur une crise. Ils méritent de pouvoir programmer l’avenir ».

Dans une téléconférence avec les leaders juifs américains avant Rosh HaShana, Trump a semblé relever la barre, disant que les aides aux Palestiniens ne reprendraient que si ces derniers acceptaient un accord avec Israël.

« j’ai mis un terme aux sommes massives que nous versions aux Palestiniens et aux chefs palestiniens », a indiqué Trump aux dirigeants communautaires juifs. « Nous – les Etats-Unis – leur versaient des montants énormes. Et moi, je le leur dis : ‘Vous aurez des fonds mais nous ne les donnerons pas avant que vous ne concluiez un accord. Si vous ne concluez pas d’accord, nous ne paierons pas’. Et cela va avoir de l’impact ».

« Je ne pense pas du tout que ce soit un manque de respect » que l’aide américaine soit utilisée comme outil de marchandage, a ajouté le président. « Je pense que le manque de respect est de ne pas venir à la table des négociations ».

Pierre Krähenbühl aux Nations unies, le 10 novembre 2015. (Crédit : capture d’écran YouTube)

L’AP boycotte l’administration Trump et rejette ses efforts de paix depuis la reconnaissance par le président américain de Jérusalem en tant que capitale d’Israël au mois de décembre 2017. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est – qu’Israël a capturé à la Jordanie lors de la guerre des Six jours en 1967 et que le pays a ultérieurement annexé – comme la capitale de leur futur État.

Vendredi, le département d’Etat a annoncé une autre coupe, disant qu’il cessera de verser 25 millions d’aide aux hôpitaux de Jérusalem-Est, entraînant des mises en garde face au potentiel « effondrement » des centres médicaux qui fournissent des soins cruciaux aux Palestiniens.

C’est la troisième fois en trois semaines consécutives que les Etats-Unis annoncent réduire le soutien financier apporté aux Palestiniens.

Israël considère depuis longtemps l’UNRWA comme une pilule amère mais nécessaire, une source vitale d’aide internationale pour les Palestiniens contribuant à la stabilité mais également comme une agence reflétant et renforçant l’une des causes à la racine du conflit israélo-palestinien. Tout en soutenant la contribution humanitaire de l’UNRWA, l’Etat juif estime que sa définition des réfugiés a servi de reconnaissance internationale de facto, au moins aux yeux des Palestiniens, de l’aspiration de renverser les résultats de cette guerre – et en particulier la fondation d’Israël.

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