8 mars : Aurore Bergé regrette la nouvelle exclusion de militantes contre l’antisémitisme
Exclus du cortège principal de la manifestation à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les collectifs « Nous Vivrons », « Femme Azadi » et la Licra ont marché contre l'antisémitisme et toutes les formes de racismes

La ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a regretté dimanche la mise à l’écart lors de la manifestation parisienne du 8 mars de militantes contre l’antisémitisme, qui ont défilé derrière le cortège principal pour éviter des tensions avec d’autres manifestants.
« On ne peut pas passer sous silence le fait que certaines femmes aient été empêchées de manifester – parce que de facto, c’est ce qui s’est passé, elles n’ont pas pu aller jusqu’au bout, elles sont parties près de trois heures après les autres, elles ont subi des attaques », a déclaré Bergé sur Franceinfo.
« Elles ont été heureusement très protégées par les forces de l’ordre, mais on ne devrait pas avoir besoin de protéger des femmes dans une manifestation féministe », a-t-elle ajouté.
La ministre faisait référence à des militantes du collectif « Nous vivrons », créé au lendemain de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, et des militantes de la Licra.
Ces manifestantes n’ont pu intégrer samedi le cortège principal, du fait de l’hostilité de certains manifestants, et ont défilé à l’arrière, sous la protection des forces de l’ordre, tout comme le groupe identitaire, Nemesis. Il s’agissait d’éviter tout « incident » ou « trouble à l’ordre public », a expliqué samedi soir sur BFMTV le préfet de police Laurent Nunez.
Sur X, le député socialiste Jérôme Guedj a diffusé une vidéo le montrant rejoindre les militantes de « Nous Vivrons », sous des huées et des cris de « Pas de fachos » ou « Sionistes, fachistes, c’est vous les terroristes » venant de la manifestation principale.
Oui comme chaque année je suis à la marche féministe.
Et oui j’ai tenu à rejoindre @nous_vivrons @_LICRA_ @femmeazadi tenus à l’écart, hélas, car certains ne voulaient pas d’elles, ceux qui m’ont accueilli par « Guedj, sale sioniste, dégage ».
Je vous méprise. Je suis là. https://t.co/GviYd8YAbl
— Jérôme Guedj (@JeromeGuedj) March 8, 2025
« Je vous méprise » leur a répondu sur les réseaux sociaux celui qui, depuis le 7 octobre 2023, dénonce la rhétorique du parti d’extrême-gauche La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, dont il accuse les députés d’être les « idiots utiles » du Hamas.
L’an dernier, des membres de « Nous Vivrons » avaient déjà été prises pour cible alors qu’elles défilaient dans la manifestation du 8 mars. Des invectives, dégénérant brièvement en coups et bousculade avaient eu lieu, avant que la police n’intervienne pour extraire des militantes de « Nous Vivrons ».
De son côté, l’auteur et dessinateur juif Joann Sfar a dénoncé sur son compte Instagram « l’agression de femmes juives » lors de la manifestation. « Arrêtez de vous dire de gauche ou de vous réclamer du féminisme, vous êtes une milice antijuive », a-t-il écrit.

La manifestation parisienne du 8 mars a réuni samedi entre 47 000 personnes, selon la préfecture, et 120 000, selon les organisatrices.