Israël en guerre - Jour 560

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Avec les violences politiques croissantes, les Juifs fuient le Venezuela

De plus en plus de membres de la communauté juive du pays, autrefois florissante, arrivent en Israël, alors que les systèmes économique et politique du pays s'effondrent

Un jeune garçon juif lit la Torah lors de sa Bar Mitzvah dans la synagogue  Magen David de Caracas, au Venezuela, en 2005. Illustration. (Crédit: Serge Attal/Flash90)
Un jeune garçon juif lit la Torah lors de sa Bar Mitzvah dans la synagogue Magen David de Caracas, au Venezuela, en 2005. Illustration. (Crédit: Serge Attal/Flash90)

Les Juifs au Venezuela fuient de plus en plus le pays, dans un contexte d’instabilité politique et de violences croissantes sous la gouvernance du président Nicolas Maduro. Parmi eux, un nombre qui ne cesse de s’élever part vivre en Israël.

S’exprimant depuis leur nouvel appartement de Jérusalem, Estella et Haim Sadna, un couple religieux qui a eu quatre enfants et qui est originaire de Caracas, la capitale vénézuélienne, décrit la pénurie alimentaire et le crime rampant, qui l’ont poussé à s’installer au sein de l’Etat juif.

« La majorité des supermarchés sont vides. Tout est vide. Vous pouvez voir que tous les rayons sont vides », a déclaré Haim Sadna à la Deuxième chaîne lors d’une interview diffusée samedi.

Son épouse Estella a déploré la difficulté d’acheter des produits de base comme du lait pour les enfants au Venezuela, ajoutant que « depuis Pessah, nous n’avons plus eu de pain ».

« Nous vivions dans une belle maison avec sept pièces. Nous avons tout laissé derrière nous. Nous avons laissé la maison, nous avons laissé les meubles, les voitures. Tout est resté là-bas, a raconté le couple. Nous avons acheté les vêtements que nous utilisons. Voilà ce que nous avons acheté, des vêtements et des chaussures. »

La famille Sadna dans son appartement de Jérusalem (Capture d'écran : Deuxième chaîne)
La famille Sadna dans son appartement de Jérusalem (Capture d’écran : Deuxième chaîne)

La famille Sadnas a également noté l’effondrement des services publics dans le pays, comme les soins de santé, ainsi que les taux de délinquance qui ont atteint un niveau record, alors que le Venezuela présente l’une des pires statistiques mondiales en termes de meurtre.

« La situation en termes de criminalité est [tellement mauvaise] que sortir dans la rue fait peur. Je ne sortais que si c’était nécessaire et c’est tout, a expliqué Estella. A 17h00, on rentrait dans la maison. »

« La situation ne cessait d’empirer. Nous ne pouvions plus sortir dans les rues, a-t-elle continué. La plupart du temps, les enfants n’allaient pas à l’école. Ils disaient qu’ils étaient en prison, que la maison était une prison. Les enfants n’ont aucune vie [au Venezuela]. »

Alors que le Venezuela comptait autrefois l’une des plus importantes communautés juives de la région – ils étaient environ 25 000 en 1999 – ils ne seraient aujourd’hui que 9 000 à se trouver encore dans le pays. Israël a œuvré en coulisses pour faire en venir le plus grand nombre possible au sein de l’Etat juif, selon la Deuxième chaîne.

Le président du Venezuela Nicolas Maduro (à gauche) accueille le président de l'Autorité palestinienne (au centre), avec le président bolivien Evo Morales, après la cérémonie d'ouverture du Sommet du Mouvement des non-alignés à Porlamar, au Venezuela, le 17 septembre 2016. (Crédit : AFP/Ronaldo Schemidt)
Le président du Venezuela Nicolas Maduro (à gauche) accueille le président de l’Autorité palestinienne (au centre), avec le président bolivien Evo Morales, après la cérémonie d’ouverture du Sommet du Mouvement des non-alignés à Porlamar, au Venezuela, le 17 septembre 2016. (Crédit : AFP/Ronaldo Schemidt)

Nissim Bezalel, qui s’est installé en Israël depuis le Venezuela il y a un an et demi, a indiqué que les Juifs sont dans une situation de plus en plus périlleuse au Venezuela en raison de la pauvreté importante, qui découle de l’effondrement de l’économie du pays.

« Parce qu’il y a cette image de Juifs en tant que personnes riches – cette idée qu’ils ont de l’argent – ils sont une cible pour les enlèvements suivis d’une demande de rançon, a-t-il indiqué à la Deuxième chaîne. Ce n’est pas parce qu’ils sont Juifs, c’est parce qu’ils ont de l’argent. »

Même si la majorité des Juifs fuyant le Venezuela part vers le Mexique, Panama ou Miami, un nombre croissant d’entre eux fait le choix de venir en Israël. Le mois dernier, ce sont 26 Juifs qui sont arrivés au sein de l’Etat juif depuis le Venezuela.

Ofer Dahan, qui préside le département d’immigration de la fraternité internationale des chrétiens et des Juifs, a déclaré à la Deuxième chaîne que l’Etat a augmenté son aide aux immigrants vénézuéliens, alors que la situation dans le pays ne cesse d’empirer.

Un militant de l'opposition jette un cocktail Molotov durant des affrontements avec les forces de sécurité dans la capitale de Caracas au Venezuela, le 12 août 2017 (Crédit : AFP Photo/Ronaldo Schemidt)
Un militant de l’opposition jette un cocktail Molotov durant des affrontements avec les forces de sécurité dans la capitale de Caracas au Venezuela, le 12 août 2017 (Crédit : AFP Photo/Ronaldo Schemidt)

Même si de nombreux Juifs ont quitté le pays dans un contexte d’instabilité croissante, certains ont rejoint les manifestants qui protestent contre la gouvernance de Maduro.

Alex Cohen, qui a indiqué avoir rejoint les mouvements d’opposition à Caracas il y a quatre mois, a déclaré à la Deuxième chaîne que l’objectif poursuivi par les manifestants était « le retour du Venezuela entre les mains du peuple ».

« Au Venezuela, il y a un dictateur et le pays est pris en otage par dix personnes », a-t-il expliqué, tout en appelant la communauté internationale à venir aider les protestataires.

La personnalité de l’opposition Nixon Moreno, qui a expliqué avoir été contraint de rejoindre la clandestinité après avoir été arrêté, a comparé le combat de l’opposition à la lutte israélienne contre le terrorisme.

« Israël nous comprend très bien parce qu’Israël est victime du terrorisme par des groupes extrémistes », a-t-il dit, ajoutant que le Venezuela « combat un autre genre de terrorisme ».

Le président vénézuélien Nicolas Maduro s'adresse à l'assemblée constitutionnelle qui a remplacé le parlement et qui a la tâche de réécrire la constitution, à Caracas, le 10 août 2017 (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP Photo)
Le président vénézuélien Nicolas Maduro s’adresse à l’assemblée constitutionnelle qui a remplacé le parlement et qui a la tâche de réécrire la constitution, à Caracas, le 10 août 2017 (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP Photo)

Même si ce pays est l’une des nations les plus riches d’Amérique du sud, avec les plus grandes réserves pétrolières trouvées au monde, l’économie vénézuélienne s’est effondrée pendant le mandat du président décédé Hugo Chavez.

La situation s’est encore détériorée depuis la mort de Chavez en 2013 et l’ascension au pouvoir de Maduro, le successeur qu’il s’était choisi, un ancien chauffeur de bus, avec une inflation qui a atteint les 800 % et des pénuries sans cesse en hausse de produits alimentaires basiques, de papier toilette ou de médicaments.

Avec l’effondrement de l’économie, le pays a été frappé par des troubles politiques alors que Maduro cherchait à consolider son pouvoir suite à la victoire de l’opposition lors des élections parlementaires de 2015, en affaiblissant les pouvoirs de la législature et en emprisonnant ses opposants politiques.

Le mois dernier, le Venezuela a organisé des élections pour une nouvelle assemblée constituante qui supervisera le parlement. Les Etats-Unis et un certain nombre de pays occidentaux et d’Amérique du Sud ont refusé de reconnaître les résultats, citant des fraudes et autres irrégularités.

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions à Maduro suite au vote et vendredi, le président américain Donald Trump a indiqué réfléchir à une réponse militaire à ce « désordre très dangereux » au Venezuela.

JTA a contribué à cet article.

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