Israël en guerre - Jour 436

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Baisse importante de la coopération internationale depuis le 7 octobre – chercheurs israéliens

Sept mois après l’assaut du Hamas, le ministère des Sciences annonce la création d'un groupe d'experts pour faire face au boycott mené par des universitaires européens

Illustration : Des échantillons de micro-algues utilisés dans la recherche, à l'Université de Tel Aviv, le 11 juin 2020. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Illustration : Des échantillons de micro-algues utilisés dans la recherche, à l'Université de Tel Aviv, le 11 juin 2020. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Un rapport récemment publié par le ministère des Sciences et des Technologies fait état d’une forte diminution de la volonté des chercheurs universitaires de certains pays européens de coopérer avec leurs homologues israéliens depuis le 7 octobre.

Parmi les pays en tête du boycott figurent la Norvège, le Danemark, la Finlande, la Suède, l’Islande et l’Irlande. L’Italie, qui a une longue et importante histoire de coopération universitaire avec Israël, ainsi que la Belgique, chef de file de la communauté européenne de la recherche, figurent également sur la liste.

Selon un résumé du rapport mis en ligne jeudi par la Treizième chaîne, 38 % de la recherche israélienne est menée en coopération avec des universitaires européens, l’année 2023 atteignant le niveau de coopération le plus élevé de l’histoire d’Israël.

Toutefois, depuis l’assaut barbare et sadique du groupe terroriste palestinien du Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, et la guerre qui a suivi, le financement des projets de recherche conjoints a été réduit, de même que les échanges d’universitaires israéliens et européens.

L’accès aux laboratoires et aux infrastructures de recherche en Europe est désormais plus limité pour les Israéliens. En outre, la participation des Israéliens à des conférences professionnelles a été soit annulée, soit empêchée par les organisateurs.

Le boycott affecte principalement, mais pas exclusivement, la recherche dans les domaines de la médecine, de la biologie, de la physique, de l’espace et de l’informatique.

Gila Gamliel, alors ministre des Renseignements, lors d’une conférence, à Jérusalem, le 25 février 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

À l’heure actuelle, le gouvernement israélien n’a pas de plan pour faire face à la crise.

Gila Gamliel, nouvellement nommée ministre des Sciences et des Technologies, a déclaré qu’elle travaillerait avec le ministère des Affaires étrangères et qu’elle nommerait une commission après Pessah, qui s’est terminé lundi soir, pour traiter de la question.

En décembre dernier, le Times of Israel a fait état des préoccupations liées au boycott dans un article concernant une visite de solidarité d’une délégation de la Société Max Planck, la principale organisation de recherche non universitaire d’Allemagne, composée de 85 instituts différents.

Deux mois après le début de la guerre, le président de la Société Max Planck, Patrick Cramer, a déclaré que certains de ses collègues israéliens lui avaient déjà fait part du fait que, depuis le 7 octobre, ils avaient été écartés par des collaborateurs internationaux, des organisateurs de conférences et d’importantes publications de recherche.

Les membres de la délégation de la Société Max Planck en compagnie des présidents et des vice-présidents des universités israéliennes à l’Institut Van Leer de Jérusalem, le 28 novembre 2023. (Crédit : Renee Ghert-Zand/TOI)

Cramer a déclaré au Times of Israel qu’il trouvait cela inacceptable et que sa société avait offert à ses collègues de l’Institut Weizmann de Rehovot un lieu à Berlin pour tenir une conférence prévue.

Tout en reconnaissant les souffrances de la population civile palestinienne qui résulteraient de la guerre, la déclaration officielle publiée par la Société Max Planck a condamné sans équivoque les massacres terroristes brutaux et sadiques perpétrés par le Hamas le 7 octobre.

Cramer a également pris résolument position contre l’antisémitisme, qui a fait son apparition sur de nombreux campus universitaires à travers le monde.

« Dans les démocraties, on peut critiquer les décisions politiques, un parti politique ou un gouvernement. Cette critique est souvent nécessaire. Mais il ne doit y avoir aucune tolérance à l’égard de l’antisémitisme et nous le disons clairement », a déclaré Cramer.

Un tel soutien à la recherche israélienne fait cruellement défaut dans d’autres milieux.

En novembre, The Marker a rapporté que l’animosité latente à l’égard d’Israël qui existait auparavant parmi les chercheurs internationaux était remontée à la surface.

Cet article citait la professeure Rivka Carmi, ancienne présidente de l’Université Ben Gurion et directrice de Science Abroad, une organisation qui soutient les scientifiques israéliens qui travaillent et étudient à l’étranger.

Elle a déclaré que des études impliquant des chercheurs israéliens étaient refusées à l’examen par les pairs et que les universités et les instituts à l’étranger refusaient d’examiner les curriculum vitae d’Israéliens soumis en vue d’une éventuelle embauche et d’un avancement de carrière.

Rivka Carmi, ancienne présidente de l’Université Ben Gurion. (Crédit : Dani Machlis/Université Ben Gurion)

Udi Sommer, professeur associé au département de sciences politiques de l’Université de Tel Aviv et actuellement chercheur au John Jay College de la City University of New York (CUNY), a déclaré à The Marker qu’il avait rencontré des chercheurs qui avaient coupé les ponts avec Israël et leurs collègues israéliens.

« C’est décevant sur le plan émotionnel et inquiétant sur le plan professionnel. Israël doit élaborer une stratégie pour faire face à la crise actuelle et prévoir la prochaine », a-t-il déclaré.

Le professeur Ido Wolf, directeur de la division d’oncologie de l’hôpital Ichilov et directeur de l’école de médecine de l’Université de Tel Aviv, a déclaré au site d’information Ynet qu’il était particulièrement préoccupé par les effets du boycott – caché ou non – sur la médecine israélienne, l’industrie pharmaceutique et la santé des patients.

Wolf a déclaré qu’il prévoyait des problèmes majeurs si les investisseurs internationaux cessaient d’investir dans les technologies médicales et biotechnologiques israéliennes. Il n’a fallu que peu de temps après le déclenchement de la guerre pour qu’il remarque que les entreprises pharmaceutiques qui coopèrent habituellement avec les scientifiques israéliens et rivalisent pour faire participer les patients israéliens aux essais cliniques, trouvent des excuses pour ne pas le faire.

Ido Wolf, directeur du département d’oncologie du centre hospitalier Sourasky, en novembre 2022. (Crédit : Centre hospitalier Sourasky)

Au début du mois, Haaretz a publié un article rassemblant les témoignages de 60 chercheurs israéliens de tous les domaines. Leurs expériences résument ce à quoi tant de leurs collègues israéliens sont confrontés depuis le 7 octobre.

Ils ont raconté que des collègues internationaux ont brusquement mis fin à la communication et ont donné toutes les excuses possibles pour le faire. Certains messages étaient formulés en des termes manifestement destinés à éviter toute offense excessive, tels que « ce n’est pas le bon moment pour inviter un conférencier israélien », « c’est une situation inconfortable, mais le gouvernement n’autorise pas les Israéliens à participer à la conférence » et « je suis incapable en ce moment de coopérer avec une quelconque institution israélienne ».

D’autres n’ont pas caché leur position anti-Israël et anti-sioniste dans des messages tels que « je ne peux plus être lié à une institution engagée dans le sionisme », « en raison des atrocités commises par Israël, des milliers de professeurs appellent à bloquer toute coopération », « je ne me sens pas à l’aise pour travailler avec des citoyens d’un État qui commet des crimes de guerre » et « nos étudiants ont exigé de nous que nous cessions de soutenir le génocide ».

Des chercheurs expérimentés ont déclaré à Haaretz qu’ils n’avaient jamais été confrontés à une telle situation au cours de leur carrière. Cette situation est peut-être encore plus dérangeante pour les jeunes universitaires qui tentent de s’établir.

L’une de ces jeunes chercheuses en sciences sociales aurait tenté de retenir ses larmes en expliquant à Haaretz qu’elle voyait sa carrière partir à vau-l’eau.

« J’ai investi 20 ans d’études dans mon domaine », a-t-elle déclaré. « Mais aujourd’hui, mon avenir semble très limité. Une relation avec un chercheur israélien est devenue illégitime. »

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