Chirurgien en chef de la Croix Rouge : Israël est un modèle pour la médecine d’urgence
"Les Israéliens ont la connaissance et l’expérience" pour exceller en cas d’urgence, a déclaré Harald Veen
David Shamah édite notre section « Start-Up Israel ». Spécialiste depuis plus de dix ans en technologies et en informatique, il est un expert reconnu des start-up israéliennes, de la high-tech, des biotechnologies et des solutions environnementales.
En ce qui concerne le Dr Harald Veen, le Comité International de la Croix Rouge est apolitique et se concentre strictement sur son activité : l’activité de sauver des vies.
« La médecine est neutre et elle doit le rester, a déclaré Veen au Times of Israel. Il y a des groupes avec des objectifs qui essaient de faire rentrer le travail sur le terrain et les soins d’urgence dans un contexte favorable à leur projet, mais c’est le travail des médecins et des travailleurs d’urgence d’ignorer ces objectifs et de se concentrer sur l’idée de sauver les gens. »
Veen, le chirurgien en chef de la Croix Rouge Internationale, était en Israël la semaine dernière pour une conférence internationale sur la « Gestion chirurgicale en Environnement Austère », où il a décrit ses expériences dans le monde sur des champs de bataille et la médecine d’urgence.
« Fournir une assistance médicale dans des conditions d’urgence où il y a peu de ressources et pas d’ordre ni de protocole est très différent par rapport aux équipements médicaux habituels où les plupart des docteurs apprennent à traiter ces personnes, a déclaré Veen. Les Israéliens sont très bons dans ce genre de médecine, et ils ont utilisé avec réussite leurs compétences à la fois localement sur le champs de bataille et dans des urgences comme des tremblements de terre et des inondations, où ils ont mis en place des opérations efficaces et réussies de traitement sur le terrain. Tous les pays ne peuvent pas en faire autant ».
Les Israéliens se souviennent que, pendant des années, l’organisation ne voulait pas reconnaître le symbole de l’Etoile de David du Magen David Adom (MDA) d’Israël, affirmant que l’organisation avait peur d’une « prolifération des symboles » et préférait ainsi que tous les pays utilisent un des deux symboles déjà approuvés (la Croix Rouge et le Croissant Rouge). L’impasse a été résolue en 2006 lorsque l’organisation a adopté un troisième emblème, le Diamant Rouge, que le MDA pouvait utiliser internationalement en insérant l’Etoile de David à l’intérieur.
Pour Veen, cependant, ce n’est pas une question de politique, mais de soin.
« Une telle conférence en Israël est importante parce que vous avez ici beaucoup d’experts en soin médical dans des zones de conflit et de catastrophes, a déclaré Veen qui s’exprimait sur l’événement qui a eu lieu à Ashdod le 10 et 11 avril. Nous avons discuté un nombre de sujets très importants, comme la douleur, l’anesthésie, le soin des blessures, l’amputation et d’autres questions médicales dans un environnement austère, tout comme les questions ethiques, comme le triage, et le contrôle adéquat dans les situations d’urgence ».
Cette question s’avère être un défi majeur pour les docteurs, a déclaré Veen. Souvent, des médecins de pays occidentaux vont se porter volontaires pour aider dans une zone de catastrophe, mais sans un entraînement adapté aux procédures dans un environnement médical austère, cela peut conduire les médecins à faire plus de mal que de bien.
« Dans la guerre et les catastrophes, par exemple, le plus gros problème est l’infection, a déclaré Veen. Il faut nettoyer chirurgicalement les blessures et essayer de se débarasser des microbes dans des circonstances très difficiles. Par exemple, de nombreux docteurs vont voir un bras cassé et essayer de le traiter, mais ce n’est peut-être pas la chose la plus importante sur le moment ».
Grâce aux efforts de Veen et de la Croix Rouge Internationale, les écoles de médecine ont commencé à enseigner aux étudiants comment pratiquer la médecine dans de telles circonstances. « C’est super d’être un héros, mais ce n’est pas pour tout le monde, et toute personne n’ayant pas étudié pour savoir gérer ce genre de situations ne devrait pas essayer avant d’avoir eu la possibilité de le faire ».
Le tremblement de terre à Haïti illustre très bien cela. Des volontaires sont arrivés sans équipements, dans un pays qui n’en avait déjà aucun, et n’avaient pas les compétences nécessaires pour traiter des blessures typiques d’une catastrophe de grande ampleur, comme des infections, des blessures ouvertes, de la dysentrie due à un manque d’eau propre, et d’autres problèmes liés à la misère. Nombreux de ceux qui sont venus aider ont dû eux-mêmes être évacués parce qu’ils ne pouvaient pas gérer la situation, en utilisant des ressources déjà limitées.
Selon un groupe d’aide actif lors de la catastrophe, « les volontaires sans expérience précédente de soutien dans des catastrophes ne sont généralement pas sélectionnés pour des missions de soin. La plupart des offres d’un autre groupe pour conduire des camions, installer de tentes et nourrir des enfants ne sont pas acceptées ».
L’hôpital de terrain israélien lors du tremblement de terre de 2010, et dans un deuxième tremblement de terre catastrophe majeur en 2013, était l’un plus réussis. La journaliste de CNN Elizabeth Cohen était « simplement impressionnée » par l’hôpital dirigé par l’armée israélienne. « C’était comme un autre monde en comparaison à d’autres hôpitaux ».
Selon le New York Times, Israël a envoyé de dizaines de docteurs et d’autres professionnels à Haïti. Des années à traiter les attaques terroristes, combinées avec un secteur de la technologie médicale très avancée, ont fait d’Israël un des pays les plus réactifs dans l’aide aux catastrophes ».
Veen n’est pas surpris car les Israéliens ont la connaissance et l’expérience dans ce domaine. Au cours des dernières décennies, beaucoup plus de pays ont appris comment traiter ces problématiques qu’Israël était un des pionniers à traiter. Il s’agit principalement de compétences chirurgicales et du domaine médical, des thématiques dans lesquelles les Israéliens ont beaucoup d’expérience ».