Darmanin à la grande synagogue de la Victoire à Paris
"Les juifs de France ont eu à connaître de nombreux actes inqualifiables. Attaquer les juifs de France, c'est attaquer la République", a affirmé le ministre de l'Intérieur
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a consacré vendredi sa première visite cultuelle à la religion juive en assistant à l’office du Chabbat à la grande synagogue de la Victoire à Paris, a constaté l’AFP.
Le grand rabbin de France Haïm Korsia a vu dans la visite du ministre des Cultes une « grande symbolique », « pleine d’espoir », alors qu’il y a « 80 ans, jour pour jour, la République disparaissait avec le vote des pleins pouvoirs à Pétain ».
Accueilli par Haïm Korsia, le président du Consistoire Joël Mergui, le président du Crif Francis Kalifat et le rabbin Moshe Sebbag de la grande synagogue, M. Darmanin a visité l’édifice et les monuments aux morts pour la France de la communauté juive durant les deux guerres mondiales.
A l’issue de l’office auquel il a assisté, le ministre de l’Intérieur a dit avoir « pris contact avec tous les représentants des cultes ». « Le ministre des Cultes, a-t-il dit, doit garantir à tous les citoyens croyants qu’ils ont une liberté indéfectible de croire en leur religion ».
« Les juifs de France ont eu à connaître de nombreux actes inqualifiables. Attaquer les juifs de France, c’est attaquer la République », a poursuivi M. Darmanin, en insistant sur « le soutien total du gouvernement ».
Il a affirmé qu’il se rendrait « vraisemblablement » à Saint-Etienne-du-Rouvray pour la commémoration de l’assassinat du prêtre Jacques Hamel, le 26 juillet 2016, par deux islamistes radicaux.
Il a pris en outre contact avec le président du CFCM (Conseil français du culte musulman) pour « une visite dans les prochains jours dans la mosquée de son choix ».
Le remaniement gouvernemental qui a eu lieu lundi en France a promu à la tête du ministère de l’Intérieur Gérald Darmanin, 37 ans, une figure montante de la droite française, proche de l’ancien président Nicolas Sarkozy, et qui a été accusé en 2017 de viol par une femme qui avait sollicité son intervention pour régler un litige juridique en 2009. Plusieurs milliers de manifestants ont protesté vendredi à Paris et dans plusieurs autres villes françaises contre la nomination cette semaine au gouvernement de Gérald Darmanin, accusé de viol, et d’Eric Dupond-Moretti, très critique envers le mouvement #MeToo.