Israël en guerre - Jour 368

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Des ONG demandent de cesser de livrer des armes à Israël et aux Palestiniens

Médecins du Monde, Oxfam et Amnesty international se trouvent parmi les 16 ONG signataires de cet appel

Des soldats israéliens surplombant la bande de Gaza depuis un char d'assaut, dans le sud d'Israël, le 19 janvier 2024. (Crédit : Maya Alleruzzo/AP Photo)
Des soldats israéliens surplombant la bande de Gaza depuis un char d'assaut, dans le sud d'Israël, le 19 janvier 2024. (Crédit : Maya Alleruzzo/AP Photo)

Des organisations humanitaires ont demandé mercredi 24 janvier à tous les pays de cesser de fournir des armes à Israël et aux groupes terroristes palestiniens, pour mettre fin au conflit à Gaza et éviter de se retrouver complices de potentiels crimes de guerre.

Ces livraisons d’armes « alimentent la crise humanitaire » dans la bande de Gaza, condamnent les 16 ONG signataires de cet appel, parmi lesquelles se trouvent Médecins du Monde, Oxfam et Amnesty international.

Ces organisations demandent « un cessez-le-feu immédiat » et appellent « tous les pays à cesser de livrer des armes qui peuvent être utilisées pour commettre des violations du droit international humanitaire et des droits humains ». Elles appellent le Conseil de sécurité de l’ONU à adopter « des mesures » pour mettre fin à ces livraisons d’armes.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, dans laquelle plus de 1 160 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes. 253 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre lors d’une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Mais 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts. Après l’attaque, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et a lancé une vaste opération militaire qui aurait tué 25 700 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le Hamas est accusé de gonfler le nombre des victimes civiles et d’y inclure les Palestiniens tués par les roquettes tirées par les factions terroristes qui retombent dans la bande. Le Hamas ne fait pas non plus de distinction, dans ce bilan, entre les civils et les terroristes.

« Les bombardements et le siège israéliens privent la population civile des éléments essentiels à sa survie et rendent Gaza inhabitable », dénoncent les 16 ONG. « La population civile de Gaza est confrontée à une crise humanitaire d’une gravité et d’une ampleur sans précédent », poursuivent-elles.

Un Palestinien marche sur les décombres d’immeubles détruits par les bombardements israéliens à al-Zahra, dans la banlieue de Gaza City, le 20 octobre 2023. (Crédit: Ali Mahmoud/AP)

« L’endroit le plus dangereux »

Au moins 167 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza, indiquent-elles, ce qui représente « le nombre le plus élevé de tous les conflits » du XXIe siècle. Gaza est « aujourd’hui l’endroit le plus dangereux pour un enfant, un journaliste et un travailleur humanitaire », accusent les ONG. « Notre travail en tant qu’organisations (humanitaires) a été rendu pratiquement impossible », déplore Alexandra Saieh, de Save the Children.

Plus de 95 % des armes envoyées ou données à Israël proviennent des États-Unis, souligne Martin Butcher, spécialisé dans les armes et les conflits à Oxfam, suivi de l’Allemagne avec environ 3 %, puis du Royaume-Uni et de l’Italie avec moins de 1 % chacun. Mais une grande partie des armes utilisées par Israël contiennent des pièces venues du Royaume-Uni.

Selon Donatella Rovera d’Amnesty International, plusieurs opérations israéliennes impliquant des armes américaines sont susceptibles de constituer des « violations du droit international ». L’une d’entre elles, une frappe aérienne le 10 octobre, aurait tué 24 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, dans une zone dans laquelle Israël avait pourtant appelé la population à trouver refuge.

« Certains des meurtres que nous constatons sur le terrain pourraient constituer des crimes de guerre qui feront l’objet d’une enquête », abonde Federico Dessi, de Handicap International.

Selon les organisations signataires, la campagne militaire d’Israël aurait détruit « une grande partie des maisons, des écoles, des hôpitaux, des infrastructures d’approvisionnement en eau, des abris et des camps de réfugiés ». Aucun établissement médical n’est pleinement opérationnel. Ceux qui fonctionnent partiellement sont débordés et manquent de personnel comme de matériel médical, préviennent-elles.

Point d’impact de roquettes à Netivot, dans le sud du pays, le 16 janvier 2024. (Crédit : Services d’incendie et de secours)

Les ONG condamnent également les groupes armés de Gaza qui « tirent sans discernement des roquettes sur la population en Israël, perturbant les classes des enfants à l’école, et déplaçant et menaçant la vie et le bien-être des civils ». « Les prises d’otages et les attaques aveugles constituent des violations du droit humanitaire international et doivent cesser immédiatement », disent-elles.

Au Canada, des militants ont lancé une « grève de la faim » pour tenter de forcer le gouvernement canadien de Justin Trudeau à suspendre ses livraisons d’armes à Israël – le Canada est un très petit fournisseur pour Israël.

En Europe, l’Italie ne livre plus d’armes à Israël depuis le 7 octobre, selon le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani. Cela fait suite à la demande d’Elly Schlein, cheffe de file de l’opposition, qui souhaitait que le gouvernement italien mette fin aux exportations d’armes vers Israël. Tajani l’a accusée d’être « mal informée ».

« Il faut éviter d’alimenter ces conflits, d’envoyer des armes et d’exporter des armes vers des conflits, vers le conflit au Moyen-Orient, et dans ce cas précis, vers Israël », a déclaré la législatrice de l’opposition. « Nous ne pouvons pas risquer que des armes soient utilisées pour commettre ce qui pourrait être interprété comme des crimes de guerre. »

Selon le site d’information israélien Walla, environ 5 % des achats d’armes israéliennes au cours des dix dernières années proviennent d’Italie, notamment des hélicoptères et de l’artillerie navale.

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