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En Irak, Pompeo rassure sur le retrait de Syrie et le sort des milices kurdes

Lors de cette étape surprise, le secrétaire d'Etat a plaidé pour "la poursuite de la coopération" entre armées "pour s'assurer que la défaite du groupe Etat islamique soit durable"

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et son épouse Susan à leur arrivée à Bagdad, le 9 janvier 2019. (Crédit : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / POOL / AFP)
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et son épouse Susan à leur arrivée à Bagdad, le 9 janvier 2019. (Crédit : ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / POOL / AFP)

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a fait étape mercredi en Irak pour assurer à Bagdad et au Kurdistan que le retrait américain de Syrie n’affecterait ni la coopération entre Washington et l’Irak, ni les forces kurdes engagées dans le pays voisin.

Depuis que le président Donald Trump a annoncé, à la surprise générale, le retrait de quelque 2 000 soldats américains de Syrie, les interrogations se multiplient sur le sort des Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde syrienne et fer de lance du combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Ankara, qui considère les YPG comme une organisation « terroriste », menace de les attaquer.

Il est « important de faire tout ce que nous pouvons pour nous assurer que ces gens qui ont combattu avec nous soient en sécurité », a déclaré M. Pompeo tout en confirmant la décision du retrait américain de Syrie.

S’exprimant depuis Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, il a encore assuré que le président turc Recep Tayyip « Erdogan a pris des engagements, il comprend (…) que nous voulons en être sûrs ».

« Nous allons faire de vrais progrès dans les jours à venir », a-t-il ajouté, alors que mardi Ankara a catégoriquement démenti s’être engagé auprès de Donald Trump à garantir la sécurité des YPG.

Il y a deux semaines, M. Trump avait suscité les critiques en Irak en rendant visite à des soldats américains stationnés dans le pays, sans rencontrer aucun dirigeant irakien.

M. Pompeo, lui, a été reçu par les dirigeants kurdes à Erbil et des autorités fédérales à Bagdad.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo est reçu par Masoud Barzani chef du parti démocrate kurde, à ERbil, le 9 janvier 2019. (Crédit : Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Il leur a promis « le soutien des Etats-Unis (…) pour assurer la stabilité et la sécurité ».

Et il a plaidé pour « la poursuite de la coopération » entre armées « pour s’assurer que la défaite du groupe Etat islamique (EI) soit durable ».

« L’EI est défait militairement mais la mission n’est pas accomplie », a renchéri le président irakien Barham Saleh, estimant avoir « besoin du soutien américain ».

Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton, en visite mardi en Turquie, avait affirmé que les Etats-Unis allaient s’assurer que l’EI avait vraiment été vaincu avant un départ de Syrie.

Mike Pompeo s’est refusé à évoquer un calendrier, alors que l’administration américaine s’emploie à rassurer ses partenaires régionaux et occidentaux, déjà ébranlés par la stratégie parfois illisible du président américain au Moyen-Orient.

Entre Washington et Téhéran

La question de la présence de l’EI en Syrie, qui partage avec l’Irak plus de 600 km de frontières, désertiques et propices à l’installation de cellules jihadistes clandestines, est majeure pour Bagdad.

Même s’il a annoncé en décembre 2017 la fin de trois années de guerre contre l’EI, des jihadistes continuent de mener des attaques. Mardi, deux personnes ont ainsi été tuées par une voiture piégée au nord de Bagdad.

Après la Jordanie et l’Irak, M. Pompeo doit se rendre en Egypte, à Bahreïn, aux Emirats arabes unis, au Qatar, en Arabie saoudite, à Oman et au Koweït.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo est reçu par Ali al-Hakim, ministre des Affaires étarngères irakien, à Bagdad, le 9 janvier 2019. (Crédit : Andrew CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Fin décembre, M. Trump avait bien assuré que, s’il retirait les troupes américaines de Syrie, il ne prévoyait « pas du tout » de retirer celles d’Irak, qui pourrait servir de « base » pour éventuellement « intervenir en Syrie ».

Mais cette présence même fait débat dans le pays, pris en étau entre ses deux grands alliés eux-mêmes ennemis, l’Iran et les Etats-Unis.

Ainsi, le bloc pro-Iran qui gagne en puissance militaire et surtout politique en Irak avait de nouveau poussé pour un calendrier de retrait des forces américaines au lendemain de la visite de M. Trump.

« Pression sur l’Iran »

L’Irak occupe une place centrale dans un Moyen-Orient en recomposition, où, selon les experts, l’Iran commence à voir se réaliser un scénario souvent évoqué: un corridor terrestre qui lui permettrait d’atteindre la Méditerranée à travers l’Irak, la Syrie et le Liban.

Au coeur de cet axe qui pourrait servir au transit de biens et de personnes, l’Irak joue désormais les intercesseurs auprès de Damas.

Selon un haut responsable irakien, Bagdad – en plus de se ménager le terrain pour investir dans la reconstruction de la Syrie – joue les médiateurs pour le rétablissement des liens entre Damas et le Qatar, où MM. Saleh et Hakim sont attendus en soirée.

Mais alors que la priorité numéro un de Washington dans la région est de contrecarrer l’influence de l’Iran que les Américains jugent « déstabilisatrice », Bagdad cherche à défendre ses bonnes relations avec son voisin iranien.

L’Irak a déjà obtenu des exemptions face aux nouvelles sanctions américaines en s’engageant à réduire sa dépendance énergétique à l’Iran.

Bagdad entend obtenir leur prolongation même si M. Pompeo a promis mardi de « redoubler » « les efforts diplomatiques et commerciaux pour mettre vraiment la pression sur l’Iran ».

A Bagdad, il a répété « l’importance d’avancer vers l’indépendance énergétique de l’Irak ».

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