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John Bolton en Turquie pour discuter du retrait des troupes américaines de Syrie

Dans le NY Times, le président turc a présenté sa stratégie pour "stabiliser" la situation en Syrie et y éliminer les "racines" de la radicalisation après le retrait des États-Unis

John Bolton s'exprime au sommet des responsables républicains 'First in the nation' à Nashua, dans le New Hampshire, le 17 avril 2015 (Crédit : Darren McCollester/Getty Images via JTA)
John Bolton s'exprime au sommet des responsables républicains 'First in the nation' à Nashua, dans le New Hampshire, le 17 avril 2015 (Crédit : Darren McCollester/Getty Images via JTA)

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, s’entretient mardi avec des responsables turcs du retrait américain prévu de Syrie, décision qui selon le président Recep Tayyip Erdogan fait de la Turquie « le seul pays » pouvant mener les opérations.

Quelques heures après l’arrivée à Ankara de M. Bolton lundi, le New York Times a publié une tribune du chef d’État turc, présentant la stratégie turque pour « stabiliser » la situation en Syrie et y éliminer les « racines » de la radicalisation après le retrait des États-Unis.

« La Turquie, qui a la deuxième plus grande armée de l’Otan en hommes, est le seul pays avec la puissance et l’engagement nécessaires » pour gérer l’après-retrait américain, a-t-il écrit.

Le président américain Donald Trump a annoncé en décembre le retrait des quelque 2 000 soldats américains postés en Syrie, prenant de court les alliés de Washington, que ce soient les milices kurdes sur le terrain ou les autres membres de la coalition internationale antijihadiste.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’entretient avec le Premier ministre britannique Theresa May (hors cadre) lors de leur rencontre au 10 Downing Street dans le centre de Londres le 15 mai 2018. (AFP/Matt Dunham)

« Le président Trump a pris la bonne décision », a salué M. Erdogan dans sa tribune.

Ankara n’a eu de cesse de vilipender l’alliance entre Washington et les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qu’il considère comme « terroristes », dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

La Turquie menace en effet depuis des mois de lancer une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie pour en éliminer les YPG, et elle a envoyé ces dernières semaines des renforts militaires à la frontière syrienne.

Assurant qu’Ankara était prêt pour mener une opération « à tout moment », le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a affirmé la semaine dernière que les autorités turques attendaient d’obtenir de M. Bolton, venu avec le chef d’état-major Joseph Dunford et l’envoyé spécial pour la coalition internationale antijihadiste James Jeffrey, des détails sur le plan de retrait des Etats-Unis.

Depuis l’annonce de Donald Trump, le gouvernement américain multiplie en effet les messages destinés à gommer l’impression initiale de départ précipité.

« Nous quitterons (la Syrie) à un rythme adapté tout en continuant en même temps à combattre l’EI et à faire ce qui est prudent et nécessaire pour tout le reste », a ainsi tweeté M. Trump lundi.

La veille, M. Bolton avait affirmé à Jérusalem que le retrait américain se ferait de telle sorte que « la défense d’Israël et d’autres amis dans la région soit absolument assurée », notamment en ce qui concerne les alliés kurdes de Washington.

Un soldat américain se déplace sur une position nouvellement installée, près de la ligne de front tendue entre le Conseil militaire syrien de Manbij soutenu par les États-Unis et les combattants soutenus par la Turquie, à Manbij, au nord de la Syrie, le 4 avril 2018. (AP/Hussein Malla)

Ankara a répété à de nombreuses reprises ces derniers jours faire clairement la distinction entre les « terroristes » des YPG et les Kurdes de Syrie en général.

Se disant « déterminé à vaincre » l’EI, M. Erdogan, toujours dans le New York Times, insiste qu’une victoire militaire « n’est que le premier pas » et met en garde contre les « déclarations de victoire prématurées ».

Espace aérien

L’annonce surprise du retrait américain et le flou qui entoure ses modalités et son calendrier ont poussé Ankara à surseoir à l’offensive qu’il semblait sur le point de déclencher mi-décembre dans le nord de la Syrie.

« L’opération militaire turque est très peu probable tant que la question de la domination de l’espace aérien dans le nord-est de la Syrie n’a pas été résolue », estime l’analyste militaire Metin Gürcan.

Selon lui, il n’est pas encore clair si les Etats-Unis vont aussi se retirer de l’espace aérien syrien, et, le cas échéant, si la Russie, alliée du régime syrien, va permettre à Ankara de mener des raids aériens en territoire syrien.

L’EI « est actuellement à 350 km de la frontière turque. Comment est-ce que l’armée de l’air turque est censée les atteindre ? Sans le feu vert de Moscou, cela est impossible », explique-t-il.

A l’issue de pourparlers en Russie fin décembre, Ankara et Moscou avaient annoncé vouloir « coordonner leurs actions » en Syrie après le retrait américain.

La Turquie « est la seule partie prenante à pouvoir travailler simultanément avec les Etats-Unis et la Russie », a souligné M. Erdogan, expliquant vouloir s’appuyer sur ces partenariats pour « accomplir le travail » en Syrie.

Si M. Gürcan estime que la Turquie sera en mesure d’éradiquer l’EI si elle peut opérer sans entrave dans l’espace aérien syrien, d’autres experts sont plus sceptiques.

« Pour que la Turquie réussisse cet exploit, elle aura besoin d’un soutien important de l’armée américaine, à tel point que l’armée américaine resterait essentiellement en Syrie », affirme ainsi Nicholas Heras, expert du Center for a New American Security.

Au cours de sa visite, M. Bolton devrait également aborder la question de l’enquête américaine sur le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, dont Ankara, qui lui impute le putsch manqué de juillet 2016, exige l’extradition.

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