En marquant Tisha BeAv, les Israéliens pensent cette année au pogrom du 7 octobre
C'est une foule qui est allée prier au mur Occidental tandis que des milliers de personnes supplémentaires se sont retrouvées sur la place des Otages, réclamant la libération des captifs
Ce sont des milliers de fidèles qui se sont rassemblés au mur Occidental de Jérusalem, lundi soir, pour marquer le début du jeûne de Tisha BeAv et pour lire le Livre des Lamentations qui décrit la destruction du Premier Temple de Jérusalem, il y a environ 2 000 ans.
Des politiciens étaient présents et notamment le ministre de la Défense Yoav Gallant, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz.
L’ancien Premier ministre Naftali Bennett a aussi publié une photo où il apparaît au mur Occidental sur X.
Des milliers de personnes se sont aussi retrouvées sur la place des Otages de Tel Aviv, lundi soir, à l’occasion de Tisha BeAv et pour appeler à la libération des captifs détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre, réunissant Israéliens laïcs et religieux de tout le pays.
Dans le cadre d’un événement intitulé « Unis en faveur de leur retour », des prières et des lectures du Livre des Lamentations ont été suivies par des cercles de discussion et par le partage de témoignages de survivants du pogrom du Hamas.
Un appel à l’unité du président Isaac Herzog a été projeté lors de la soirée.
« J’observe avec grande inquiétude ces vents dangereux de la division revenir vers nous maintenant ; ils menacent notre unité et l’existence de notre peuple au sein de l’État qui est le nôtre », a-t-il déclaré dans ce message pré-enregistré.
« Nous affrontons tous, en tant que nation, des journées difficiles. Nous devons dépasser tous ces défis en nous unissant, par le partenariat, par la fraternité et avec tout l’amour que nous portons à Israël ».
Dans un communiqué qui a été diffusé lundi dans la soirée, Gantz a aussi mis en garde contre les divisions, disant que « si nous ne reprenons pas nos esprits, il y aura une guerre entre frères » en Israël.
Évoquant les événements inquiétants de l’année passée, Gantz a parlé des altercations et des perturbations survenues l’année dernière à Yom Kippour sur la question des prières mixtes dans les espaces publics ; des politiciens d’extrême-droite qui ont récemment pris la tête de manifestants qui ont pris d’assaut des bases militaires après l’arrestation de soldats accusés d’avoir abusé d’un prisonnier palestinien. Il a aussi parlé des protestataires qui avaient tenté de passer outre les services de sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahu ; des hommes ultra-orthodoxes disant qu’ils préféraient mourir que d’intégrer l’armée alors que les soldats risquent leur vie à Gaza et des attaques qui ont pris pour cible les familles en deuil et les proches des otages.
« Nous avons traversé la frontière de la violence verbale et physique. Cela se terminera en meurtre », a affirmé Gantz. « La majorité israélienne patriote doit cesser les expressions de haine et faire amende honorable. Les Israéliens doivent prendre leurs distances avec ceux qui nous déchirent de l’intérieur et isoler les extrémistes dont la drogue est la haine. »
Des milliers de synagogues issues de tous les courants devraient introduire des textes au sujet du 7 octobre dans leurs cérémonies de Tisha BeAv, cette année. Certains ont prédit que le pogrom entrerait probablement dans la liturgie juive aux côtés d’autres catastrophes.
Le jeûne de Tisha BeAv, qui marque la destruction du Premier Temple et du Second Temple à Jérusalem, a commencé lundi dans la soirée et il durera 25 heures. Selon la tradition juive, la destruction du Second Temple avait été rendue possible partiellement en raison des divisions et des querelles qui déchiraient la population.
Une tradition qui trouve un écho chez un grand nombre d’Israéliens qui pensent que le Hamas a lancé son pogrom, le 7 octobre, parce qu’il avait constaté combien la population était divisée, majoritairement en raison du plan de refonte radicale du système judiciaire qui était avancé par le gouvernement dans l’année qui avait précédé le massacre.