Farhan al-Qadi a été détenu dans le noir et prenait une douche une fois par mois
Ce cinquantenaire et père de 11 enfants a été laissé seul dans un tunnel piégé - l'empêchant de fuir - il y a 2 semaines après que ses ravisseurs ont entendu Tsahal aux alentours
Deux semaines avant l’arrivée de l’armée israélienne venant secourir Farhan al-Qadi de l’enfer des tunnels de Gaza – où il aura passé la plus grandes partie des 326 jours de sa captivité – les terroristes chargés de le garder s’étaient enfuis, ont rapporté les médias israéliens mercredi, alors qu’émergent de nouveaux détails sur sa détention dans les geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas.
Selon les médias, les geôliers d’al-Qadi, qui avaient entendu le bruit des exercices menés par les soldats du Corps du Génie Militaire à proximité, l’avaient alors abandonné dans une pièce sous terre, ne lui laissant qu’un peu de pain pour se nourrir. Ils avaient piégé les tunnels environnants à l’aide d’explosifs afin de s’assurer qu’il ne sortirait pas vivant s’il tentait malgré tout de s’enfuir.
Lorsque les troupes sont entrées dans les tunnels quelques jours plus tard, ils ont demandé à al-Qadi de s’identifier. « Ne tirez pas ! Je suis Farhan », avait-t-il répondu, selon le Wall Street Journal.
« Lorsque j’ai entendu parler hébreu derrière la porte, je n’arrivais pas à le croire, je ne pouvais pas le croire », a-t-il dit au président Isaac Herzog mardi, quand ce dernier lui a téléphoné peu après son sauvetage.
Selon la chaîne publique Kan, il a pu indiquer aux soldats quelles parties du réseau de tunnels environnant étaient piégées.
Al-Qadi a été secouru mardi alors que les troupes ratissaient un réseau de tunnels dans le sud de la bande de Gaza à la recherche d’otages, a indiqué Tsahal. Il avait été enlevé le 7 octobre dans le kibboutz Magen, à proximité de la frontière de Gaza, où il travaillait comme agent de sécurité dans une usine d’emballage.
Dans un témoignage diffusé par la Douzième chaîne, ce Bédouin de 52 ans, père de onze enfants, raconte qu’il a été maintenu dans l’obscurité totale dans les tunnels pendant la majeure partie des 326 jours passés en captivité.
Al-Qadi a expliqué, qu’au début il avait été placé dans un appartement situé en surface avec plusieurs autres otages, mais qu’il avait rapidement été transféré en sous-sol.
« Après environ deux mois, les terroristes m’ont transféré dans un tunnel », a-t-il dit, selon la Douzième chaîne. « J’étais seul là-bas, entouré que de terroristes. Je ne faisais pas la différence entre le jour et la nuit. »
« Les terroristes étaient masqués et me donnaient de quoi manger, principalement des tranches de pain – il y avait très peu de nourriture », a-t-il raconté. « Il faisait nuit noire, et je mettais mes mains sur mes yeux pour m’assurer que je pouvais encore voir, tant il faisait sombre. »
Il était autorisé à se doucher une fois par mois.
Dans des propos qui ont été rapportés par la chaîne, son frère Jamal a déclaré que les terroristes qui avaient enlevé al-Qadi lui avaient tiré une balle dans la jambe lorsqu’il avait refusé de leur dire où il y avait des Juifs.
Une fois dans l’enclave, al-Qadi a été recousu à l’aide d’une aiguille et de fil, sans aucune anesthésie.
L’ancien maire de Rahat, Ata Abu Madighem, a expliqué mardi à la Douzième chaîne qu’al-Qadi avait assisté à la mort d’un otage, un Juif avec lequel il était resté en captivité pendant près de deux mois. Une information qui n’a pas pu être vérifiée pour le moment et ni l’armée, ni le Forum des familles des otages et disparus n’ont souhaité faire de commentaire.
« Ils l’ont traité comme un Israélien à tous égards », a déclaré Abu Madighem, ajoutant qu’al-Qadi avait « à peine vu le soleil » durant sa captivité.
L’ancien maire a aussi confié au Wall Street Journal qu’une vingtaine de Bédouins avaient été tués par le Hamas en Israël, le 7 octobre. Quatre membres de la communauté seraient toujours retenus dans les geôles du groupe terroriste palestinien – la mort de l’un d’entre eux a été confirmée par Tsahal. Deux adolescents bédouins avaient été relâchés au cours de la de la trêve de novembre.
Il est estimé que 103 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Sept otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 30 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.
Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tombés au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015.