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Huées, cyberattaques, haute surveillance : climat « rude » pour les Israéliens aux JO

"Nous sommes une nation en deuil depuis le 7 octobre", dit Yael Arad, qui indique toutefois que les athlètes sont à Paris "pour la compétition, pour montrer l'esprit israélien"

La présidente du Comité olympique d'Israël, Yael Arad, première Israélienne à avoir remporté une médaille olympique aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, pose lors d'une séance photo au Champ-de-Mars Arena, le site de judo des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 1er août 2024. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
La présidente du Comité olympique d'Israël, Yael Arad, première Israélienne à avoir remporté une médaille olympique aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, pose lors d'une séance photo au Champ-de-Mars Arena, le site de judo des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 1er août 2024. (Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

L’équipe olympique israélienne est confrontée à un climat « rude » aux Jeux de Paris, affirme sa cheffe de délégation Yaël Arad, après une première semaine où le public s’est parfois montré hostile et que des athlètes ont subi du cyber-harcèlement.

L’équipe de 88 personnes, la plus grande de l’histoire olympique israélienne, a remporté jeudi ses premières médailles grâce aux judokas Peter Paltchik et Inbar Lanir, qui ont été tantôt hués, tantôt soutenus.

Elle espère en gagner deux ou trois autres au cours des dix jours restants, a déclaré à l’AFP Mme Arad, également présidente du Comité olympique israélien.

« Nous avons préparé nos athlètes à toutes sortes de provocations », explique-t-elle, faisant écho à la chanteuse Eden Golan au dernier concours de l’Eurovision qui répétait sous les huées de son entourage.

Samedi, une dizaine de personnes ont déployé une banderole portant la mention « Genocide olympics » lors du match de foot perdu 4-2 face au Paraguay.

Avant la rencontre, l’hymne israélien avait été sifflé. Plus tard, des slogans « Israël assassin » ou « Free Gaza » ont retenti dans les tribunes, auxquels des supporters d’Israël ont répondu en scandant « libérez les otages ». Plus de 110 otages sont toujours aux mains des terroristes du Hamas et de ses complices civils à Gaza, dont 39 morts.

« Notre principal message est que nous sommes ici pour la compétition, pour montrer l’esprit israélien », dit Yaël Arad. Mais il est, selon elle, difficile pour les athlètes israéliens de se concentrer sur la compétition quand certains voient leurs informations personnelles divulguées sur les réseaux sociaux.

Le gouvernement israélien a désigné des groupes soutenus par l’Iran comme responsables de la campagne sophistiquée de cyberharcèlement contre ses sportifs.

« Cela a été vraiment rude. Nous sommes une nation en deuil depuis le 7 octobre », souligne Mme Arad, en référence au pogrom que le Hamas a mené ce jour-là dans le sud d’Israël. Près de 1 200 personnes, essentiellement des civils, ont été massacrés par les terroristes de façon barbare. Près de 250 autres, dont un bébé de neuf mois, ont été prises en otages – en vie ou déjà mort.

Le tir de roquette meurtrier sur la ville de Majdal Shams le 27 juillet a aussi affecté le moral de l’équipe, rapporte la cheffe de la délégation. Cette attaque du Hezbollah libanais sur le plateau syrien du Golan, a tué 12 jeunes âgés de 10 à 16 ans qui y jouaient au football.

« Je suis heureuse que nos athlètes puissent dépasser leur tristesse, leur chagrin et leurs problèmes pour donner de l’espoir et de l’inspiration à ceux qui sont à la maison », dit-elle. L’entraîneur Oren Smadga, qui a perdu son fils, Omer, a tout de même tenu à faire le déplacement. Le judoka Peter Paltchick lui a dédié sa médaille lors d’une scène ô combien émouvante.

« Honte »

Toutefois, la guerre qui oppose Israël au Hamas à Gaza alimentent la polémique durant les Jeux.

Avant même le début de la compétition, le Comité olympique palestinien avait exigé qu’Israël soit exclu pour avoir enfreint la trêve olympique et avait prétendu qu’Israël avait tué jusqu’à 400 athlètes palestiniens.

Pour Yaël Arad, l’appel au boycott de son équipe lancé par son homologue palestinien Jibril Rajoub est une « honte » car il met « la politique sur le terrain plutôt que se concentrer sur le sport ».

Elle défend le judoka Peter Paltchik, qui a remporté une médaille de bronze vendredi, face aux critiques de M. Rajoub et d’autres voix propalestiniennes concernant sa publication sur X en octobre d’une photo de bombes israéliennes accompagnée d’un message – « De moi à vous avec plaisir ».

L’Israélien Peter Paltchik célèbre sa victoire sur le Suisse Daniel Eich lors du match pour la médaille de bronze des 100 kg dans la compétition de judo par équipe, au Champ-de-Mars Arena, pendant les Jeux olympiques d’été de 2024, le 1er août 2024, à Paris, en France. (Crédit : AP/Eugene Hoshiko)

Paltchik a été choisi comme porte-drapeau israélien lors de la cérémonie d’ouverture sur la Seine.

« Ce n’est pas contre un pays. Ce n’est pas contre un peuple, c’est contre une organisation terroriste » désignée comme tel notamment par les Etats-Unis et l’Union européenne, rappelle-t-elle à propos de la publication, niant les rumeurs selon lesquelles il aurait personnellement signé les bombes.

Le dispositif de sécurité autour de l’équipe israélienne est exceptionnellement strict. Une unité d’élite de la police française est chargée de suivre les athlètes 24 heures sur 24 et de les accompagner dans tous leurs déplacements hors du village olympique, situé au nord de Paris.

D’après Yaël Arad, ancienne judokate qui a remporté la première médaille olympique de l’histoire d’Israël, les équipes israéliennes sont habituées à être aussi étroitement surveillées depuis les Jeux de 1972 à Munich, lorsque le groupe armé palestinien Septembre noir avait tué onze de ses athlètes.

« Nous avons confiance dans le dispositif de sécurité ici à Paris, souligne-t-elle. Mon rôle est de permettre à mes athlètes de se concentrer uniquement sur le sport. »

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