Israël en guerre - Jour 373

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Implantations : appels d’offres pour 2 500 logements au dernier jour de Trump

"Netanyahu signale au futur président qu'il n'a pas l'intention d'accorder une minute de grâce à un nouveau chapitre des relations" israélo-américaines, accuse La Paix maintenant

Une vue d’ensemble de l'implantation israélienne de Mitzpe Kramim en Cisjordanie, le 29 août 2018. (AFP / THOMAS COEX)
Une vue d’ensemble de l'implantation israélienne de Mitzpe Kramim en Cisjordanie, le 29 août 2018. (AFP / THOMAS COEX)

Israël a lancé des appels d’offres pour 2.500 nouveaux logements dans ses implantations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est à la veille de l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, hostile à la poursuite de l’annexion de Territoires palestiniens contrairement à Donald Trump, a révélé une ONG locale.

La semaine dernière, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en campagne électorale pour les législatives du 23 mars prochain, avait annoncé la construction de 780 nouveaux logements dans les implantations en Cisjordanie, une décision notamment critiquée par le secrétaire général de l’ONU.

Mais mardi les autorités israéliennes ont publié des appels d’offres pour des permis de construction totalisant 2 572 autres unités, soit 2 112 en Cisjordanie et 460 à Jérusalem-Est, partie orientale de la Ville sainte annexée par Israël mais dont les Palestiniens espèrent faire la capitale d’un futur Etat, a indiqué dans la nuit l’organisation La Paix Maintenant qui documente ce dossier.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu tente « d’étendre le plus possible les implantations jusque dans les dernières minutes avant le changement d’administration à Washington », a déploré l’organisation dans un communiqué.

« Netanyahu signale au futur président (Joe Biden) qu’il n’a même pas l’intention d’accorder une seule minute de grâce à un nouveau chapitre des relations entre les Etats-Unis et Israël » ni de tenter de « résoudre le conflit avec les Palestiniens », poursuit l’ONG.

Le démocrate Joe Biden, qui doit succéder mercredi à Donald Trump à la tête de la première puissance mondiale, voit d’un mauvais oeil l’expansion des implantations israéliennes considérées par l’ONU comme un obstacle à la résolution du conflit israélo-palestinien.

Le vice-président américain Joseph Biden, (à gauche), et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à droite) discutent avant un dîner à la résidence du Premier ministre à Jérusalem, le mardi 9 mars 2010. (AP Photo/Baz Ratner, Pool)

Le futur ministre des Affaires étrangères de Joe Biden, Antony Blinken, a d’ailleurs déclaré mardi que la « solution à deux Etats » – un Etat palestinien aux côtés d’Israël – était la « meilleure » et « peut-être la seule » viable au conflit israélo-palestinien.

En contrepartie, l’administration Biden n’entend pas revenir sur la décision de l’administration Trump de reconnaître l’ensemble de la ville disputée de Jérusalem comme la capitale de l’Etat hébreu, a précisé M. Blinken.

Boom sous Trump

Depuis 2009, date du retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu en Israël, la population dans les implantations israéliennes en Cisjordanie a bondi de 50 % selon les données des autorités israéliennes, avec un essor des approbations des mises en chantier sous le règne à Washington de son allié Donald Trump.

Plus de 450 000 Israéliens résident dans des implantations en Cisjordanie – jugées illégales par la communauté internationale – aux côtés de 2,8 millions de Palestiniens.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait toutefois indiqué en 2019 que les Etats-Unis ne jugeaient plus les implantations comme contraires au droit international, un changement de politique alors célébré par Israël mais dénoncé par les Palestiniens.

Un an après cette annonce, en novembre dernier, M. Pompeo s’est rendu dans une implantation en Cisjordanie, une première pour un chef de la diplomatie américaine.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo s’exprime lors d’un compte-rendu sécuritaire sur le mont Bental, sur le plateau du Golan, à proximité de la frontière israélo-syrienne, le 19 novembre 2020. (Crédit : AP Photo/Patrick Semansky, Pool)

Elections et implantations

Les appels d’offres pour de nouvelles unités de logement dans les implantations interviennent par ailleurs à l’approche des législatives de mars en Israël – les quatrièmes en moins de deux ans – qui pointent déjà vers une rude compétition entre le Likud de M. Netanyahu et des partis de droite pro-implantations.

Selon plusieurs sondages récents, M. Netanyahu fait face à une forte concurrence de la part d’un candidat pro-implantations, Gideon Saar, qui a quitté en décembre le Likud pour lancer sa propre formation politique baptisée Tikva Hadasha.

La presse israélienne fait, elle, état de vives tensions au sein du gouvernement de M. Netanyahu sur des projets de légalisation de plusieurs avant-postes -non reconnues par Israël – en Cisjordanie.

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