Inbar Shem Tov, 22 ans : Elle voulait mener une vie de « nomade digitale »
Elle a été assassinée par des terroristes du Hamas au festival de musique Supernova le 7 octobre
Inbar Shem Tov, âgée de 22 ans et originaire de Holon, a été assassinée par des terroristes du Hamas au festival de musique Supernova le 7 octobre.
En compagnie d’autres festivaliers, Inbar a trouvé refuge à l’intérieur d’une benne à ordures lorsque les terroristes du Hamas ont fait irruption sur les lieux de la rave. C’est de là qu’elle a envoyé une première vidéo à son père, Aharon, pour lui dire « Tout va bien », assortie d’un emoji pouce levé.
Aharon s’est emparé de son arme pour se précipiter sur place mais, avant d’arriver, il a reçu un nouveau message de sa fille lui disant « Le temps que l’on vienne nous sauver, nous serons morts. »
Inbar s’était rendue à la rave avec deux amies, Amit Levy et Shir Georgy : elles sont mortes toutes les trois ce jour-là, au festival, tuées par le Hamas. La jumelle d’Amit, Shany, se trouvait également à la fête mais elle a eu la vie sauve en se cachant sous les cadavres, comme l’explique la notice nécrologique de la ville de Holon.
Inbar a été inhumée le 10 octobre à Holon. Elle laisse dans la peine ses parents, Hani et Aharon, et ses jeunes frères et sœurs Noa, Netanel et Ariel.
Après avoir fait un excellent service militaire en qualité de combattante au sein de la police des frontières, Inbar s’était installée à Eilat, où elle avait travaillé dans un hôtel et étudié pour devenir graphiste. Elle économisait dans le but de voyager partout dans le monde tout en menant une vie de « nomade digitale ».
Elle faisait du yoga ainsi que des exercices de respiration et croyait au développement spirituel, peut-on lire dans une nécrologie des autorités.
Selon un site commémoratif local, Inbar avait écrit dans son journal intime : « Il est temps de changer. De nous reconnecter à nous-mêmes et de permettre à nos énergies infinies de faire de nous de meilleures personnes. Aime ton prochain comme toi-même, car nous sommes tous un. Nous sommes tous interconnectés, nous sommes l’univers. La création se trouve en chacun de nous et chacun d’entre nous fait l’expérience subjective de la réalité à travers sa conscience. »
A sa mort, Rivka, qui avait été sa professeure au collège, a publié le mot de remerciement qu’elle avait écrit à Inbar pour la féliciter de l’obtention de son diplôme : « Merci de m’avoir permis d’être là pour toi. Merci de m’avoir consultée et interrogée, et merci de ton intégrité et de ton honnêteté. J’aimais nos conversations, ta sagesse et ta sensibilité. J’ai eu l’honneur d’être ta professeure et d’être à tes côtés pendant tes meilleures années au collège. Repose en paix. »
Le frère d’Inbar a dit d’elle qu’elle était « la personne la plus heureuse qu’il ait jamais vue. Elle était la personne la plus affectueuse, respectueuse, tolérante et attentive qui soit. Elle était ma confidente : c’est elle qui m’avait appris ce qu’était l’amour désintéressé et l’acceptation d’autrui. Je fais en sorte de m’y tenir. »
Sa mère, Hani, a écrit sur Facebook à propos d’Inbar : « C’est elle qui a fait de moi une mère, pour la toute première fois, il y a de cela 22 ans, doublée d’une femme épanouie, entière, forte, plus heureuse que tout. J’ai eu la chance de t’élever pendant 22 ans, puis la vie t’a reprise le 7 octobre. Je me suis effondrée, à bout de souffle : on m’a pris mon oxygène. »
« Mon amour, j’aimerais tant pouvoir m’échapper un instant sur l’aile d’un oiseau, voler au-dessus et voir ma lumière, te serrer dans mes bras, t’embrasser, entendre ta voix. Ma fille, ta maman t’aime. »