Israël annonce une aide américaine supplémentaire, après les ventes d’armes à Ryad
Selon la Maison Blanche, 33 milliards de dollars financeront l'achat d'équipements de défense et 5 milliards seront affectés au financement du Dôme de Fer

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi une aide militaire supplémentaire américaine de 75 millions de dollars, après la visite du président américain Donald Trump et l’annonce d’une vente massive d’armes par les Etats-Unis à l’Arabie saoudite qui inquiète en Israël.
A l’occasion de la visite de Trump lundi et mardi en Israël, « les Etats-Unis nous ont promis de maintenir l’avantage [militaire] qualitatif au Proche Orient », a dit Netanyahu, cité par ses services.
« Il y a trois jours, les Etats-Unis ont ajouté 75 millions de dollars supplémentaires à l’aide au programme de défense anti-missile », a-t-il dit, sans détailler à quoi cette somme était affectée précisément et avec quelle périodicité.
En septembre 2016 et malgré l’animosité entre le prédécesseur de Trump, Barack Obama, et Netanyahu, les deux grands alliés américain et israélien s’étaient entendus pour augmenter à 38 milliards de dollars l’assistance militaire américaine pour la période 2019-2028, au lieu de 30 milliards de dollars pour la période 2009-2018.
Il s’agissait de l’aide militaire bilatérale la plus généreuse de l’histoire des Etats-Unis.
D’après la Maison Blanche, 33 milliards de dollars financeront l’achat d’équipements de défense et cinq milliards seront affectés au financement du Dôme de Fer, un système d’interception par des missiles de projectiles à courte et moyenne portée.
La rallonge annoncée par Netanyahu survient alors que la Maison Blanche a annoncé samedi des contrats de ventes d’armements de 110 milliards de dollars à l’Arabie saoudite, à l’occasion de la visite de Trump dans ce pays.
La Maison Blanche a parlé de « l’accord d’armement le plus important de l’histoire des Etats-Unis ». Il vise en premier lieu à faire face aux « menaces » iraniennes, a dit l’administration américaine.
Inquiétude en Israël
Pour la première fois, un haut responsable israélien a ouvertement exprimé sa préoccupation.
« Je ne suis jamais tranquille devant aucune course à l’armement, et l’énorme acquisition faite par les Saoudiens n’ajoute certainement pas à ma tranquillité », a dit à la radio militaire le ministre de la Défense Avigdor Liberman.
Israël est considéré comme la première puissance militaire du Proche Orient et la seule détentrice de l’arme nucléaire.

Liberman a dit avoir communiqué sa préoccupation au conseiller américain à la sécurité nationale, le général H.R. McMaster.
« Je ne suis pas tranquille devant la course aux armements en cours dans tout le Proche Orient. Il n’y a pas que les Saoudiens, mais aussi les Emirats, les Qataris, les Iraniens, tout le monde achète des armes », a dit Liberman.
« Rien qu’en 2016, les contrats d’armement ont atteint 215 ou 216 milliards de dollars au Proche Orient, ce qui n’est pas rien », a-t-il dit.
« Nous suivons ces développements et nous avons les moyens de faire face », a prévenu le ministre de la Défense.
La préoccupation israélienne a visiblement été abordée lors de la visite de Trump en Israël.
Lors de ses discussions avec Netanyahu, Trump « a souligné l’engagement inaltérable des Etats-Unis à assurer la sécurité d’Israël et à maintenir l’avantage militaire qualitatif d’Israël », a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
Au cours de son séjour au Proche Orient, Trump a appelé de ses vœux à plusieurs reprises à la formation d’une coalition de pays arabes contre l’Iran et l’extrémisme, et souligné qu’une convergence d’intérêts pourrait favoriser un rapprochement avec Israël.
Israël n’a pas de relations officielles avec la plupart des pays arabes, dont l’Arabie saoudite, mais s’inquiète comme cette dernière de l’influence grandissante de l’Iran dans la région.