Israël prêt sous conditions à rendre les corps de Palestiniens de Jérusalem-est tués
Les résidents de la capitale relèvent de la compétence du ministre de la Sécurité intérieure, qui est en faveur de garder les dépouilles

Le gouvernement israélien est prêt à rendre les corps de dix Palestiniens de Jérusalem-Est abattus en commettant des attentats, mais leurs familles n’ont pas accepté les conditions israéliennes, a indiqué lundi un porte-parole officiel.
Après avoir gardé les dépouilles pendant des semaines, Israël aurait accepté lundi de libérer le corps des terroristes de Jérusalem-Est à leurs familles, à condition qu’ils soient enterrés de manière « calme ».
Pour rendre les corps, Israël exige notamment que « les familles acceptent à l’avance que les enterrements aient lieu de nuit, avec un nombre limité de participants », a expliqué à l’AFP un porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure.
« Ces conditions n’ont pour le moment pas été acceptées par les familles », a-t-il dit, alors que des informations font état de la restitution possible de deux corps lundi soir et mardi.
Depuis fin décembre, l’armée a restitué des dizaines de corps en Cisjordanie.
En revanche, Israël retient toujours les corps de dix Palestiniens de Jérusalem-Est, qui se trouve, elle, sous la responsabilité du ministre de la Sécurité Intérieure Gilad Erdan, partisan des confiscations.
Un total de 10 dépouilles appartenant à des terroristes de Jérusalem-Est, que les autorités israéliennes ont gardé devraient être restitués dans les prochains jours. L’une des dépouilles pourrait être restituée dès lundi soir, a annoncé le site Ynet.
Selon les rapports dimanche soir, Israël a accepté de restituer les dépouilles d’Ahmad Abu Shaaban et Moussab al-Ghazali, tous deux résidents du quartier Ras al-Amud de Jérusalem-Est. Abu Shaaban a été abattu alors qu’il menait une attaque au couteau à la gare routière dans le centre de Jérusalem en octobre. Al-Ghazali a été tué alors qu’il tentait de poignarder des policiers près de l’entrée de la porte de Jaffa dans la Vieille Ville de Jérusalem en décembre.
Selon l’arrangement qui a été signalé, les familles des terroristes doivent accepter un certain nombre de conditions, à savoir que les funérailles fassent l’objet d’une discrète cérémonie où seules les familles des terroristes y assistent pendant la nuit, et que les familles donnent à la police un dépôt en espèces pour garantir qu’ils suivront les conditions imposées.
Les autorités israéliennes, notamment le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, préfèrent garder les dépouilles ou retarder considérablement la restitution des corps des terroristes afin d’empêcher – ou au moins pour éviter – les rassemblements en masse qui accompagnent parfois les funérailles de ces Palestiniens, où les participants exhortent souvent à l’assassinat d’Israéliens et poussent à de nouvelles attaques.
Le retard dans les restitutions est censé réduire l’importance accordée à un terroriste en particulier et ainsi pour réduire la participation aux funérailles.
L’armée israélienne et d’autres services de sécurité, d’autre part, se sont souvent opposés à cette politique, en disant que cette pratique entraîne une plus grande colère chez les Palestiniens et sape le travail des forces de sécurité de l’AP qui travaillent avec Israël pour empêcher les attaques.
La question est au centre d’un nouveau conflit politique après la rencontre la semaine passée de trois députés arabes israéliens avec des proches d’auteurs d’attaques anti-israéliennes ou leurs représentants.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a préconisé dimanche une loi permettant de suspendre des députés au « comportement inapproprié ». Les trois députés, dont l’attitude a été fermement condamnée de toutes parts, invoquent des raisons humanitaires et le droit des familles à récupérer les corps.
La commission interne de la Knesset a critiqué le fait que le gouvernement a conclu un accord pour restituer deux corps de terroristes palestiniens dès dimanche soir.
La chambre a envoyé un communiqué au gouvernement l’invitant à repenser sa décision et l’a qualifié de « récompense » pour les députés arabes qui ont participé à une réunion avec les familles des terroristes et qui ont observé un moment de silence, en s’attirant ainsi la colère de tout le spectre politique israélien.
« Le gouvernement propose des lois, mais se retourne et donne aux députés arabes une récompense pour avoir fait l’intermédiaire sur la question. Cela est insensé », a dénoncé le communiqué, selon Ynet.
Dimanche, le gouvernement a proposé une loi permettant à 90 membres de la Knesset d’expulser d’autres députés pour comportement contraire à l’éthique, qui est considérée comme un moyen de punir les législateurs arabes qui semblent prendre parti pour la cause palestinienne.