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Israël stocke des médicaments contre la malaria pour traiter le Covid-19

Les médecins israéliens n'approuvent pas ce traitement, mais le gouvernement fait des réserves pour parer une course internationale aux pilules si leur efficacité est avérée

Une équipe médicale traite un patient atteint du COVID-19 dans une unité spécialisée à l'hôpital Mayanei Hayeshua à Bnei Brak, le 13 avril 2020. (Nati Shohat/Flash90)
Une équipe médicale traite un patient atteint du COVID-19 dans une unité spécialisée à l'hôpital Mayanei Hayeshua à Bnei Brak, le 13 avril 2020. (Nati Shohat/Flash90)

De grandes quantités de médicaments surnommées le remède miracle contre le coronavirus par Donald Trump sont arrivées en Israël, mais les médecins sont prudents et s’attendent à ce que la plupart des pilules restent en stock dans un avenir prévisible.

L’hydroxychloroquine, un médicament contre la malaria qui a été salué par le président américain, a été importé en Israël en grandes quantités.

« En raison de l’excitation, le gouvernement a pris la décision d’en faire des stocks », a expliqué Jacob Moran-Gilad, membre de l’équipe de gestion des épidémies du ministère de la santé, au Times of Israel.

Mais il a fait savoir que les médecins ne sont pas près de commencer à le prescrire à grande échelle aux patients atteints de coronavirus et s’attendent à voir des améliorations. Jacob Moran-Gilad, un professeur de l’université Ben-Gurion du Néguev, a déclaré que le gouvernement prend de l’avance au cas où l’efficacité du médicament serait prouvée.

Le raisonnement qui sous-tend l’acquisition de ce traitement, a-t-il dit, est que « dans quelques semaines, s’il existe des données officielles montrant son efficacité, il sera très difficile de s’en procurer ».

Des pilules d’hydroxychloroquine à Las Vegas le 6 avril 2020. (AP Photo/John Locher)

En plus de créer de grands stocks d’hydroxychloroquine, Israël rassemble de grandes quantités d’un médicament similaire dont Trump a également parlé.

Samedi soir, une déclaration du gouvernement israélien a annoncé l’arrivée « [d’]énormes » cargaisons d’équipements pour combattre le coronavirus, dont 2,4 millions de pilules de chloroquine, un médicament normalement utilisé pour prévenir et traiter la malaria, et indiqué que les ingrédients pour en produire davantage sont en route depuis l’Inde.

La promotion de ces médicaments par M. Trump a provoqué une certaine frustration sans précédent chez les médecins et les scientifiques américains.

« Qu’avez-vous à perdre ? Prenez-le », a-t-il dit à propos de l’hydroxychloroquine, malgré le fait que ses propres conseillers en matière de coronavirus soulignent que des études concernant sa sécurité et son efficacité sont nécessaires.

Mais en Israël, l’investissement croissant dans ces médicaments contre la malaria n’a pas été accompagné de déclarations vertigineuses ou de promesses sur son efficacité par les responsables politiques.

Les membres de l’équipe médicale d’Hadassah Ein Kerem, portant des équipements de protection, manipulent un échantillon de test de Coronavirus, à Jérusalem le 24 mars 2020. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)

Zeev Feldman, vice-président de l’Association médicale israélienne, a fait savoir qu’il réserve son jugement sur ce traitement, mais estime que le gouvernement agit avec sagesse en stockant alors que les tests sont en cours.

Il voit cela dans le contexte d’une « course aux armements internationale » sur toutes les fournitures médicales qui peuvent aider à lutter contre le coronavirus, et pense que cela est motivé par une logique saine selon laquelle « si les données scientifiques s’accumulent montrant qu’ils sont efficaces, il pourra être trop tard pour acquérir les médicaments ».

Les médecins ne subissent pas de pression pour administrer de l’hydroxychloroquine, a-t-il assuré.

Jacob Moran-Gilad a rapporté que l’équipe de gestion de l’épidémie a discuté de la possibilité de donner des directives aux hôpitaux concernant l’hydroxychloroquine, et décidé de ne pas le faire. « Pour l’instant, il n’y a pas de directives officielles ou d’approbation du ministère de la Santé pour l’utilisation de Covid-19 », a-t-il ainsi indiqué. « Nous en avons discuté au sein de l’équipe de gestion nationale et nous avons décidé de ne pas donner de directives, car il n’y a pas de données pour soutenir l’utilisation de ce médicament ».

Il a déclaré que les médecins sont autorisés à prescrire de l’hydroxychloroquine à leurs patients, et certains le font. Mais il a
souligné : « Le fait qu’il y ait un stock de ce médicament ne signifie pas qu’il y a une approbation officielle ou un encouragement à utiliser ce médicament à foison ».

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