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Israël va assouplir les restrictions de voyage pour les Américains de Gaza

L'accord signé avant l'entrée prévue d'Israël dans le VWP ne donne pas la priorité aux Américains de Gaza, mais un responsable israélien affirme qu'il sera utile à Ben Gurion

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Un officier de police palestinien fermant la porte principale de Beit Hanun au point de passage d'Erez, entre Israël et le nord de la Bande de Gaza, le 4 août 2022. (Crédit : Momammed Abed/AFP)
Un officier de police palestinien fermant la porte principale de Beit Hanun au point de passage d'Erez, entre Israël et le nord de la Bande de Gaza, le 4 août 2022. (Crédit : Momammed Abed/AFP)

Israël va assouplir les restrictions de voyage imposées aux Américains d’origine palestinienne de la Bande de Gaza, à la suite du tollé provoqué par leur exclusion du programme américain d’exemption de visa (VWP), a déclaré lundi un haut responsable israélien.

Gil Bringer, directeur-adjoint de l’Autorité de la population, de l’immigration et des frontières (PIBA) du ministère de l’Intérieur, a déclaré à l’agence de presse Reuters que les Américains d’origine palestinienne vivant à Gaza qui passent les examens de sécurité pourront entrer en Israël avec un visa touristique B2 et prendre l’avion à l’aéroport Ben Gurion.

Cette décision va plus loin que le protocole d’accord qu’Israël et les États-Unis ont signé le mois dernier, dans lequel Israël avait accepté d’assouplir les restrictions de voyage pour les Américains d’origine palestinienne vivant en Cisjordanie, sans inclure les Américains d’origine palestinienne vivant dans la Bande de Gaza.

Contrairement à tous les autres citoyens américains, les Américains basés à Gaza n’auront pas droit à un permis de 90 jours pour entrer en Israël, selon le protocole d’accord obtenu par le Times of Israel. C’est le principal avantage que l’Administration Biden a obtenu pour les citoyens américains de Cisjordanie, qui ont pu utiliser pour la première fois l’aéroport Ben Gurion, le principal aéroport international d’Israël.

En revanche, les citoyens américains qui souhaitent quitter la Bande de Gaza pourront demander un permis pour emprunter le point de passage d’Erez vers Israël, dans le cadre d’une procédure similaire à celle suivie par les Gazaouis non-américains qui travaillent en Israël, indique le protocole d’accord, sans préciser quel aéroport ils pourront utiliser une fois arrivés dans l’État hébreu. Un fonctionnaire connaissant bien le dossier a déclaré au Times of Israel le mois dernier que ces Gazaouis n’auraient pas accès à Ben Gurion, mais devraient passer par le point de passage Allenby entre la Cisjordanie et la Jordanie, après quoi ils pourraient prendre un vol à partir d’Amman.

Il s’agirait néanmoins d’un trajet plus court que celui nécessaire pour se rendre de Gaza au Caire – l’itinéraire actuel que les Palestiniens de l’enclave doivent emprunter s’ils veulent prendre un vol à partir d’un aéroport international -, un trajet parfois dangereux de six heures à travers la péninsule du Sinaï.

Le directeur adjoint de l’Autorité de l’immigration et des frontières, Gil Bringer. (Crédit : Gil Bringer/Twitter)

Bringer a confirmé lundi que les Américains d’origine palestinienne pourraient voyager en navette du point de passage d’Erez au point de passage d’Allenby et a ajouté que ceux qui passeraient les contrôles de sécurité pourraient également prendre l’avion à partir de l’aéroport Ben Gurion à partir du 15 septembre.

Comme le stipule le protocole d’accord, les citoyens américains ayant un parent au premier degré à Gaza pourront demander un permis d’entrée dans l’enclave pour une durée maximale de 90 jours, a précisé Bringer.

L’Administration Biden a déclaré qu’Israël devait mettre en place les nouvelles procédures suffisamment tôt avant la date limite du 30 septembre pour que Washington puisse juger si le traitement réservé par Jérusalem aux voyageurs américains répond suffisamment aux critères d’entrée dans le VWP.

La législation américaine exige que les membres du VWP accordent des droits de voyage réciproques à tous les citoyens américains. En effet, seuls les citoyens américains de Cisjordanie et de Gaza devront demander un permis d’entrée en Israël par l’intermédiaire de la liaison militaire israélienne jusqu’à ce qu’Israël mette en place un nouveau système baptisé Marom, que tous les citoyens américains utiliseront, au plus tard le 1er mai 2024. En outre, les directives israéliennes relatives aux voyages des Américains originaires de Gaza sont beaucoup plus strictes que celles qui s’appliquent aux autres citoyens américains, dont ceux de Cisjordanie.

« Le protocole d’accord contient une discrimination qui n’est pas conforme aux exigences de la législation américaine », a déclaré le sénateur démocrate Chris Van Hollen lors d’une interview accordée au Times of Israel la semaine dernière.

Alors que le protocole d’accord indiquait que l’interdiction effective d’utiliser Ben Gurion ne s’appliquait qu’aux Américano-Palestiniens cherchant à quitter Gaza, Van Hollen a déclaré qu’Israël interdisait également aux Américains de Gaza se trouvant actuellement en dehors de l’enclave d’utiliser l’aéroport.

Des passagers à l’aéroport international Ben Gurion, le 6 juin 2022. (Crédit : Gili Yaari/Flash90/Dossier)

En effet, un Américain d’origine palestinienne qui a requis l’anonymat a déclaré au Times of Israel lundi qu’il s’était vu refuser l’entrée à l’aéroport Ben Gurion et au point de passage Allenby au motif qu’il était né à Gaza. K., qui a quitté Gaza en 1997 et vit en Virginie depuis plus de vingt ans, a déclaré qu’il s’était rendu à l’aéroport Ben Gurion avec son épouse et leur quatre filles après qu’Israël a assoupli ses restrictions de voyage le mois dernier.

Il raconte que les autorités israéliennes lui ont dit qu’il ne pouvait pas entrer par Ben Gurion parce qu’il était né à Gaza et qu’il devait plutôt prendre l’avion pour Amman et entrer par Allenby. L’homme a dit à sa femme et à ses enfants d’entrer en Israël sans lui, pensant qu’il les rejoindrait le lendemain, mais lorsqu’il est arrivé au passage Allenby, on lui a de nouveau dit qu’il ne pourrait pas entrer parce qu’il est originaire de Gaza.

« En tant que Palestinien possédant une carte d’identité de Gaza, j’ai été déçu de constater qu’il s’agissait d’une discrimination à l’encontre de personnes comme moi. Nous sommes spécifiquement exclus du bénéfice de ce programme », a déclaré la semaine dernière à Reuters un autre Américain d’origine palestinienne, Hani Almadhoun, alors qu’il rendait visite à sa famille à Gaza.

Almadhoun a déclaré que les autorités israéliennes avaient rejeté sa demande de retour aux États-Unis par l’aéroport Ben Gurion. « En tant qu’Américain, je pense que nous devrions bénéficier de ces avantages, car les Israéliens, même ceux qui vivent dans des avant-postes illégaux, peuvent désormais se rendre aux États-Unis sans être harcelés. »

« Il est très clair qu’à ce jour, le gouvernement d’Israël n’a pas satisfait à l’exigence du ‘bleu’ et qu’il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir », a déclaré Van Hollen, faisant référence à l’expression utilisée par les autorités américaines pour décrire la stipulation selon laquelle les pays membres du programme VWP doivent traiter tous les citoyens américains sur un pied d’égalité.

Il a déploré un « système à deux vitesses » envisagé dans le protocole d’accord et a déclaré que lui et d’autres collègues démocrates étaient en contact avec l’administration afin d’obtenir des réponses, mais il n’était pas clair s’il y avait encore du temps pour une intervention majeure étant donné que l’accord a déjà été signé.

Le président américain Joe Biden parlant avec le sénateur démocrate du Maryland, Chris Van Hollen, alors qu’ils marchent sur la pelouse sud de la Maison Blanche après être descendus de Marine One, à Washington, le 10 novembre 2021. (Crédit : Patrick Semansky/AP)

La Bande de Gaza est dirigée par le groupe palestinien du Hamas qu’Israël, les États-Unis et l’Union européenne considèrent comme une organisation terroriste. Les États-Unis découragent leurs citoyens de se rendre dans l’enclave.

Dans des propos distincts tenus à la radio de l’armée lundi, Bringer a déclaré qu’il pensait qu’Israël remplirait les critères d’entrée du VWP avant la date limite de fin septembre. « Le projet avance et l’on s’attend à ce qu’il soit achevé dans sept semaines. »

Bringer estime que le nombre d’Américains originaires de Gaza se situe entre 100 et 130, alors que les estimations américaines le situent entre 500 et 700. Le nombre de Palestiniens américains en Cisjordanie est beaucoup plus important, atteignant environ 35 000, et un nombre similaire de personnes inscrites au registre de la population de l’Autorité palestinienne (AP) vivent à l’étranger.

La question de la réciprocité a été un point d’achoppement pour l’administration du président américain Joe Biden, qui a exprimé son souhait de voir Israël devenir le 41e membre du VWP, mais a insisté sur le fait que son entrée serait conditionnée à l’amélioration du traitement des voyageurs à ses points de passage, les Américano-Palestiniens, arabes et musulmans se plaignant depuis longtemps d’être harcelés.

Le protocole d’accord signé le 19 juillet visait à répondre à ces préoccupations, et Israël a commencé à assouplir les restrictions de voyage pour les Américains d’origine palestinienne le lendemain, nombre d’entre eux constatant une amélioration et la possibilité de se rendre à l’aéroport Ben Gurion et de recevoir un permis de 90 jours leur permettant d’entrer en Israël pour la première fois de leur vie.

Le point de contrôle israélien de Jalameh, dans le nord de la Cisjordanie, le 8 avril 2022. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)

L’aéroport est depuis longtemps interdit à ces Palestiniens – et le restera pour les Palestiniens non-américains qui doivent se rendre en Jordanie et prendre un vol à partir d’Amman, avec les frais et le temps de voyage supplémentaires que cela implique. Israël interdit également aux Palestiniens d’avoir leur propre aéroport.

Lundi, la chaîne publique israélienne Kan a rapporté qu’Israël marquait les permis touristiques qu’il accordait aux Américains d’origine palestinienne depuis plusieurs semaines avec des initiales spécifiques qui les différenciaient des autres Américains, ce qui a profondément irrité les États-Unis, puisque Jérusalem avait promis de traiter tous les voyageurs américains sur un pied d’égalité. À la suite des protestations de Washington, Israël a accepté de cesser d’utiliser l’étiquette spéciale pour les Palestiniens.

Depuis des dizaines d’années, Israël cherche à rejoindre le VWP, qui permet à ses citoyens de se rendre aux États-Unis sans visa.

Actuellement, les Israéliens qui n’ont pas la nationalité d’un des 40 pays participant au programme d’exemption doivent demander l’autorisation de se rendre aux États-Unis, une procédure qui aboutit généralement à l’obtention d’un visa, mais qui peut s’avérer longue et (très) fastidieuse.

Les nouvelles procédures sont plus faciles à contrôler pour les États-Unis, car Israël s’est engagé dans le protocole d’accord à informer les autorités américaines chaque fois que le COGAT refuse une demande d’autorisation de voyage.

Le traitement réel des citoyens américains aux points de passage israéliens est beaucoup plus difficile à contrôler, car il existe un certain degré de subjectivité et chaque pays a le pouvoir discrétionnaire d’appliquer certains protocoles de sécurité.

Néanmoins, les États-Unis veulent s’assurer que ces procédures restent raisonnables et que l’esprit du protocole d’accord est respecté. C’est pourquoi ils ont envoyé la semaine dernière des équipes d’inspecteurs du Département d’État et du Département de la sécurité intérieure pour surveiller le traitement réservé par Israël aux citoyens américains aux points de passage, a déclaré un responsable israélien.

Les États-Unis ont jusqu’au 30 septembre pour déterminer si Israël remplit les conditions requises pour bénéficier du VWP. Si c’est le cas, les Israéliens pourront commencer à se rendre aux États-Unis sans visa préétabli dès le 1er octobre.

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