Israël va employer des étrangers pour compenser la pénurie dans le secteur du high-tech
Un programme de 6 ans, destiné à faire grimper le nombre de diplômés du high-tech de 40 % encouragera les femmes, les arabes et les ultra-orthodoxes à intégrer le secteur
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Ce dimanche, Israël a approuvé le recrutement de 500 travailleurs étrangers dans le domaine du high-tech, pour compenser la pénurie de programmateurs qualifiés et d’experts en Internet.
Ce projet, qui coûte 900 millions de shekels (221 millions d’euros) est destiné à renforcer le secteur du high-tech israélien, dont les effectifs sont en baisse. Le programme propose également d’augmenter de 40 % le nombre d’étudiants dans les programmes académiques du secteur d’ici 6 ans.
Les 500 employés externalisés du high-tech ne peuvent être employés qu’à la condition qu’ils soient payés au moins le double du salaire moyen des employés israéliens.
De plus, le gouvernement a l’intention d’encourager les femmes, les arabes, et les juifs ultra-orthodoxes à intégrer l’industrie du high-tech. Ces groupes sont actuellement sous-représentés dans la population active du secteur de la technologie.
D’autres initiatives prévoient la création de programmes pour apprendre à coder, afin de développer l’attrait de la technologie chez les jeunes Israéliens.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que cette mesure est destinée à résoudre le problème de l’offre et de la demande.
« Cette décision est un avantage donné à la branche du high-tech pour augmenter le nombre d’ingénieurs et de scientifiques, ainsi que le nombre de diplômé des filières universitaires en question », dit-il. « Je vous rappelle que le problème que nous avons, c’est que nous devons répondre à la demande, et nous avons donc besoin de personnel le plus qualifié possible. »
L’un des principaux défis que doit affronter l’industrie israélienne du high-tech consiste à trouver des travailleurs compétents. En effet, de moins en moins d’étudiants choisissent la filière scientifique, a indiqué un rapport du ministère des Finances en février. Ce rapport souligne que le secteur du high-tech n’est plus le moteur de la croissance du pays.
Un rapport du mois de juin de l’Autorité de l’Innovation du ministère de l’Économie a prédit qu’au cours de la prochaine décennie, il y aura une pénurie d’emplois chez les ingénieurs et les programmateurs en Israël.
Karnit Flug, gouverneur de la Bank of Israel a ajouté qu’un « ralentissement marqué de la scolarisation de la population entière est attendu dans les prochaines années », et que la qualité de l’instruction est relativement basse, ce qui n’augure rien de bon pour la qualification de ceux qui rejoindront le marché du travail dans les années à venir.
Dans un entretien de juin 2016 avec le Times of Israel, Eugene Kandel, ancien directeur du National Economic Council et PDG de Start-Up Nation Central (organisation à but non lucratif), a appelé le gouvernement à prendre en charge la pénurie qui plane sur le monde du high-tech.
À court terme le gouvernement doit identifier les groupes qu’il peut facilement atteindre et former, à savoir, les femmes, les arabes et les ultra-orthodoxes, qui sont actuellement en marge de la population active, a conseillé Kandel.
À long terme, le gouvernement devra orienter les étudiants vers les filières scientifiques, à l’université, mais aussi dans les lycées, et créer des référents auxquels les jeunes pourront s’identifier.
« Le monde connaît un changement très sérieux », a déclaré Kandel.
« Que ce soit en Chine ou aux États-Unis, il faut innover, parce que si vous ne le faites pas quelqu’un d’autre le fera. Et puis, vous êtes celui qui va acheter leur produit, au lieu que ça soit eux qui achètent les vôtres ».
Shoshanna Solomon a contribué à cet article.
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