Itamar Ben Gvir visite le Mont du Temple: « nous exigeons la pleine souveraineté »
Le législateur d'extrême-droite avait été interdit d'accès au site il y a trois semaines après avoir omis de coordonner sa visite avec la police
Le député d’extrême droite Itamar Ben Gvir, membre du Parti sioniste religieux, s’est rendu dimanche matin sur le Mont du Temple à Jérusalem après avoir été interdit d’accès au site au début du mois, faute d’avoir coordonné sa visite avec les autorités.
« J’ai visité le Mont du Temple ce matin, accompagné par la police après qu’une vidéo de menace a été distribuée par certains Arabes. Nous n’abandonnerons jamais le Mont du Temple. Le site le plus sacré pour le peuple d’Israël », a tweeté Ben Gvir peu après sa visite. On ignore à quelle vidéo le législateur faisait référence.
« La situation s’améliore, mais nous demandons est la pleine souveraineté, le hissage du drapeau israélien et le retrait de toutes les autorités du Waqf qui cherchent à nuire aux Juifs. Les menaces à mon encontre ne font que m’encourager à continuer », a ajouté Ben Gvir.
Au début du mois, Ben Gvir a déclaré qu’il avait tenté de se rendre sur le site en réponse à l’annulation par la police d’une marche nationaliste prévue dans la Vieille Ville – qui a eu lieu à une date ultérieure. Le député de l’opposition n’a pas coordonné sa visite avec la garde de la Knesset et le Shin Bet à ce moment-là, et la police a déclaré que celle-ci pourrait nuire à la sécurité de l’État.
Les législateurs sont tenus d’informer la police des visites prévues sur le lieu saint de Jérusalem 24 heures à l’avance.
Le Mont du Temple est le lieu le plus sacré du judaïsme, en tant que site des temples bibliques. Il abrite également le site du troisième lieu saint de l’Islam, la mosquée Al-Aqsa. Israël s’est emparé du mont du Temple et de la vieille ville de Jérusalem lors de la guerre des Six Jours en 1967 et a appliqué sa souveraineté sur l’ensemble de la ville, mais a autorisé l’autorité religieuse jordanienne du Waqf à continuer de gérer le complexe sacré. Les Juifs sont autorisés à s’y rendre sous certaines restrictions, mais pas à y prier.
סיירתי הבוקר בהר הבית, מלווה בשוטרים, אחרי סרטון האיומים שהופץ ע"י גורמים ערבים. לא נוותר על הר הבית לעולם. המקום הכי קדוש לעמ"י. המצב משתפר, אבל הדרישה שלנו היא ריבונות מלאה, הנפת דגל ישראל וסילוק כל גורמי הוואקף המבקשים לפגוע ביהודים. האיומים עלי רק מדרבנים אותי להמשיך לפעול. pic.twitter.com/EXPElT0VrD
— איתמר בן גביר (@itamarbengvir) June 27, 2021
Le mois dernier, le commissaire de la police israélienne, Kobi Shabtai, a écrit dans son refus de la demande d’accès au site de Ben Gvir que sa visite « pourrait, très certainement, conduire à une augmentation des tensions sur le Mont du Temple et provoquer des troubles qui iront jusqu’à rayonner dans des cercles plus larges, au point de nuire à la sécurité de l’État ».
La demande, présentée correctement cette fois, a été acceptée.
La visite de Ben Gvir est perçue comme inconvenante par le nouveau Premier ministre Naftali Bennett, qui tente de maintenir l’unité du gouvernement à la majorité très mince, et d’éviter tout incident qui pourrait faire éclater la coalition des divers partis.
Ben Gvir est entré à la Knesset lors des élections de mars après avoir fusionné son parti Otzma Yehudit avec le parti d’extrême droite Sionisme religieux, dans le cadre d’un accord négocié par le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu.
Otzma Yehudit est composé d’adeptes du rabbin raciste Meir Kahane, ancien député dont le parti Kach a été exclu de la Knesset dans les années 1980 – le premier cas d’exclusion d’un parti pour racisme. Otzma Yehudit encourage l’émigration des non-juifs d’Israël et l’expulsion des Palestiniens et des Arabes israéliens qui refusent de déclarer leur loyauté à Israël et d’accepter un statut réduit, dans un État juif élargi dont la souveraineté s’étend à toute la Cisjordanie.