Katz exige d’Halevi les résultats des enquêtes du 7 octobre d’ici fin janvier
Le ministre de la Défense dit qu’il gèlera toutes les nominations de généraux d'ici là ; Halevi avait indiqué auparavant qu’il démissionnerait à l'issue des enquêtes
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le ministre de la Défense Israel Katz a annoncé jeudi qu’il n’approuvera aucune promotions de nouveaux généraux de l’armée israélienne jusqu’à ce que l’armée lui présente toutes les enquêtes qu’elle a menées sur le pogrom du 7 octobre.
La décision de Katz, qui impose au chef d’état-major, le lieutenant-général Herzi Halevi, de remettre les résultats des enquêtes d’ici le 31 janvier, a été saluée par les ministres d’extrême droite. Ces derniers demandent une réforme profonde de la structure de commandement de l’armée israélienne.
Dans une déclaration publiée par son bureau, Katz a exigé que Herzi Halevi lui remette toutes les enquêtes déjà menées concernant l’assaut et les massacres meurtriers du 7 octobre.
Alors que le gouvernement a refusé de nommer une commission d’enquête d’État et s’est opposé à toute investigation qui pourrait inclure l’examen des échecs politiques entourant l’attaque surprise dévastatrice, sa préparation et ses conséquences, l’armée a mené des enquêtes internes pour savoir ce qui n’a pas fonctionné.
« Il est du devoir de Tsahal de terminer ces enquêtes dans les meilleurs délais, de les présenter aux familles et à la population d’Israël, et d’en tirer les enseignements nécessaires », précise le communiqué.
Halevi a auparavant indiqué qu’il démissionnerait une fois les enquêtes sur le 7 octobre achevées.
Katz a également affirmé qu’il n’approuverait aucune promotion de nouveaux généraux de division tant qu’il n’aura pas examiné les conclusions des enquêtes et compris leur portée, notamment en ce qui concerne leur impact potentiel sur les candidats à ces promotions, selon le communiqué de son bureau.
Depuis l’assaut meurtrier du 7 octobre, les promotions au sein de Tsahal ont été critiquées par certains membres de la coalition, qui estiment qu’après avoir échoué dans son rôle, le chef d’état-major Herzi Halevi ne devrait pas être celui qui nomme les nouveaux commandants.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a salué la décision de Katz comme un « choix digne, qui reflète un changement rafraîchissant et positif, à l’opposé des politiques de Gallant ». Yoav Gallant, ancien ministre de la Défense limogé le mois dernier, avait soutenu la création d’une commission d’enquête d’État pour examiner les responsabilités des dirigeants politiques, y compris les siennes.
Smotrich, chef du parti d’extrême droite HaTzionout HaDatit, a écrit qu’il était nécessaire de « reconstruire le haut commandement de Tsahal et de ne nommer que des commandants étrangers au ‘concept’ de la retenue et de la modération ». Cette référence vise la croyance dominante au sein de l’establishment de la sécurité avant le 7 octobre, selon laquelle le Hamas avait été dissuadé de lancer un assaut majeur en raison des conséquences prévisibles.
Son allié, le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, a également soutenu la décision de Katz. Dans un communiqué, il a qualifié le choix de suspendre les promotions d’officiers tant que l’enquête n’est pas terminée de « logique et correcte ».
« Le temps est venu de remplacer toute la génération du ‘concept’ au sein de Tsahal », a-t-il écrit. Les législateurs d’extrême droite, dont Smotrich et Ben Gvir, ont critiqué les stratégies antérieures pour répondre aux menaces émanant de Gaza, les qualifiant de trop timides, et ont appelé à un recours accru et plus déterminé à la force militaire.
Cependant, Yair Golan, chef du parti d’opposition Les Démocrates et ancien commandant adjoint de Tsahal, a critiqué Katz. Il a affirmé qu’un « politicien opportuniste » ne devrait pas être ministre de la Défense et a jugé « triste » que Katz exerce des pressions sur le chef de l’armée.
Katz a déjà gelé la promotion de deux officiers du commandement sud de Tsahal, en attendant les conclusions sur leur rôle dans les échecs du 7 octobre.
Le 7 octobre 2023, le groupe terroriste palestinien du Hamas a déferlé sur le sud d’Israël pour y perpétrer un pogrom au cours duquel il a assassiné plus de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 251 otages qu’il a emmenés à Gaza.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a repoussé à plusieurs reprises la création d’une commission d’enquête d’État, l’organe disposant des pouvoirs les plus étendus en vertu de la loi, pour examiner les défaillances du gouvernement ayant permis ces attaques meurtrières. Netanyahu a affirmé que toutes les enquêtes devraient attendre la fin des combats dans la bande de Gaza.
Le mois dernier, la Treizième chaîne a rapporté que Netanyahu cherchait à promouvoir une législation visant à interdire la création d’une commission d’enquête d’État sur les événements du 7 octobre.