La NYU trouve un accord dans la plainte fédérale pour antisémitisme déposée par des étudiants
L'école était accusée d'avoir mal fait appliquer ses politiques anti-discrimination en autorisant des slogans tels que "Gazez les Juifs" et "Hitler avait raison"
NEW YORK (Reuters) — L’Université de New York a trouvé un accord dans la plainte qui avait été déposée par des étudiants juifs qui accusaient l’établissement d’enseignement supérieur d’avoir échoué à endiguer la vague d’antisémitisme qui s’est abattue, cette année, sur les campus américains.
Les dispositions de cet accord, qui a été conclu lundi, restent indéterminées. Un avocat représentant les étudiants et un porte-parole de l’université devraient émettre un communiqué conjoint dans la journée de mardi.
Cet arrangement vient mettre un point final à l’une des premières plaintes – qui avaient été nombreuses – qui avaient mis en cause des universités majeures et notamment Columbia, à New York. Ces plaintes déposées devant la justice avaient accusé ces institutions d’avoir permis et d’avoir encouragé la propagation de l’antisémitisme sur les campus américains après le début de la guerre à Gaza, une guerre qui oppose Israël au Hamas.
Il a été annoncé, le même jour, que la Brown University avait accepté de renforcer ses formations en matière de discrimination en direction de ses employés et de ses étudiants – un engagement de la part de l’établissement d’enseignement supérieur qui lui permet de clore une plainte qui avait été déposée à son encontre auprès du Département américain de l’Éducation. La Brown University était mise en cause pour avoir mal géré les signalements de discrimination et de harcèlement, notamment en lien avec la haine antijuive.
La plainte contre l’Université de New York avait été déposée devant la Cour fédérale de Manhattan, au mois de novembre dernier, par trois étudiants de premier cycle, Bella Ingber, Sabrina Maslavi et Saul Tawil.
Ils avaient accusé l’école d’avoir violé les lois fédérales sur des droits civils en renonçant à faire appliquer de manière équitable sa politique anti-discrimination face aux incidents antisémites – notamment en autorisant des manifestants à entonner « Gaza les Juifs » ou « Hitler avait raison » – tout en ignorant d’autres manifestations de fanatisme.
Les plaignants avaient aussi affirmé que les administrateurs de l’université, et notamment sa présidente Linda Mills, avaient « ignoré ou traîné des pieds » lorsque les étudiants juifs avaient pu se plaindre – des étudiants qui avaient aussi été victimes de « gaslighting » de la part des mêmes responsables qu’ils étaient venus voir pour faire part de leurs inquiétudes et de leur désarroi, avaient-ils ajouté.
L’université de New York avait tenté de rejeter ces accusations, déclarant que les signalements d’antisémitisme avaient baissé de manière significative après la recrudescence initiale et brutale de la haine antijuive, au tout début de la guerre.
Elle avait aussi indiqué avoir pris des initiatives – en plus grand nombre que ne l’exige la loi – pour s’attaquer aux inquiétudes des étudiants, en adoptant notamment « un plan en dix points » pour renforcer la sécurité sur le campus et en sanctionnant les auteurs de violations de ses politiques anti-discrimination.
Parmi les autres écoles qui font l’objet de plaintes similaires, Carnegie-Mellon, Harvard, le MIT, l’université de Californie, Berkeley et l’université de Pennsylvanie.
Une audience qui devait avoir lieu mardi devant les juges de New York, qui devaient se prononcer sur l’éventuel rejet de la plainte pour antisémitisme que demandait l’université, a été annulée.