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Antisémitisme à Brown : Une enquête fédérale fustige la fac qui n’a que « peu ou pas » agi

Le rapport indique qu'un total de 75 actes antisémites, anti-palestiniens et anti-musulmans survenus entre octobre et mars n'ont pas été traités correctement

Des étudiants pro-palestiniens et anti-israéliens démontent leur campement après avoir conclu un accord avec l'université Brown à Providence, Rhode Island, le 30 avril 2024. (Crédit : Joseph Prezioso / AFP)
Des étudiants pro-palestiniens et anti-israéliens démontent leur campement après avoir conclu un accord avec l'université Brown à Providence, Rhode Island, le 30 avril 2024. (Crédit : Joseph Prezioso / AFP)

Une enquête fédérale sur les droits civiques concernant les signalements d’antisémitisme à l’université Brown depuis le 7 octobre a conclu lundi à un manque de réaction de l’école d’élite à l’égard de ses étudiants juifs, alors que l’on observe une flagrante montée de l’antisémitisme sur les campus à l’échelle nationale.

L’école n’a pas non plus géré de manière adéquate les plaintes de harcèlement anti-palestinien et anti-musulman, a déclaré le département américain de l’Education.

L’enquête à Brown a été initiée en janvier à la suite d’une plainte déposée par un militant juif d’extrême droite n’ayant aucun lien avec l’université. Mais le rapport final fait état de 75 cas de harcèlement antisémite, anti-palestinien et anti-musulman entre octobre et mars. L’école n’a pas traité ces plaintes correctement et les enquêteurs ont recommandé un changement de procédure.

« L’université semble n’avoir pris que peu ou pas de mesures en réponse, si ce n’est d’accuser réception des signalements, de dresser la liste des ressources de soutien et de demander à rencontrer le plaignant, conformément à ses politiques alors en vigueur », peut-on lire dans une déclaration du département.

L’enquête faisait partie des dizaines de cas relevant du titre VI que le Bureau des droits civiques du département a ouverts à la suite du pogrom du 7 octobre en Israël et de la guerre qui s’en est suivie entre l’État juif et le Hamas, et a été l’une des premières d’une école d’élite à en publier les conclusions officiellement. Elle intervient alors que d’autres grandes écoles, dont Harvard et Stanford, ont publié des rapports internes soulignant leurs graves défaillances dans la lutte contre l’antisémitisme.

Une lettre de l’avocat du Bureau des droits civiques, Paul Easton, à la présidente de Brown, Christina Paxson, qui est juive, détaille certaines des plaintes déposées contre l’école. Il s’agit notamment de menaces violentes adressées aux responsables Hillel de l’école, de commentaires tels que « porc juif sioniste » adressés à des étudiants juifs, et de menaces de mort adressées à des étudiants juifs sur les réseaux sociaux. Plus de la moitié de ces plaintes émanaient d’étudiants et non de tiers. Le Bureau des droits civiques permet à toute personne, même sans lien avec l’université, de déposer une plainte.

Des manifestants pro-palestiniens et anti-israéliens se rassemblent dans le hall de l’université Brown à Providence, Rhode Island, le 29 avril 2024. (Crédit : Joseph Prezioso / AFP)

Dans le cadre de son accord avec le département de l’Education, Brown déclare qu’il continuera à réviser ses politiques en matière de discrimination et de harcèlement, y compris la manière dont il traite les manifestations – un sujet de préoccupation très controversé pour les Juifs et les défenseurs de la liberté d’expression, car les manifestations pro-palestiniennes et anti-israéliennes ont envahi les campus au cours de cette année universitaire. (Près d’une vingtaine de membres du groupe progressiste Jews for Ceasefire Now ont été arrêtés lors d’une manifestation à Brown à l’automne). Elle s’engage également à dispenser au personnel une nouvelle formation sur la discrimination et le harcèlement et à poursuivre l’examen de ses mesures de lutte contre la discrimination au cours de l’année prochaine.

Malgré ses critiques, le département de l’Education a fait l’éloge de la réaction de Brown à l’enquête. « Je félicite l’université Brown d’avoir évalué le climat qui règne sur son propre campus et d’avoir entrepris des réformes pour se conformer au titre VI, en plus des conditions qu’elle accepte aujourd’hui de respecter en réponse à l’enquête du Bureau des droits civiques », a déclaré Catherine Lhamon, secrétaire adjointe du département, chargée des droits civiques, dans un communiqué.

Néanmoins, le ministère s’est dit « préoccupé » par le fait que Brown ait choisi d’arrêter d’enquêter sur les plaintes si la personne qui les avait déposées cessait de répondre aux courriels de l’administration. Les écoles qui agissent de la sorte risquent de ne pas se conformer aux dispositions du titre VI, a averti l’OCR. Brown a modifié ses politiques au printemps.

Comme dans ses autres accords récents, le Bureau des droits civiques n’a pas formulé de recommandations sur la manière dont Brown devrait aborder l’activisme pro-palestinien et anti-israélien que les groupes juifs considèrent comme largement antisémite. Le rapport n’a pas non plus abordé la décision controversée prise par Brown au printemps de conclure un accord avec son campement pro-palestinien et anti-israélien, qui permettra aux organisateurs de plaider en faveur du désinvestissement d’Israël lors d’une réunion des régents à l’automne. Brown a été l’une des premières écoles à conclure un tel accord, qui a été suivi de plusieurs autres. Certains groupes juifs ont affirmé que ces accords récompensaient l’antisémitisme sur les campus, tandis que d’autres, dont le responsable du Hillel de Brown, ont déclaré qu’ils contribuaient à l’endiguer de manière pacifique.

Dans un communiqué, Brown a réitéré ses objections à la plainte initiale, déclarant que « la plainte avait été déposée par le rédacteur en chef du média en ligne Campus Reform, qui n’a aucune affiliation avec Brown ni aucune présence sur son campus ». L’école a également déclaré qu’elle n’avait pas transgressé le titre VI et qu’elle avait déjà travaillé sur de nombreux changements décrits dans la résolution.

« L’université est satisfaite que la résolution volontaire avec le Bureau des droits civiques renforce et réaffirme l’engagement de Brown à renforcer ses politiques, ses systèmes et ses opérations pour garantir un environnement de campus où les étudiants, les professeurs et le personnel sont en sécurité et soutenus », a déclaré Russell C. Carey, administrateur de Brown, dans un communiqué.

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