La presse israélienne pourra finalement prendre le vol officiel avant Kippour
Les journalistes avaient menacé de boycotter le voyage après l'annonce initiale du fait qu'ils ne pourraient pas avoir de sièges sur le vol officiel pour revenir des États-Unis
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le Bureau du Premier ministre, revenant sur une annonce précédente, a déclaré que les journalistes pourront prendre l’avion avec Benjamin Netanyahu après son voyage aux États-Unis la semaine prochaine, après que les journalistes ont menacé de boycotter complètement la visite s’ils étaient tenus à l’écart du vol quelques heures avant le début de Yom Kippour.
Netanyahu doit quitter New York pour Tel Aviv dès la fin de Shabbat, le samedi 23 septembre au soir, et atterrir en Israël juste avant le début du Yom Kippour, le dimanche soir.
Dimanche, le corps de presse diplomatique a reçu une lettre du cabinet du Premier ministre indiquant « qu’en raison de contraintes logistiques et de sécurité dues à la proximité du début de Yom Kippour et du décollage pour Israël, les journalistes ne pourront pas rentrer à bord de l’avion du Premier ministre », ajoutant que les personnes participant au voyage « doivent s’occuper elles-mêmes des vols de retour ».
En réponse, les correspondants diplomatiques israéliens ont menacé de boycotter le voyage.
« Au nom de tous les journalistes qui sont censés voyager avec le Premier ministre, je vous informe que tant que nous ne pourrons pas rentrer avec vous dans l’avion du Premier ministre, nous ne nous inscrirons pas au voyage et en serons absents », a écrit Itamar Eichner de Yedioth Ahronoth, responsable du groupe de journalistes diplomatiques, dans une lettre adressée au porte-parole de Netanyahu, Topaz Luk, et à d’autres hauts responsables.
« Il est déraisonnable de s’attendre à ce que nous, les journalistes qui accompagnent le voyage, transgressions le Shabbat pour arriver en Israël avant Yom Kippour ou, le cas échéant, pour rester à New York pendant Yom Kippour », poursuit la lettre.
Mardi soir, le Bureau du Premier ministre avait déclaré que les contrôles de sécurité et la logistique pour le groupe de presse seraient prioritaires afin de leur permettre de rejoindre le vol.
La déclaration précise que les journalistes seront autorisés à monter à bord de l’avion avec un équipement minimal et qu’ils devront trouver eux-mêmes leur chemin depuis l’aéroport à leur retour en Israël.
Netanyahu doit décoller tard dimanche soir, quelques heures après la fin des festivités de Rosh HaShana. Il tiendra une série de réunions lundi dans la Silicon Valley, notamment une éventuelle rencontre avec le milliardaire Elon Musk. Netanyahu et sa délégation se rendront ensuite à New York pour prendre la parole à l’Assemblée générale des Nations unies et rencontrer des dirigeants mondiaux, dont le président de l’Ukraine.
Le corps de presse accompagnant les hauts responsables israéliens lors de leurs voyages les accompagne régulièrement lors des vols aller-retour. L’injonction de trouver leurs vols de retour de manière indépendante, surtout quelques jours avant le Yom Kippour, est quasiment inédite.
« Vous excluez de la délégation toute personne qui souhaite observer Yom Kippour en Israël – comme le souhaitent le Premier ministre, son entourage et les professionnels – et qui n’est pas disposée à transgresser Shabbat en prenant l’avion », accuse la lettre.
« Au fil des ans, les voyages des chefs de gouvernement ont été organisés de manière à éviter la transgression de Shabbat. Nous insistons pour qu’une solution soit trouvée cette fois-ci également », avaient insisté les journalistes.
Les correspondants du Times of Israel, Lazar Berman et Tal Schneider, figurent parmi les signataires de la lettre.
Le discours de Netanyahu était initialement prévu pour le jeudi après-midi, ce qui aurait permis à tout le monde de rentrer à temps pour Shabbat. Cependant, le bureau de Netanyahu a demandé que le discours soit déplacé à vendredi matin, heure de New York, affirmant qu’ils préféraient le second créneau horaire.
Cependant, le déplacement du discours à un moment qui nécessite de rester à l’étranger pendant le week-end alimente les critiques continues concernant les voyages officiels de Netanyahu avec son épouse, Sara. Le couple a voyagé à Rome, à Londres et à Paris, à chaque fois en fin de semaine, et a résidé pendant Shabbat dans des hôtels cinq étoiles aux frais des contribuables. Le Bureau du Premier ministre a insisté sur le fait que les réunions du jeudi soir et du vendredi matin avec les dirigeants européens étaient programmées en fonction des besoins de leurs hôtes.
Pour Netanyahu, le voyage aux États-Unis sera le premier depuis qu’il a repris ses fonctions à la tête du gouvernement en décembre. Le président américain Joe Biden a pour l’instant refuser d’inviter Netanyahu à la Maison Blanche et ne le rencontrera qu’en marge de l’Assemblée générale.
La Maison Blanche a exprimé à plusieurs reprises sa désapprobation envers de nombreuses déclarations et politiques émanant des membres du gouvernement de Netanyahu, ainsi qu’envers son plan de réforme judiciaire, qui a secoué le pays.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.