L’armée américaine envoie un autre sous-marin dans la région
Un responsable de la Défense a affirmé que le sous-marin ne transporterait pas d'armes nucléaires ; Bill Burns, le chef de la CIA, en visite en Israël
Le CENTCOM a annoncé dimanche soir qu’un sous-marin de classe Ohio était arrivé dans sa zone de responsabilité, qui comprend la Méditerranée orientale, la mer Rouge, le golfe Persique et le golfe d’Oman.
Les sous-marins de la classe Ohio sont à propulsion nucléaire et peuvent transporter des ogives nucléaires. Toutefois, certains d’entre eux ne transportent que des missiles de croisière et sont conçus pour être déployés avec des forces d’opérations spéciales. Un responsable de la Défense a affirmé qu’il s’agissait dans ce cas précis du second cas, et que le sous-marin ne transportait ainsi pas d’armes nucléaires. Le fonctionnaire s’exprimait sous couvert d’anonymat, n’ayant pas été autorisé à discuter de la question.
L’annonce des États-Unis n’était pas très détaillée, mais elle était accompagnée d’une image qui semblait montrer un sous-marin dans le canal de Suez, en Égypte.
L’armée n’a pas précisé où le sous-marin était déployé, mais son arrivée dans la région s’inscrit apparemment dans la même stratégie que celle qui a vu le Pentagone envoyer deux porte-avions pour dissuader l’Iran et ses mandataires – notamment le groupe terroriste du Hezbollah basé au Liban – d’attaquer Israël dans le cadre de sa guerre contre le Hamas.
On November 5, 2023, an Ohio-class submarine arrived in the U.S. Central Command area of responsibility. pic.twitter.com/iDgUFp4enp
— U.S. Central Command (@CENTCOM) November 5, 2023
Plus tôt dans la journée, le secrétaire de presse du Pentagone, le général de brigade Pat Ryder, a déclaré que le sous-marin apporterait « un soutien supplémentaire à nos efforts de dissuasion dans la région ».
Selon CNN, la marine américaine dispose de quatre sous-marins lanceurs de missiles guidés de classe Ohio, qui ont été convertis pour transporter 154 missiles de croisière Tomahawk.
Il est plutôt rare que les États-Unis signalent l’emplacement d’un sous-marin de classe Ohio, car ils font partie de ce que l’on appelle la « triade nucléaire » des armes atomiques américaines, qui comprend également des missiles balistiques terrestres et des bombes nucléaires embarquées à bord de bombardiers stratégiques.
En avril, l’armée américaine a annoncé qu’elle envoyait un sous-marin nucléaire lanceur d’engins de classe Ohio au Moyen-Orient pour « contribuer à la sécurité maritime et à la stabilité dans la région », compte tenu des tensions croissantes avec l’Iran.
Outre la photo du sous-marin publiée dimanche, le Commandement central a diffusé séparément une image d’un bombardier B-1 à capacité nucléaire opérant également au Moyen-Orient.
On November 5, 2023, a U.S. Air Force B-1 Lancer begins aerial refueling from a KC-135 Stratotanker assigned to the 912th Expeditionary Air Refueling Squadron while conducting a Bomber Task Force mission over the U.S. Central Command area of responsibility. The mission was… pic.twitter.com/HQQn9EECIS
— U.S. Central Command (@CENTCOM) November 5, 2023
L’annonce de l’arrivée du sous-marin survient alors que, selon le compte rendu de l’un des appels réguliers entre le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, dimanche, le premier a « réaffirmé l’engagement des États-Unis à dissuader tout acteur étatique ou non étatique cherchant à intensifier ce conflit ».
Les États-Unis auraient en outre averti le Hezbollah et l’Iran qu’ils étaient prêts à engager une action militaire contre eux en cas d’escalade du conflit avec Israël. Le message a été transmis au groupe terroriste et à la République islamique par l’intermédiaire de leurs partenaires dans la région, dont la Turquie, a rapporté le New York Times dimanche.
Dimanche également, le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) américaine, Bill Burns, est arrivé en Israël pour discuter de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas. C’est le premier voyage de Burns en Israël depuis le début de la guerre.
Burns devait rencontrer le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant, le chef du Mossad David Barnea et d’autres responsables de la défense et du renseignement, selon Axios.
Il s’arrêtera également au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Égypte au cours de cette tournée régionale, qui mettra l’accent sur les efforts visant à obtenir la libération des 241 otages actuellement détenus à Gaza.
Le chef de l’agence d’espionnage américaine rencontrera ses homologues du Moyen-Orient pour « discuter de questions d’intérêt mutuel, notamment la situation à Gaza, le soutien aux négociations sur les otages et l’engagement des États-Unis à continuer de dissuader les acteurs étatiques et non étatiques d’étendre le conflit entre Israël et le Hamas », a déclaré un responsable américain à Axios sous le couvert de l’anonymat.
Burns « renforce notre engagement en faveur de la coopération en matière de renseignement, en particulier dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme et la sécurité », a ajouté le fonctionnaire.
Cette visite intervient alors que le secrétaire d’État américain Antony Blinken vient de s’envoler pour Bagdad afin de s’entretenir avec le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani, et que les forces américaines sont confrontées à une recrudescence des attaques menées par les milices soutenues par l’Iran.
Selon le New York Times, Blinken a profité de son voyage pour mettre en garde l’Iran contre toute attaque contre les troupes ou les intérêts américains dans la région.
« Il était très important d’envoyer un message très clair à quiconque chercherait à profiter du conflit à Gaza pour menacer notre personnel ici ou ailleurs dans la région : Ne le faites pas », a déclaré Blinken lors d’une brève déclaration à l’aéroport de Bagdad.
Toujours selon le quotidien, cette visite visait à « renforcer le signal envoyé à l’Iran que les États-Unis sont prêts à défendre leurs alliés dans la région contre une agression de l’Iran ou de ses mandataires ».
L’Irak était la dernière étape de cette tournée de crise de Blinken au Moyen-Orient, dans le cadre de la guerre d’Israël contre le Hamas, déclenchée par l’assaut meurtrier du groupe terroriste de Gaza contre le sud d’Israël, au cours duquel des terroristes ont franchi la frontière et massacré quelque 1 400 personnes, dont la plupart étaient des civils. Les terroristes ont en outre kidnappé plus de 240 personnes et les ont emmenées à Gaza, où elles sont toujours retenues en otage.
En réponse, Israël a lancé une offensive qui vise à détruire l’infrastructure du Hamas et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à minimiser les pertes civiles.
Le nombre croissant de victimes dans la bande de Gaza a toutefois suscité des appels au cessez-le-feu, notamment dans le monde arabe.
Les États-Unis ont déclaré qu’ils soutiendraient les pauses humanitaires, mais Israël a rejeté toute trêve dans sa lutte contre le Hamas si celle-ci ne s’accompagnait pas de la libération des otages.