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La marine américaine envoie un sous-marin nucléaire au Moyen Orient

Le Pentagone a affirmé que le sous-marin lanceur de missiles guidés "contribuera à assurer la sécurité et la stabilité maritimes de la région"

L'USS Florida, un sous-marin lanceur de missiles guidés capable de transporter jusqu'à 154 missiles Tomahawk. Le sous-marin à propulsion nucléaire, basé à Kings Bay, en Géorgie, a franchi le canal de Suez le 7 avril 2023. (Crédit : US Navy via AP)
L'USS Florida, un sous-marin lanceur de missiles guidés capable de transporter jusqu'à 154 missiles Tomahawk. Le sous-marin à propulsion nucléaire, basé à Kings Bay, en Géorgie, a franchi le canal de Suez le 7 avril 2023. (Crédit : US Navy via AP)

L’armée américaine a annoncé samedi avoir envoyé un sous-marin nucléaire lanceur de missiles guidés au Moyen Orient pour « contribuer à la sécurité et à la stabilité maritimes régionales », dans un contexte de tensions croissantes avec l’Iran.

Fait rare, le Pentagone a publié une photo de l’USS Florida, un sous-marin de classe Ohio, alors qu’il traversait le canal de Suez pour se rendre dans le golfe Persique. Habituellement, les États-Unis ne divulguent pas l’emplacement de leurs sous-marins lorsqu’ils sont en mer.

« Il est capable de transporter jusqu’à 154 missiles de croisière d’attaque terrestre Tomahawk et est déployé au sein de la 5e flotte américaine pour contribuer à la sécurité et à la stabilité maritimes régionales », a déclaré le porte-parole de la flotte, le commandant Timothy Hawkins, dans un communiqué.

Hawkins a indiqué que le sous-marin était entré dans la région jeudi et qu’il avait commencé à traverser le canal vendredi.

Cette démonstration de force survient dans un contexte de tensions accrues avec l’Iran, qui continue de menacer la navigation et d’attaquer les pétroliers dans la région, dont plusieurs appartiennent à des Israéliens.

L’Iran a également intensifié les attaques de ses mandataires contre les forces américaines dans la région.

Un pétrolier battant pavillon sud-coréen escorté par des bateaux des Gardiens iraniens de la Révolution islamique dans le golfe Persique, le 4 janvier 2021. (Crédit : Tasnim News Agency via AP/Dossier)

Le mois dernier, un contractant américain a été tué et cinq membres des forces armées américaines ainsi qu’un autre contractant américain ont été blessés lorsqu’un drone a frappé une installation sur une base de la coalition dans le nord-est de la Syrie.

Dans un communiqué, le ministère de la Défense a déclaré que les renseignements avaient déterminé que le drone était d’origine iranienne.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que les forces du Commandement central américain avaient riposté par des « frappes aériennes de précision » contre des installations dans l’est de la Syrie utilisées par des groupes affiliés au Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) d’Iran.

Selon le Wall Street Journal, des responsables américains auraient déclaré qu’ils disposaient de renseignements indiquant que l’Iran prévoyait d’autres attaques dans la région à court-terme.

La 5e flotte patrouille actuellement dans le détroit d’Ormuz, l’étroite embouchure du golfe Persique par laquelle transite 20 % du pétrole. Sa région comprend le détroit de Bab el-Mandeb, au large du Yémen, et la mer Rouge, qui s’étend jusqu’au canal de Suez, la voie navigable égyptienne reliant le Moyen Orient à la mer Méditerranée.

Les missiles de croisière Tomahawk lancés à partir de navires ou de sous-marins peuvent atteindre des cibles situées à 2 500 kilomètres.

Cette initiative intervient également dans un contexte de tensions accrues entre Israël et l’Iran, alors que les violences se multiplient en Israël, au Liban, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

Israël aurait lancé une série de frappes aériennes en Syrie ces dernières semaines, dont une mardi dernier qui a tué deux conseillers militaires iraniens, suscitant des vœux de vengeance de la part de Téhéran.

« Nous vengerons le sang des martyrs Milad Heydari et Meqdad Meqdani », a déclaré le porte-parole du CGRI, Ramazan Sharif, alors que des milliers de personnes se rassemblaient dans le centre de Téhéran pour les pleurer, en scandant « à mort Israël ».

Samedi soir, trois roquettes ont été tirées depuis la Syrie vers Israël.

Des personnes en deuil assistant à la procession funéraire de deux membres de la garde révolutionnaire iranienne tués par Israël en Syrie, à Téhéran, le 4 avril 2023. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

Israël commente rarement les frappes au cas par cas, mais dit vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes. Ces dernières années, Israël aurait mené des centaines de frappes sur des cibles à l’intérieur des régions de Syrie contrôlées par le gouvernement, notamment des attaques sur les aéroports de Damas et d’Alep, mais il reconnaît rarement ces opérations et n’en parle pas.

Israël a toutefois reconnu qu’il visait des bases de groupes alliés à l’Iran, tels que le Hezbollah, qui a envoyé des milliers de combattants pour soutenir les forces du président syrien Bashar el-Assad. Israël considère l’expansion de l’Iran en Syrie comme une menace permanente pour sa sécurité nationale et a mené des frappes sur un large éventail de cibles dans le but de limiter les forces iraniennes dans la région.

L’Iran, allié clé du président el-Assad, assure qu’il ne déploie que des conseillers militaires dans le pays ravagé par le conflit.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a accusé Israël d’apporter « la guerre et l’insécurité » au Moyen Orient et de « créer la discorde dans la région ».

La frappe de mardi matin est survenue un jour après que l’armée de l’Air israélienne a déclaré qu’un drone abattu dans l’espace aérien israélien était soupçonné d’être iranien.

Certains médias israéliens ont indiqué lundi dernier, sans citer leurs sources, que la série de frappes aériennes en Syrie – trois d’affilée en l’espace de quatre nuits – pourraient être liées à l’attentat terroriste du mois dernier, près de Megiddo dans le nord d’Israël, attribué au Hezbollah.

Selon Jérusalem, cet attentat a été perpétré par un terroriste qui a franchi la barrière frontalière libanaise à l’aide d’une échelle.

Une victime a été grièvement blessée lors de cet attentat.

Nombre de détails de l’enquête sur l’attentat font encore l’objet d’un embargo de publication, mais le site d’information du Haaretz estime que ces frappes aériennes sur des cibles iraniennes en Syrie sont le signe que le CGRI est impliqué dans les derniers incidents de sécurité.

Emanuel Fabian a contribué à cet article.

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