Le déroulement de l’attaque mortelle près d’un musée juif de Washington

Elias Rodriguez, suspecté d’avoir tué mercredi deux employés de l’ambassade d’Israël près d’un musée juif de Washington, a été inculpé jeudi pour assassinats.

Voici ce que l’on sait du déroulement de l’attaque, selon des documents judiciaires, les forces de l’ordre et des témoins.

Rassemblement de Juifs américains

Le suspect, âgé de 31 ans, arrive mardi à Washington en provenance de Chicago pour assister à une conférence à des fins professionnelles. Une arme achetée en toute légalité se trouve dans ses bagages.

Mercredi soir, le Comité des Juifs américains (AJC), une organisation de défense des personnes juives, tient un événement au Capital Jewish Museum, non loin du Capitole et de la Maison Blanche.

La réception a pour but de « réunir les jeunes professionnels juifs et la communauté des diplomates de Washington » jusqu’à 21H00.

A 21H08, la police de la capitale américaine répond à des signalements faisant état de tirs. Des agents des forces de l’ordre découvrent que deux membres du personnel de l’ambassade d’Israël aux Etats-Unis ont été abattus: Yaron Lischinsky et Sarah Lynn Milgrim.

Sur une vidéo provenant d’une caméra de surveillance, le suspect croise ses victimes sur un passage piéton dans la rue devant le musée, se retourne, sort une arme qu’il porte à la ceinture et leur tire à plusieurs reprises dans le dos, selon le document d’accusation consulté par l’AFP.

« Une fois les victimes tombées au sol, la vidéo montre M. Rodriguez se rapprocher, se pencher au-dessus d’elles avec son bras tendu, et tirer encore à plusieurs reprises », précise la même source.

Elias Rodriguez recharge son arme et tire encore d’autres coups de feu.

21 balles

L’homme « trottine » ensuite en direction de l’entrée du musée.

Un témoin indiquera à la police avoir vu Elias Rodriguez jeter quelque chose. La police retrouvera là une arme.

Selon des témoins, le suspect est initialement pris pour une victime par le personnel chargé de la sécurité, mais cet élément n’est pas confirmé à ce stade dans le rapport du parquet.

« Nous avons entendu environ 10 à 15 coups de feu », dira Yoni Kalin, qui se trouve alors dans le musée. Puis « le garde laisse rentrer ce type. Je suppose qu’ils pensaient qu’il était une victime. (…) Ils l’ont fait asseoir. ‘Ça va? Vous avez été blessé? Que s’est-il passé?’ Et il a répondu : ‘Appelez les flics! ».

D’après le document d’accusation, à l’arrivée des forces de l’ordre, l’homme a sur lui un keffieh rouge et « déclare spontanément sur les lieux à la police: ‘C’est moi qui l’ai fait, je l’ai fait pour Gaza, je ne suis pas armé’. »

Il s’écrie « Free Palestine » (« Libérez la Palestine ») lorsque la police l’arrête.

A 21H14, Yaron Lischinsky est déclaré mort sur place.

A 21H35, sa compagne Sarah Lynn Milgrim est transportée hors du lieu des tirs et son décès est constaté.

Les investigations révèlent que le suspect a tiré 21 coups de feu au moyen d’une arme de poing de calibre 9 mm, achetée légalement en 2020 dans l’Illinois, dans le nord des Etats-Unis.

Lors d’un interrogatoire policier, Elias Rodriguez exprime son admiration pour Aaron Bushnell, un ancien militaire américain qui s’est immolé par le feu en 2024 devant l’ambassade d’Israël à Washington pour protester contre la guerre dans la bande de Gaza. Il le qualifie de « martyr ».